Qu’est-ce qu’un symbole ?

Mystique ou politique, universel ou sacré, le symbole est un outil visuel si présent dans nos vies que l’on en mesure à peine le pouvoir presque magique de communiquer au-delà des mots.

Qu’il soit établi par convention ou par ressemblance, le symbole s’affranchit des barrières linguistiques pour communiquer un message. Son rôle figuratif lui permet même d’accéder au statut d’emblème : il n’est plus un simple symbole, mais LE symbole de quelque chose.

Distinct du pictogramme sur la forme et le fond, ce signe millénaire a toujours eu quelque chose à dire ; encore faut-il savoir l’interpréter…

Exemples de symbole de la République française
  • l’hymne national, La Marseillaise ;
  • la devise Liberté, Égalité, Fraternité ;
  • le bonnet phrygien, symbole de la liberté ;
  • Marianne, symbole de la démocratie.

Ces exemples reflètent la dimension symbolique de leur statut d’emblèmes.

Définition du symbole et signification

Le symbole est un signe généralement associé à une image ou un dessin. Sa fonction première est de communiquer une information en faisant l’économie de mots. Le rôle du symbole est d’établir un rapport de sens entre une chose et son sujet, la chose qu’il vise à représenter.

Toutefois, ce rapport peut être de différente nature. Le lien entre le symbole et le sujet peut être une ressemblance physique ou être motivé par une association de sens. Ce lien peut également être complètement fortuit, établi par convention, auquel cas le symbole ne pourra pas être compris sans être appris.

Exemples de symboles
  • Symbole message : ✉
    Le symbole ✉ possède un lien de ressemblance avec une lettre, l’objet de la correspondance.
  • Symbole cœur : ❤
    Le symbole ❤ possède un lien d’association avec le sujet. Historiquement considéré comme le siège des sentiments, le cœur exprime l’amour, la tendresse, l’affection. Le champ lexical de l’amour (avoir le cœur brisé, le cœur qui bat la chamade, etc.) témoigne de cette affiliation de sens. Ce symbole de l’amour est par ailleurs universel.
  • Symbole environ : ~
    Le symbole ~ ne possède aucun lien de sens avec son sujet. Il doit être appris et résulte d’une convention, d’un accord qui en établit la signification.

Le symbole par ressemblance

Forme la plus simple du symbole, il s’agit généralement d’un dessin ou d’une image qui copie les traits physiques et caractéristiques du sujet qu’il représente. La correspondance entre la réalité et le symbole est facilement identifiable, car visuelle.

Cette esquisse de la réalité est à la base du pictogramme, « la reproduction d’une version simplifiée, stylisée d’un sujet ». Exemple type du symbole par ressemblance, ce dessin sommaire schématise des réalités concrètes, souvent des objets ou des êtres humains, mis en situation dans un contexte précis.

Puisqu’il s’agit d’une représentation visuelle, le rapport de sens entre le pictogramme et son sujet est évident ; sa signification peut être déduite sans connaissance préalable. Ce rapport logique entre le signe et la réalité décrite en fait un atout sécuritaire indéniable.

Ainsi, on retrouve le pictogramme dans de nombreux lieux où le respect des consignes de sécurité est primordial à la prévention d’un danger. La simple présence de ces signes met en garde toutes personnes qui en prennent connaissance. Le port du casque obligatoire ou l’inflammabilité de certains matériaux sont des renseignements essentiels que le pictogramme véhicule en quelques secondes, sans pour autant disposer d’une connaissance approfondie des règles de sécurité du lieu.

Le pictogramme des personnes à mobilité réduite est un autre exemple de communication visuelle immédiate. L’interprétation est influencée par la perception de notre corps dans l’espace, notre expérience sensorielle de la mobilité. C’est là toute la force du pictogramme : une image simple et facilement compréhensible grâce à notre perception sensible et tangible du monde.

Toutefois, certains symboles, pourtant schématiques, comme ceux sur les machines à laver ou le tableau de bord d’un véhicule, laissent parfois leurs lecteurs perplexes. Leur apparente simplicité tend à faire oublier qu’ils nécessitent une certaine connaissance, un apprentissage personnel (guide d’utilisation, tierce personne, etc.) pour être interprétés.

Tout signe dont la volonté est d’établir une certaine ressemblance, mais dont la compréhension n’est pas instantanée, est davantage un symbole par association ou par convention qu’un pictogramme.

Symbole ou pictogramme ?
La principale différence entre un symbole et un pictogramme réside dans leur expressivité. Le pictogramme est une représentation vulgarisée, sommaire d’un sujet.

