Calembour : définition et exemples
Un calembour est un jeu de mots qui repose sur des sons similaires ou identiques, mais dont le sens des termes diffère.
Il peut susciter le rire ou la réflexion, en jouant sur les ambiguïtés de la langue.
- Pas de chauve à Ajaccio, mais à Calvi si ! ;
- Un vieillard maniaque devient vite soûlant ;
- On n’a jamais vu de camion si terne.
Qu’est-ce qu’un calembour ?
Le calembour se définit comme une figure de style qui exploite les similarités phonétiques pour créer des effets humoristiques ou poétiques. À la croisée des chemins entre le langage et l’humour, il permet de jouer avec les sonorités tout en suscitant diverses interprétations.
Son origine remonte au XVIe siècle, provenant du mot « calembredaine » en ancien français, qui signalait déjà l’art de détourner le sens des mots par le biais de leur prononciation.
Le calembour, en tant que forme de jeu de mots, a des racines anciennes et a été utilisé par de nombreux auteurs à travers l’histoire. Bien qu’il soit difficile de déterminer qui l’a utilisé en premier, on peut retrouver des exemples dans la littérature gréco-romaine.
La paronomase se retrouve souvent dans la poésie et la littérature, où les auteurs utilisent cette technique pour créer des effets humoristiques ou des subtilités de sens. Ce procédé enrichit le texte, tout en jouant sur l’ambiguïté linguistique.
Par exemple, des expressions comme : C’est vraiment la francacophonie. (Marc Favreau) exploitent des sonorités proches pour provoquer des rires ou des réflexions.
En plus de la paronomase, d’autres expressions peuvent être associées au calembour, comme le jeu de mots ou le double sens. Ces termes englobent divers types de manipulations lexicales, mais le calembour se distingue par sa spécificité, centrée sur la similarité phonétique.
Ainsi, bien que paronomase soit un synonyme technique, le calembour reste un terme largement utilisé dans la culture populaire pour désigner des jeux de mots humoristiques.
Liste de calembours : 17 exemples
Les calembours sont des bijoux linguistiques qui ajoutent humour et légèreté à nos échanges quotidiens. Ils jouent sur les sonorités et les significations, transformant des phrases anodines en véritables révélations comiques.
Dans cette liste, nous vous proposons 17 exemples faciles qui illustrent parfaitement l’art du calembour. Que ce soit pour animer une conversation, pimenter un discours, ou simplement pour le plaisir d’un bon rire, ces jeux de mots sauront charmer vos oreilles et stimuler votre imagination.
- Notre but est atteint, comme la tarte du même nom.
(Philippe Geluck) ; - Demandez nos exquis mots.
(Patrice Delbourg) ; - Le poisson qui me bouffera est pas né !
(Olivier de Kersauson) ; - Ce système n’est pas rentable quand le bénéficiaire vit âgé ;
- Quand on veut faire l’amour, c’est entre adultes qu’on s’entend ;
- Des musiques comme celles-là, on n’en a jamais entendu des si belles ;
- Ce touareg a des airs de chameau ;
- Les mots rendent les cris vains ;
- Paradoxalement, pour être dans les normes, il faut rester mince ;
- Trop manger est un péché, c’est en tout cas ce que beaucoup de gourmands disent ;
- On ne peut pas dire que ce roman de Tolstoï ne soit guère épais ;
- Avec son humour, il la rend folle ;
- Que fait Johnny le midi ? L’idole déjeune ;
- Les preux chevaliers défendent vaillamment leur peau ;
- La politique est louche, car l’élu net n’existe pas ;
- Les bricoleurs du dimanche en ont marre tôt ;
- Un sale ami mérite d’être charcuté.
3 types de calembours
Les calembours, ces jeux de mots ingénieux qui détournent le langage pour susciter rires et réflexions, occupent une place de choix dans l’art de la communication. Ils jouent sur les sonorités et les significations, transformant des phrases ordinaires en véritables pépites humoristiques.
Il existe trois grandes catégories de calembours, chacune exploitant des aspects différents de la langue.
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La polysémie
La polysémie est un phénomène linguistique qui se produit lorsqu’un même mot possède plusieurs significations.
Cette caractéristique enrichit le vocabulaire et ouvre la porte à une multitude de jeux de mots, permettant d’ajouter une dimension ludique et significative à la communication. En jouant sur des mots à double sens, les auteurs créent des phrases qui peuvent être interprétées de différentes manières, souvent de façon humoristique.
- Tous les matins, je me lève de bonheur.
(Jacques Prévert)
- De deux choses l’une, l’autre, c’est le soleil.
(Jacques Prévert)
- Entre deux mots, il faut choisir le moindre.
(Paul Valéry)
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L’homophonie
L’homophonie est un concept linguistique qui se manifeste lorsque deux mots ou expressions se prononcent de manière identique, mais possèdent des significations distinctes.
Ce phénomène offre une richesse inestimable pour le jeu de mots, notamment dans les calembours, et constitue un outil puissant pour les humoristes, écrivains et orateurs.
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La paronymie
La paronymie est un phénomène linguistique qui implique des mots dont la prononciation est proche, mais dont les significations diffèrent.
Cette relation phonétique rend les paronymes particulièrement propices à l’humour et à la création de calembours, car ils jouent sur les sonorités tout en pouvant induire en erreur l’auditeur ou le lecteur.
- Bière qui coule n’amasse pas mousse.
(Victor Hugo) ;
- Le progrès : trop robot pour être vrai.
(Jacques Prévert).
Un outil littéraire puissant
Dans la littérature, le calembour occupe une place de choix, souvent utilisé pour ajouter une touche d’esprit et de légèreté.
Des écrivains tels que Rabelais, connu pour son style burlesque, exploitait le calembour pour enrichir ses récits, entrelacer la satire et divertir le lecteur. De même, Voltaire, à travers son œuvre Candide, employait des jeux de mots pour critiquer la philosophie de son temps et mettre en lumière les absurdités de la vie.
- Gall, amant de la Reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l’arène à la tour Magne à Nîmes.
(Marc Monnier) ;
- Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu hais.
(Victor Hugo) ;
- À force de découvrir Dieu, ils vont finir par l’enrhumer.
(Francis Picabia).
Questions fréquentes sur le calembour
- Que veut dire l’expression « Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole » ?
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Cette citation nous vient de Victor Hugo. Elle met en lumière la nature aussi légère qu’essentielle du calembour dans le paysage littéraire. En comparant le calembour à « la fiente de l’esprit », Hugo souligne comment les jeux de mots, bien que parfois perçus comme superficiels ou amusants, reflètent une forme de créativité et d’ingéniosité linguistique.
L’image de l’esprit qui « vole » est particulièrement significative. Elle suggère que le calembour, tout en étant ancré dans le quotidien, a le potentiel de transcender la réalité. Les jeux de mots peuvent élargir notre compréhension du langage et provoquer des réflexions inattendues. Ils incitent à la créativité et à l’imagination, rappelant que le langage est vivant et en constante évolution.
