Allitération : définition et exemples
L’allitération consiste à répéter plusieurs fois un son provenant d’une même consonne dans une phrase, un vers ou une strophe.
Qu’est-ce qu’une allitération ?
Une allitération désigne la « répétition d’un son consonantique identique » à intervalles rapprochés dans une phrase, une strophe, un paragraphe ou un vers.
C’est un jeu sur la sonorité très souvent utilisé dans la littérature classique, et plus particulièrement au théâtre ou en poésie.
L’utilisation de l’allitération n’est pas nouvelle puisqu’elle était déjà employée dans la langue latine, comme nous le prouve cet exemple d’allitération en « t » par l’auteur latin Ennius (né en 239 avant Jésus-Christ).
Aujourd’hui, cette figure de rhétorique est principalement utilisée dans la vie courante (proverbes, chansons, slogans de campagnes marketing, etc.) où la répétition successive des consonnes joue le rôle de moyen mnémotechnique.
Exemples d’allitérations
L’allitération permet de suggérer grâce à l’harmonie imitative des consonnes qui viennent reproduire le son, comme en témoignent les exemples suivants.
Allitération en s
La lettre « s » évoque principalement un son sifflant ou chuintant. Dans l’exemple ci-dessus, l’allitération imite le sifflement des serpents et fait naître chez le lecteur un sentiment de danger et d’insécurité.
Dans d’autres cas, l’allitération en « s » peut se faire plus douce et plus mélodieuse. Dans l’exemple suivant, la lettre « s » évoque plutôt la fluidité et la limpidité de l’eau qui s’écoule.
Allitération en r
Une allitération en « r » ajoute de la dureté au texte. La succession des consonnes s’entrechoquant lors de la prononciation vient renforcer ce sentiment désagréable.
Allitération en t
La lettre « t » fait partie des sons courts et violents : dans cet exemple, la consonne permet de retranscrire à merveille le danger qui menace l’agneau.
En outre, elle peut apporter un rythme saccadé et haché comme dans l’exemple suivant où, associée au son « k », elle retranscrit le tic-tac des aiguilles d’une horloge.
Allitération en p
Une allitération en « p » provoque un son sec, parfois explosif et violent. Dans cet extrait, la lourdeur des pas pesants est évoquée de manière suggestive grâce à cette consonne.
Allitération en l
Dans l’exemple ci-dessous du poète Guillaume Apollinaire, la lettre « l » évoque la fluidité et l’écoulement de la Seine.
C’est un son doux, apportant une touche onirique au poème et évoquant la fuite du temps sous la forme de l’eau qui défile.
Allitération en v
Le son de la lettre « v » évoque un souffle, propice aux murmures ou aux confessions.
Dans cet extrait d’une chanson de Serge Gainsbourg, l’allitération en « v » sonne comme un aveu ou une déclaration lors d’un rendez-vous amoureux.
Effets de l’allitération et types de consonnes
L’interprétation d’une allitération dans un texte reste délicate. Cependant, elle nous apporte souvent de nombreux indices sur l’émotion que l’auteur souhaite transmettre dans son texte. Ainsi, certains sons vont retranscrire une ambiance calme ou, au contraire, ajouter une tension plus dramatique.
Il est possible à la lecture, notamment à voix haute, d’avoir une idée précise de l’intention de l’auteur :
- La prononciation des consonnes les unes à la suite des autres produit-elle une harmonie sonore ou s’avère-t-elle désagréable à l’oreille ?
- Quels sentiments éprouve-t-on à leur écoute ?
- Les sons prononcés se font-ils feutrés, doux, agressifs ou fluides ?
Le choix des consonnes et du type de son produit (ou phonème) a donc toute son importance lors de l’utilisation d’un procédé stylistique tel que l’allitération. En effet, certains sons vont transmettre un son plutôt dur (« k », « p », « r », « t »), d’autres un son plus doux et plus fluide (« b », « l », « m », « n »).
De manière générale, on distingue plusieurs types de consonnes, classées de la manière suivante :
Catégories de consonnes | Types de consonnes |
---|---|
Chuintantes | « ch », « j » |
Dentales | « d », « l », « t » |
Fricatives | « f », « s », « z » |
Labiales | « b », « f », « m », « p », « v » |
Palatales | « g », « j », « n » |
Uvulaires | « r » |
Vélaires | « g », « k », « w » |
Pourquoi utiliser une allitération dans un texte
- Jouer sur les sons : l’allitération amène un côté ludique et insolite au texte.
- Rythmer : l’insertion d’une tournure telle que l’allitération au sein d’un vers ou d’une phrase apporte un effet rythmique intéressant à la lecture et une certaine musicalité. Elle permet alors de dynamiser le texte en lui donnant un rythme plus rapide, plus saccadé.
- Suggérer : la succession d’une même consonne sur de courts intervalles vient capter l’attention du lecteur et lui apporte des éléments de compréhension du texte.
Comment reconnaître une allitération
L’identification d’une allitération dans un texte est relativement simple : pour ce faire, il vous suffit de repérer toutes les consonnes similaires successivement répétées dans une même phrase, dans un même paragraphe ou un même vers.
Assonance et allitération : différences
L’assonance désigne la répétition d’une même voyelle dans une phrase, une strophe ou un vers.
Vous pouvez vérifier votre orthographe et grammaire en utilisant notre correcteur d’orthographe mais aussi reformuler des textes grâce à notre outil qui peut vous aider à trouver le ton adéquat selon la situation.
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Questions fréquentes sur l’allitération
- Quel exemple d’allitération en b peut-on citer ?
-
L’allitération en « b » évoque généralement un son doux et harmonieux, presque onirique.
Dans l’exemple suivant, la répétition de la consonne « b » a une visée stratégique et permet la mémorisation du slogan par le consommateur.
C’est bien, c’est beau, c’est Bosch.
(Publicité pour la marque Bosch)
- Quel exemple d’allitération en q peut-on citer ?
-
L’allitération en « k », ou « q », est généralement utilisée pour retranscrire un son dur et violent. Elle peut traduire un mécontentement, une colère.
Dans cet exemple, le son « k » est plutôt associé au cisaillement sec lors de la coupe des fleurs à la cueillette.
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères.
(Guillaume Apollinaire, Les Colchiques)
- Quel exemple d’allitération en z peut-on citer ?
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La consonne fricative « z » évoque un frottement, un glissement feutré à la prononciation de l’allitération.
Zazie à sa visite au zoo
Zazie suçant son zan
S’amusait d’un vers luisant d’Isidore Isou
Quand Zut ! Un vent blizzard
Fusant de son falzar
Voici zigzaguant dans les airs
Zazie et son blazer
(Serge Gainsbourg, Exercice en forme de Z)
- Quel exemple d’allitération en anglais existe-t-il ?
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L’allitération est un procédé stylistique utilisé dans de nombreuses langues, notamment en anglais.
And the silken sad uncertain rustling of each purple curtain
(Edgar Allan Poe, « The Raven »)
- Qu’est-ce qu’une allitération fricative ?
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Une allitération fricative consiste à répéter une même consonne dont le son évoque un frottement, un sifflement ou un chuintement.
On utilise principalement les lettres « s » et « z » pour reproduire cet effet.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
(Racine, Andromaque)