Le lien de ressemblance avec ce sujet limite le pictogramme à l’expression de réalités très concrètes, axées sur l’expérience sensible du monde. La simplicité de sa représentation l’empêche de communiquer des idées ou des concepts, des réalités dont l’abstraction est impossible à définir par de simples traits.

En outre, le pictogramme n’est pas toujours un symbole. Les personnages dessinés sur la porte des toilettes sont des esquisses simplifiées d’un homme et d’une femme pour faire la distinction entre des lieux à usage exclusivement masculin ou féminin.

Le symbole de l’homme ♂ et celui de la femme ♀ s’éloignent en tous points du pictogramme. Ils sont une représentation arbitraire, a priori non évidente, de la distinction de genre entre les êtres. Ils doivent être appris puisqu’ils ne font preuve d’aucune ressemblance avec la réalité désignée.

En ce sens, le pictogramme est uniquement un symbole par ressemblance. Le symbole, lui, possède un rôle bien plus large, défini par la relation souvent arbitraire, et parfois métaphorique, qu’il entretient avec son sujet.

Le symbole par association

Ce type de symbole n’est plus uniquement construit sur les caractéristiques physiques du sujet, mais sur la dimension métaphorique qui lui est associée. Le lien entre le symbole et le sujet est indirect, il résulte d’une association linguistique ou culturelle.

Certains symboles par association ont une portée universelle, inscrite dans une tradition mondiale, précédant le concept d’écriture. La sémiologie, « science des différents systèmes de signes de communication des individus » est une discipline dont l’origine remonte aux premiers signes tracés par l’homme.

Depuis l’Antiquité, le cœur, organe de la vie, est perçu comme le siège des sentiments et de la pensée. Les Égyptiens procédaient d’ailleurs à sa pesée : une cérémonie funéraire durant laquelle l’organe était posé sur un plateau pour évaluer les actions du défunt au cours de sa vie.

Cette position centrale du cœur a traversé les siècles pour se refléter invariablement dans le langage contemporain. Être au cœur de l’action, être un bourreau des cœurs, avoir un coup de cœur sont autant d’utilisations métaphoriques de ce mot qui témoignent, aujourd’hui encore, de ce siège de la passion.

Le symbole du cœur ❤ est loin de posséder une quelconque ressemblance avec l’organe qu’il représente. Pourtant, l’imaginaire figuratif et collectif qu’il nourrit se retrouve dans les plus contemporaines des conversations écrites mondiales. Sa signification est unique, universelle.

Il véhicule, mieux qu’aucun autre signe, un sentiment d’amour, d’affection, de tendresse. Son rôle métaphorique, créé par une association de sens et de croyances partagées, car historiquement liées, est ancré dans un imaginaire collectif, ce qui le rapproche nettement du statut d’emblème.

Cette relation par association se retrouve également dans tous les symboles issus des populations indo-européennes ayant exercé une hégémonie politique ou culturelle. Les Bretons, les Vikings, et de façon plus générale les Celtes, en sont le témoignage contemporain.

Symbole celtique, le triskell, ou triskèle, dont le dessin représente trois branches repliées autour d’un même centre, est très similaire dans ces cultures de tradition principalement orale. Il symbolise toute trinité : passé, présent, futur ; naissance, vie, mort ; corps, esprit, âme ; terre, eau, air, etc. Le chiffre trois étant la pierre angulaire de la mythologie celte, son interprétation est prévisible, par association de sens, pour tout amateur de la tradition celtique.

Les symboles numériques
Outils indispensables de nos interactions numériques, certains symboles sont impossibles à reproduire à l’aide du clavier alphanumérique d’un ordinateur.

Que ce soit le symbole du téléphone ✆, le symbole attention ⚠︎ ou les symboles de la croix ✖︎ et du crochet ✔︎, leur utilisation présente pourtant des avantages indéniables : une économie de mots et de gestes, un gain de temps et de place.

Fort heureusement, ces symboles, des plus courants aux plus complexes, sont disponibles sur de nombreux sites de symboles en ligne. Ces banques numériques mettent à disposition des symboles libres de droits, qu’il suffit de copier et de coller à l’emplacement désiré.

Le symbole par convention

Forme la plus fréquente, le symbole par convention est un signe dont le lien avec son sujet est arbitraire. Autrement dit, son sens n’est ni évident ni déchiffrable en première lecture.

Lorsque le symbole transcende langues et cultures, c’est parce que le lien établi entre le symbole et son sujet est artificiel et résulte d’une décision. Son sens ne repose ni sur une ressemblance ni sur une association, mais sur une convention, une entente unanime entre le signe et sa signification.

