La métaphore | Définition & exemples
Une métaphore est « une figure de style qui permet de comparer des choses ou des personnes sans utiliser d’éléments de comparaison », ce qui la distingue de la comparaison et d’autres figures de style d’analogie.
Le centre historique de Toulouse est un labyrinthe.
Son collègue est un vautour, il n’a aucun scrupule.
Qu’est-ce qu’une métaphore ?
Une métaphore est une figure de style d’analogie ; elle permet de comparer deux êtres ou deux choses en établissant un lien de ressemblance entre ces deux éléments.
Métaphore : définition
À la fois figure de style et figure de rhétorique, la métaphore s’emploie aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Elle s’appuie sur le sens figuré des mots, les images créées par les éléments qu’elle compare.
Elle se distingue des autres figures d’analogie par le fait qu’elle n’utilise pas d’éléments comparatifs, tels que comme, semblable à, pareil à, être plus (ou moins) … que, etc. L’idée de comparaison est toujours implicite et repose uniquement sur la ressemblance entre les termes comparés.
Il est donc essentiel de conserver une similitude entre le comparé et le comparant. En général, le comparé, « l’élément que l’on souhaite comparer », est utilisé au sens propre, tandis que le comparant, « l’élément associé au comparé », est utilisé au sens figuré.
- Comparé : voiture,
- Comparant : décharge publique,
- Effet recherché : accentuer l’aspect malpropre du véhicule.
Les pétales des cerisiers virevoltaient autour de moi et s’accumulaient sur le sol en un épais manteau.
- Comparé : pétales des cerisiers,
- Comparant : champ lexical de la neige (virevolter, s’accumuler, manteau),
- Effet recherché : créer une sensation comparable à une tempête de neige.
Certaines métaphores, très largement employées à l’écrit ou à l’oral, sont devenues de véritables expressions figées, des groupes de mots dont l’association est tellement ancrée dans la langue qu’ils deviennent des locutions idiomatiques, « propres à une langue et rarement traduisibles dans une autre ».
Métaphore: exemple connu | Signification |
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jouer avec le feu | faire preuve d’imprudence |
avoir du pain sur la planche | avoir beaucoup de travail |
jeter de l’huile sur le feu | aviver la tension d’une situation délicate |
rouler sur l’or | posséder beaucoup d’argent |
donner sa langue au chat | renoncer à trouver une réponse |
fondre en larmes | se mettre à pleurer abondamment |
tomber amoureux, avoir le cœur qui bat la chamade, brûler de désir, avoir le cœur brisé, déclarer sa flamme, avoir des papillons dans le ventre, être fou d’amour, vivre d’amour et d’eau fraîche, se noyer dans ses yeux, etc.
Métaphore ou comparaison
La métaphore et la comparaison sont toutes deux des figures de style d’analogie, au procédé très similaire à une exception près : la présence ou non d’un élément de comparaison.
La comparaison requiert un élément de comparaison entre le comparé et le comparant. La métaphore suggère la ressemblance entre les deux. Aucun élément de comparaison n’est utilisé dans la métaphore, son principe reposant uniquement sur la ressemblance du comparant au comparé.
La vie est comme un long fleuve tranquille.
Métaphore
La vie est un long fleuve tranquille.
Métaphore ou allégorie
Autre figure de style d’analogie, l’allégorie concrétise, par une personnification, un concept abstrait. La principale différence entre l’allégorie et la métaphore repose sur l’utilisation d’une image symbolique pour concrétiser le comparé. Ces images ont une forte valeur symbolique : elles véhiculent un sens singulier, qui n’est pas sujet à interprétation.
Parmi les allégories les plus célèbres, on retrouve la colombe et le rameau, symboles de la paix, ou le squelette tenant une faux pour représenter la mort. Ces symboles, contrairement aux images que créent les métaphores, sont communs à de nombreuses cultures et compris par de nombreux locuteurs, même s’ils ne possèdent pas la même langue.
La Faucheuse s’avançait vers moi, lente, irrémédiable, ne laissant aucun doute sur ses intentions.
Métaphore
J’étais fin prêt pour mon dernier voyage.
Les deux exemples ci-dessus expriment l’idée d’une personne faisant face à la mort. Contrairement à l’allégorie, la métaphore de la mort possède une dimension euphémique qui vise à en atténuer l’aspect négatif.
Métaphore filée : définition
Essentiellement utilisée à l’écrit, notamment dans les œuvres littéraires et poétiques, la métaphore filée est une figure de style qui permet de poursuivre sur plusieurs lignes, plusieurs paragraphes ou plusieurs pages, l’analogie exprimée par la métaphore initiale.
Pour réussir cette figure de style, il s’agit de choisir adéquatement le comparé et le comparant, ainsi que d’utiliser les synonymes et le champ lexical des deux termes pour filer la métaphore sans répétition ni redondance.
Honoré de Balzac, Petites misères de la vie conjugale
Le torrent de parole est une métaphore des propos prononcés que l’on s’imagine incessants et rapides comme le flot d’un torrent. Ce flot ne peut diminuer ou ralentir puisque le torrent ne débouche pas sur la mer. Le flot grossit et déborde, les paroles se télescopent. L’image créée illustre parfaitement la rapidité et l’écoulement des mots telle une masse liquide dont le débit est inarrêtable.
« De hautes bâtisses éventrées montrant leurs entrailles blafardes, ouvraient en l’air leurs cages d’escaliers vides, leurs chambres béantes, suspendues, pareilles aux tiroirs brisés de quelque vilain meuble. »
Émile Zola, La Curée
Dans son roman, Zola décrit un Paris sale, délabré, victime de la ruée avide de spéculateurs sans scrupule. Ces quelques lignes justifient à elles seules le choix du titre de l’œuvre : le champ lexical de l’immobilier associé à celui de la chasse laisse l’indescriptible sensation d’un carnage nauséabond.
Métaphore sans comparé (in absentia)
Une métaphore in absentia, « en l’absence de », implique que le comparé est absent de la phrase et, par conséquent, que sa signification est implicite. L’enchaînement « X est Y », structure habituelle de la métaphore, est remplacé par une autre structure qui véhicule le même sens figuré.
Par exemple, la phrase « L’auteur tisse l’intrigue au fil de ses mots. » indique, sans jamais le dire explicitement, que l’on compare l’histoire de l’auteur à un canevas que l’on brode. Cette phrase est d’autant plus métaphorique qu’elle utilise le champ lexical de la broderie, dont font partie les mots canevas et fil.
Si le canevas est une toile sur laquelle sont tissées les tapisseries, ce mot renvoie également à la notion d’esquisse, de plan d’un ouvrage, un sens qui s’applique parfaitement à la production littéraire. Le mot fil, quant à lui, est utilisé au sein de la préposition au fil de, qui accentue la temporalité de l’action, et enrichit l’image créée grâce à son sens propre, « un brin long et fin d’une matière textile ».
Questions fréquentes sur la métaphore
- Quelle est la différence entre une comparaison et une métaphore ?
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La principale différence entre ces deux figures de style concerne la présence ou non d’éléments de comparaison. La structure de la métaphore, « X est Y », n’utilise pas ces éléments, alors qu’ils sont essentiels à la construction de la comparaison : « X est comme Y », « X est plus … que Y », etc.