Comparaison (figure de style) | Définition & exemples

La comparaison, figure de style littéraire, consiste à comparer deux éléments, un comparé et un comparant, au moyen d’un élément de comparaison.

Figure de style comparaison : exemple
Ses larmes tombaient lourdement sur la table comme s’écrasent sur le sol les premières gouttes d’un orage menaçant.

Le comparé, les larmes, est lié au comparant, les premières gouttes de l’orage, par un élément de comparaison, l’adverbe comme.

Artifice stylistique, la comparaison permet, par analogie ou ressemblance, de créer des images fortes qui, au-delà des mots, subliment une narration et magnifient des émotions.

Comparaison : définition figure de style

La comparaison, en tant que figure de style, est un procédé stylistique incontournable de l’écriture narrative. En comparant deux éléments, l’auteur établit entre eux une similitude, un rapport de ressemblance physique ou symbolique pour imager sa narration.

La particularité de la comparaison repose sur le fait que les deux éléments comparés sont unis par un élément de comparaison. La composition de cette figure de style peut se résumer de la façon suivante :

  • un élément initial, le comparé, celui que l’auteur s’apprête à comparer à un autre ;
  • un élément secondaire, le comparant, que l’auteur rapproche du comparé ;
  • un élément de comparaison, qui lie le comparé au comparant. Il peut être un terme comparatif, comme, semblable à, tel, pareil à, à l’image de, en guise de ou un groupe de mots explicitant la comparaison, autant … que, aussi … que, moins … que, plus … que, etc.
Comparaison, métaphore, cliché : comment les différencier ?
La comparaison et la métaphore sont les deux figures de style les plus fréquemment confondues. Pourtant, la différence entre les deux est flagrante : elle repose sur la présence ou l’absence de l’élément de comparaison.

Une métaphore rassemble le comparant et le comparé sans aucun élément de comparaison. La ressemblance est alors suggérée plutôt qu’explicitée.

  • La lune, de son disque aussi pâle qu’un soleil de minuit, surplombait la ville endormie. (comparaison)
  • La lune, pâle soleil de minuit, surplombait de son disque la ville endormie. (métaphore)

Le cliché correspond à une métaphore tellement utilisée qu’elle en devient éculée, sans originalité. La vie est un long fleuve tranquille ou J’ai le cœur en mille morceaux comparent, sans éléments de comparaison, la vie à un fleuve et le cœur à un objet fragile.
Ces deux phrases n’ont qu’un pouvoir métaphorique limité, car les images créées sont loin d’être inédites ou singulières ; elles sont « réchauffées ».

Comme de nombreuses figures de style, la comparaison et la métaphore sont l’essence même de l’écriture créative, il serait dommage de s’en priver en se contentant d’expressions figées par l’usage et le temps.

Repérer ou exprimer une comparaison

Identifier une comparaison est relativement simple lorsque la ressemblance entre le comparé et le comparant est physique. De plus, la présence d’un élément de comparaison facilite son repérage et permet d’en varier l’expression.

Figure de style comparaison exemples
  • Avec les éléments semblable à et aussi … que

Dépassant des nuages, les sommets enneigés, semblables à des canines acérées et recouvertes d’écume, ont l’air aussi hostile que la gueule d’un loup enragé.

  • Avec les éléments pareil à, tel et autant … que

Pareil au ressac, mon cœur heurte des rochers invisibles, se replie sur lui-même tel un origami, et explose en autant de particules que ces confettis soulevés par le vent sur les marches de l’église.

Toutefois, la ressemblance physique n’est pas obligatoire. L’auteur d’une comparaison peut faire intervenir des analogies symboliques, voire créer de toutes pièces une ressemblance non perceptible au départ, mais qui prend forme grâce aux images créées par des associations inédites de mots, de chiffres et d’expressions.

Comparaison figure de style exemples
Il est minuit moins 10 secondes. Le compte à rebours remplace soudain la musique : 10… 9… 8… chaque seconde égrainée me rentre dans le corps comme une lame tranchante.
5… 4… 3… les coups se font plus précis, telle une batterie ennemie qu’un artilleur consciencieux ajusterait au plus près de la cible.
2… 1… BONNE ANNÉE… Ce cri, en guise de coup de grâce, est aussi joyeux que fatal : l’illusion d’un nouveau départ porté par les mêmes promesses dérisoires.

Dans cette comparaison, le décompte précédant le passage à la nouvelle année devient physiquement insupportable pour le narrateur qui l’assimile à des coups de poignard.

Il n’y a aucune ressemblance physique entre les deux évènements. C’est véritablement la dimension symbolique de cette comparaison qui permet de ressentir la souffrance du personnage, insidieusement amplifiée par le compte à rebours.

Associée à la gradation, cette comparaison progresse tout au long du paragraphe pour délivrer une image unique et susciter des sensations tangibles, celles de la détresse physique et morale du protagoniste.

Questions fréquentes sur la comparaison

Quelle figure de style fait une comparaison entre l’homme et l’animal ?

Figure de style littéraire, la personnification consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des êtres animés ou inanimés, tels que les animaux ou les objets.

Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une comparaison, mais bien d’un procédé stylistique permettant de décrire une qualité humaine sous d’autres traits.

Bien employée, cette figure de style permet d’échapper à la censure et de donner un caractère universel à ces descriptions, qui vont bien au-delà de l’humain.

En poésie, Victor Hugo a, dans ses Fables, habilement personnifié ses contemporains pour dresser un portrait juste, sans concession, et résolument moderne de la société de son époque.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.