Le pictogramme | Définition & exemples

Représentation graphique, le pictogramme est le dessin schématisé d’une réalité concrète.

Moins précis que le symbole, ses traits sont généralement plus sommaires, son style plus figuratif. Il s’avère toutefois précieux lorsqu’il s’agit de communiquer, sans mots, des messages simples ou complexes en quelques secondes.

Pictogramme signification

Utilisé depuis les débuts de l’écriture, il est, aujourd’hui encore, omniprésent dans notre environnement parce qu’il le représente visuellement. Des consignes de sécurité aux sports des Jeux olympiques, les pictogrammes, rois de la signalétique, ont acquis une nouvelle notoriété à l’ère du numérique.

Qu’est-ce qu’un pictogramme ?

Un pictogramme est un dessin réalisé à l’aide de traits sommaires dont l’expressivité se limite à des concepts simples, axés sur le monde sensible. En effet, le pictogramme étant un symbole par ressemblance, il se doit d’établir un rapport de sens visuel avec le sujet qu’il représente.

Cette similarité entre l’élément représenté et le sujet réel est généralement schématique. Le pictogramme ne cherche pas à reproduire à l’identique, mais tolère au contraire une certaine abstraction dans sa représentation. Les traits sont alors simplifiés et le dessin devient minimaliste.

Sur la porte des toilettes, le pictogramme homme et le pictogramme femme schématisent un stéréotype. Si toutes les femmes ne portent pas de jupe, comme le suggère pourtant le dessin, chacune s’y identifie malgré tout. L’expressivité du pictogramme repose sur un ensemble déterminé d’éléments conceptuels. Il ne s’agit pas d’une observation sexiste ou d’une croyance limitante, mais bien d’une généralisation, la plus simple possible, du concept de femme.

Le succès de ces deux pictogrammes est tel qu’aujourd’hui, ils ne contentent plus d’indiquer l’usage exclusif des lieux à un genre, ils témoignent surtout de la présence de ces toilettes, de leur position géographique, et ce, mondialement.

Le pictogramme transmet un message à l’aide d’images simples, schématiques, qui peuvent être lues rapidement et comprises de tous. Ces informations visuelles ne demandent aucune connaissance préalable, ce qui les destine parfaitement à l’espace public, et surtout à ses usagers (automobilistes, piétons, cyclistes, etc.).

Pictogramme chimie

Cette volonté de simplification du dessin empêche le pictogramme de représenter des concepts plus abstraits. Ceux, qui, à première vue, n’expriment aucune corrélation visuelle avec leur sujet, présentent pourtant un certain mimétisme, un degré d’imitation plus ou moins élevé.

Le cas du pictogramme wifi en est un bel exemple, car le dessin reproduit les ondes de la connexion. La conceptualisation du sujet en écarte toute abstraction : le dessin des ondes concrétise l’invisible.

Aujourd’hui, l’avènement des outils numériques tend à complexifier nettement le pictogramme. Son rôle premier, une représentation schématique et simple, est supplanté par l’activité créatrice des graphistes et leur expressivité les rapproche nettement des symboles.

Les Jeux olympiques et le pictogramme « sport »
Le pictogramme et son utilisation possèdent un aspect éminemment politique. L’utilisation d’images, en lieu et place des mots, permet de désamorcer certaines polémiques linguistiques au sein des pays multilingues. Le choix d’une langue d’affichage n’est pas anodin, et le manque d’espace sur un panneau ne permet pas nécessairement une signalétique bilingue, voire trilingue.

Ces questions linguistiques revêtent une grande importance dans les compétitions sportives. Les pictogrammes restent une façon ludique, exempte de considérations idéologiques ou politiques, de communiquer par un système non verbal avec des athlètes du monde entier.

Les premiers pictogrammes représentant chaque discipline des Jeux olympiques ont vu le jour à Stockholm en 1912. Ils prennent toutefois une autre dimension en 1964, à Tokyo, car peu de personnes parlent ou lisent le japonais à l’extérieur du Japon.

Les dessins alors proposés par les graphistes pour remplacer les idéogrammes japonais sont la définition même du pictogramme : ils sont sobres, schématiques et tout ce qu’il y a de plus compréhensibles, même pour les non-initiés.

En comparaison, les J.O. 2024 proposent une version nettement plus travaillée de ces dessins. Les traits, nombreux, précis, s’éloignent du simple croquis. Le dessin est proche de l’illustration et parait prêt à s’animer. Si l’expérience visuelle est très agréable, ces représentations graphiques peuvent difficilement être qualifiées de pictogrammes.

La créativité artistique des graphistes est louable, en particulier lorsque l’outil numérique en repousse les limites. Cependant, la force du pictogramme réside dans sa simplicité et sa sobriété, des qualités qui lui permettent de communiquer rapidement au-delà des mots.

Si les images se complexifient, le temps de lecture du message s’allonge. Ce détail, insignifiant sur un site sportif, revêt une tout autre importance sur un panneau routier. Qu’il soit image ou mot, le message dépend systématiquement de son contexte, et dans le cas du pictogramme, de son support.

La signalétique : lorsque le pictogramme devient signe

L’importance du lieu de production d’un message prend tout son sens lorsque le pictogramme est utilisé comme signalisation. Pour comprendre cet aspect essentiel, il faut d’abord distinguer le dessin de son support.

Le pictogramme désignant les personnes à mobilité réduite représente schématiquement une personne assise dans un fauteuil roulant. Toutefois, lorsque ce même dessin apparait sur le fond bleu d’un panneau rectangulaire, il révèle une nouvelle information : celle d’une place de stationnement réservée ou d’un lieu spécialement adapté à ces personnes, comme un emplacement dans un bus ou une rampe d’accès.