Il semble incroyable d’imaginer que des individus de langues ou de cultures différentes puissent tous s’entendre sur la définition d’un même signe. C’est pourtant le cas d’un certain panneau rouge et octogonal qui porte généralement en son milieu et en lettres blanches l’injonction de s’arrêter. Peu importe la langue dans laquelle est rédigée cette injonction, ce petit panneau rouge ordonne aux automobilistes du monde entier de marquer l’arrêt.

Bon nombre de symboles répondent à ce souci d’universalité, la volonté d’être compris du plus grand nombre, sans égard aux positions linguistiques, politiques, idéologiques ou religieuses. C’est le cas des symboles mathématiques, issus d’un héritage pluriel associant les nombres arabes aux lettres des alphabets latin et grec, et certains signes indo-européens.

Les symboles égal, plus, moins, plus ou moins égal à ou différent de sont compris de tous. Tant et si bien que l’on tend à oublier l’absence de logique entre le signe et sa signification. L’interprétation du symbole mathématique est ancrée dans notre inconscient collectif, et ce, depuis notre enfance. Toutefois, cette signification, que personne ne met en doute, nous a été imposée par une force tierce et demeure purement artificielle, entièrement construite.

Le symbole n’est pas toujours un signe
S’il prend généralement la forme d’un dessin, le symbole peut aussi être une lettre ou une suite de lettres. C’est évidemment le cas des lettres grecques utilisées en mathématiques, mais ce phénomène est encore plus frappant dans le cas du symbole chimique.

Les différents éléments chimiques de l’univers ont été recensés au sein de la classification périodique des éléments sous forme d’une ou de plusieurs lettres. Attribuable aux chimistes européens de la fin du XVIIIe siècle, la notation de ces éléments est un des rares cas de la présence de lettres dans un symbole.

En effet, le choix d’un signe alphabétique est discutable puisque de nombreuses personnes dans le monde n’utilisent pas les caractères latins. Un choix d’autant plus contestable lorsqu’on connait le pouvoir d’universalité du symbole.

Pour les locuteurs de langues latines, cette classification mêle les symboles par ressemblance (C pour carbone ou Ti pour titane), les symboles par association (Mg pour magnésium ou TI pour thallium) et les symboles par convention (K pour potassium ou N pour azote). Pour tous les autres locuteurs, ces symboles sont tous conventionnels, car extérieurs à leur code linguistique.

Le symbole comme emblème

La définition du mot symbole ne peut toutefois se limiter à une simple image ou une suite de lettres, aussi simple, complexe ou conventionnelle soit elle. Lorsqu’un symbole devient le symbole de quelque chose, sa définition acquiert un sens nouveau.

Il représente alors un être ou une chose qui possède une caractéristique à un très haut degré, qui endosse une nouvelle signification, une nouvelle dimension sémantique que celle, restreinte, de son sens premier. Le symbole devient alors emblème, « la représentation symbolique, caractéristique, d’un sujet ».

Exemples de symbole
Symboles de la France :

  • la tour Eiffel ;
  • le Mont-Saint-Michel ;
  • le Louvre ;
  • les croissants.

Symboles de l’Angleterre :

  • Big Ben ou Great Clock of Westminster ;
  • le bus rouge à impériale ;
  • la rose Tudor, ou Rose d’Angleterre ;
  • les King’s Guards de la garde royale britannique en poste devant Buckingham.

La dimension symbolique d’un objet s’appréhende facilement dans le cas des symboles nationaux. Un drapeau est une pièce d’étoffe qui porte les couleurs ou les armoiries, « les devises et signes », d’un pays. Ce dernier, porté en étendard lors des compétitions sportives, acquiert une dimension symbolique qui va bien au-delà de sa qualité première de morceau de tissu. Il devient un emblème, le représentant de tous les athlètes et de tous les supporteurs d’une nation.

Les hymnes, les fêtes, les monuments, tous ces symboles nationaux visent à rassembler les habitants derrière un objet ou un projet commun, par volonté d’unité, de solidarité. Plus qu’un incendie, c’est le symbole d’une nation qui a brulé avec la cathédrale Notre-Dame à Paris. Les monuments ne sont plus de simples bâtisses, les paroles d’une chanson ne sont plus de simples mots ; leur signification, leur portée est infiniment plus large que leur simple fonction.

Bien qu’elle revête un aspect culturel et historique indéniable, cette dimension symbolique est artificielle. Elle s’est certes construite autour d’un héritage commun, mais le choix des symboles résulte toujours d’une décision humaine. L’emblème, ainsi que toute sa portée symbolique, est par définition un symbole d’intention, qui n’a aucune valeur en soi.

La colombe de la paix
Le symbole de la paix est historiquement représenté par une colombe, tenant un rameau d’olivier dans son bec. Le choix de ce symbole est un produit de l’activité humaine, mais il est motivé par un contexte sociohistorique donné.

Cette image, tirée d’un épisode biblique, met en scène un oiseau blanc, dont la couleur est elle-même associée à la pureté et à la légèreté depuis l’Antiquité. L’association d’idées qui a permis de traduire la pureté en symbole pacifique est pourtant factice. Elle n’a d’ailleurs de sens que pour les cultures de tradition judéo-chrétienne.

La volonté de véhiculer un message universel d’apaisement et de fraternité est louable. Toutefois, le choix d’une simple plume blanche, symbole de légèreté et de pureté, aurait porté le même sens, sans motivation religieuse.

Pour pouvoir prétendre à une certaine universalité, toute construction symbolique devrait être régie par une histoire commune et non fabriquée socialement à partir des croyances propres à une seule communauté.

Le symbole de la justice est un autre exemple du caractère préfabriqué de cette dimension symbolique. Habituellement représentée par Thémis, déesse grecque et conseillère de Zeus, la Justice a les yeux bandés et tient une balance et un glaive.

Les yeux bandés sont le signe de l’impartialité, l’assurance d’une justice rendue en toute objectivité. La balance renvoie à la garantie d’une justice équitable où les jugements rendus ressembleraient aux plateaux d’une balance, ne penchant ni d’un côté ni de l’autre. Le glaive, symbole répressif, insiste sur le recours à la force, si nécessaire, pour faire appliquer les décisions de justice.

Cette addition de symbole fait de la Justice une allégorie, « la représentation d’une idée abstraite par un être entouré d’objets symboliques ». La justice étant un concept abstrait, elle ne peut pas faire référence à un exemple palpable, à une expérience tangible.

La construction de sa représentation nécessite une personnification, « l’attribution de caractéristiques humaines » au concept de justice pour en concrétiser l’abstraction et en construire la dimension symbolique.

La Justice n’est donc pas un simple symbole, mais la superposition de symboles empruntés à la mythologie grecque et au christianisme. Cette construction, assemblée pièce par pièce, en multiplie inévitablement la portée symbolique chez les personnes partageant le même ensemble de dogmes et de croyances.

Questions fréquentes sur le symbole

Comment faire le symbole euro sur un clavier ?

Le symbole € est obtenu en appuyant simultanément sur les touches Alt Gr et E sur la plupart des claviers. Il est également possible de maintenir la touche Alt enfoncée, puis de taper la suite de chiffres 0128 sur le pavé numérique.

Comment faire le symbole cœur sur un clavier ?

Le symbole ♥ est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant le chiffre 3 sur le pavé numérique. Il est également possible de copier ce symbole depuis les sites de symboles en ligne et de le copier à l’emplacement désiré.

Comment faire le symbole flèche sur un clavier ?

Le symbole de la flèche est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant une suite de chiffres différente selon le type de flèche désiré.

  •  double flèche verticale : Alt, puis en tapant le chiffre 23
  • ↑ (flèche vers le haut) : Alt, puis en tapant le chiffre 24
  • ↓ (flèche vers le bas) : Alt, puis en tapant le chiffre 25
  • → (flèche vers la droite) : Alt, puis en tapant le chiffre 26
  • ← (flèche vers la gauche) : Alt, puis en tapant le chiffre 27
  • ↔ (double flèche horizontale) : Alt, puis en tapant le chiffre 29

En cas de doute, n’hésitez pas à utiliser notre correcteur d’orthographe et de grammaire Quillbot !

Le symbole © est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 0169 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole environ sur un clavier ?

Le symbole ~ est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 0126 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole et sur un clavier ?

Le symbole &, appelé esperluette, est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 038 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole paragraphe sur un clavier ?

Le symbole § est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 0167 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole homme sur un clavier ?

Le symbole ♂ est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 11 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole femme sur un clavier ?

Le symbole ♀ est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 12 sur le clavier numérique.

Comment faire le symbole infini sur un clavier ?

Le symbole ∞ est obtenu en maintenant la touche Alt enfoncée, puis en tapant la suite de chiffres 236 sur le clavier numérique. La suite de chiffres 8734 est une autre possibilité selon les claviers.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.