Ce n’est plus simplement le dessin qui véhicule l’information, mais bien la combinaison du pictogramme et de son support qui apporte une nouvelle valeur sémantique au message. Lorsque le pictogramme est associé à un support particulier, il devient un signal, « un signe d’avertissement ».

La signalétique, « l’ensemble des modes de signalisation d’un lieu », rassemble toutes les indications, panneaux et aménagements visuels qui renseignent ses lecteurs. On la retrouve dans l’espace public de façon générale, du simple parc de quartier aux lieux les plus balisés (chantiers, gares et aéroports, etc.).

Pictogramme lavage

Lorsque le pictogramme devient signal, sa signification ne repose plus uniquement sur son dessin, mais également sur son support. Un pictogramme de voiture, ou celui d’une cigarette, possède une tout autre signification s’il est placé au milieu d’un rond rouge barré, d’un rond vert ou d’un carré bleu. Puisque le dessin est identique, l’avertissement, qu’il soit interdiction ou obligation, est donc exclusivement véhiculé par le support.

En bref
Le pictogramme sans son support n’est qu’un dessin schématique. Il devient signal, au sein d’un ensemble de signes spécifiques à une signalétique, lorsqu’il est appréhendé comme une entité indivisible de son support. La forme et la couleur de ce dernier jouent un rôle primordial dans l’interprétation de l’avertissement.

Le pictogramme de danger

Le pictogramme utilisé au sein d’une signalétique est le moyen le plus efficace de communiquer un message rapidement et sans recourir aux mots. La rapidité de lecture et de compréhension du signe, dessin et support compris, en fait un outil essentiel pour la prévention du danger.

Ainsi, de nombreux établissements spécialisés (laboratoires, usines, raffineries, centrales, etc.) recourent à une signalétique particulière. Si certains dessins restent très schématiques, d’autres, notamment les pictogrammes de danger, proposent souvent des représentations nettement plus graphiques que ceux employés dans l’espace public.

Dans ce cas précis, l’expressivité des dessins est toutefois nécessaire : la sécurité des utilisateurs en dépend. De fait, cette signalétique communique un message plus complexe. D’un coup d’œil, les employés déterminent le type de danger présent et mesurent le risque lié à certains types de produits.

Ici plus qu’ailleurs, la forme et le code couleur des panneaux ont leur importance. Ils sont composés d’une bordure rouge distinctive, code couleur du danger. Chaque pictogramme renseigne sur un risque spécifique. D’autres pictogrammes sont destinés au risque pour l’intégrité physique de l’individu et certains informent également des dommages environnementaux ou sanitaires possibles.

Pictogramme de danger

Le « pictogramme » de lavage
Les étiquettes de vêtements présentent toute une série de symboles qui ne répondent pas tout à fait à la définition du pictogramme.

Derrière le choix de ces symboles, l’industrie textile recherche l’universalité. Peu importe l’endroit de fabrication, le marché ou le pays de destination, ou même la marque, toutes les étiquettes donnent aux consommateurs des instructions précises pour entretenir leurs vêtements.

Toutefois, la première entorse à la définition du pictogramme concerne la forme de l’image. Si ces symboles sont effectivement universels, leur intention communicative n’est pas évidente. Hormis certains, comme ceux du repassage ou du lavage à la main, ces symboles nécessitent une connaissance préalable : ils ne peuvent pas être interprétés en première lecture.

Généralement, le pictogramme est exempt de chiffres ou de lettres. Si les chiffres se décodent rapidement, les lettres posent un problème d’interprétation. Le cerveau tente de reconstruire le message manquant en cherchant quelle autre forme graphique ces lettres remplacent ou abrègent.

De portée universelle, les dessins sur les étiquettes, bien que sommaires, ne sont pas des pictogrammes, car ils peuvent difficilement être compris sans explication. Ce sont alors des symboles par convention, dont la signification est préétablie.

Un dessin, aussi schématique soit-il, n’est pictogramme que s’il transmet rapidement un message. Le fond, la forme, mais également l’intention de communication, restent les bases d’une transmission efficace de l’information, surtout lorsque ce message est image.

Questions fréquentes sur le pictogramme

Un pictogramme, c’est quoi?

Un pictogramme est le dessin schématique d’une réalité concrète. Son rôle est de véhiculer un sens immédiat sans utiliser de mots. C’est un véritable message en image.

Quelle est la différence entre un pictogramme et un symbole ?

Le pictogramme est un symbole par ressemblance, une forme spécifique de symbole. Puisque l’intention d’un pictogramme est de communiquer rapidement, il doit être aussi schématique que fidèle à la réalité pour être compris du plus grand nombre.

Le symbole, qui peut également être symbole par association ou par convention, possède une définition plus large que celle du pictogramme, dont la simplicité du dessin limite la fonction.

Qu’est-ce que signifie le « pictogramme douche » ?

Le pictogramme illustrant un pommeau de douche signifie qu’une douche est accessible. Toutefois, la couleur de son support véhicule des renseignements différents.

Si le pictogramme figure dans un carré bleu, il indique la présence d’une douche dans un lieu public, comme c’est le cas sur les aires d’autoroute ou dans les campings.

Si le pictogramme figure dans un carré vert, il s’agit d’une douche de sécurité, que l’on retrouve dans des milieux de travail particuliers, où le personnel est en contact avec des produits dangereux (laboratoires, raffineries, etc.). 

Qu’est-ce que le pictogramme « interdiction » ?

Le pictogramme « interdiction » n’existe pas en tant que dessin seul ; c’est son support, un rond rouge barré, qui donne au signe sa valeur d’interdiction ou de restriction.

Un téléphone portable barré d’un trait dans un rond rouge signifie l’interdiction d’utiliser son téléphone. Cette injonction est véhiculée par la combinaison du pictogramme et de son support.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.