Gradation | Définition & exemples
La gradation, figure de style d’amplification, consiste à juxtaposer des mots appartenant à la même classe grammaticale et dont le sens présente une progression.
Qu’elle soit ascendante, descendante ou rompue, cette progression intensifie les propos par effet d’accumulation.
Généralement associée aux procédés stylistiques de reformulation et d’énumération, la gradation présente souvent une hyperbole pour exagérer à l’extrême son dernier élément.
Gradation : définition
Procédé rhétorique et stylistique, la gradation permet d’énumérer successivement des énoncés semblables, mais présentant un degré d’intensité différent.
Pour qu’il y ait gradation, la succession de mots ou de groupes de mots doit suivre une progression logique, du plus faible degré d’intensité au plus fort, ou inversement.
La progression peut ainsi être ascendante, descendante ou rompue. Dans tous les cas, la gradation ne repose pas simplement sur l’accumulation de mots similaires, mais surtout sur leur différence d’intensité sémantique.
Les trois éléments de la gradation témoignent progressivement de l’état physique du sujet, qui est en train de se détériorer sous nos yeux. La présence d’un oxymore, cadavre vivant, en accentue son effet dramatique.
Techniquement, la gradation peut être composée de deux éléments. Toutefois, plus l’accumulation est importante, plus la progression est marquée.
Le recours à trois éléments ou plus permet de faire progresser la description, et d’en étirer l’attente narrative, entretenant ainsi un suspens profitable à l’effet dramatique.
L’utilisation d’une autre figure de style d’amplification, telle que l’hyperbole ou l’oxymore, comme élément final de la gradation catalyse cette intensité dramatique pour en faire son point d’orgue.
Je l’attendais patiemment, inlassablement, inexorablement. (adverbes)
Ses mots désuets, ses phrases alambiquées, ses propos sibyllins le nimbaient d’une aura mystérieuse. (noms + adjectifs)
Pour faire partie de l’énumération, les éléments doivent appartenir à la même classe grammaticale et partager la même fonction syntaxique.
Si le premier élément est un nom, les éléments suivants doivent aussi être des noms. Lorsque le premier élément est un groupe de mots, il faut reproduire à l’identique la construction syntaxique de ce premier groupe.
Figure de style : gradation ascendante, descendante ou rompue
Que la progression soit ascendante ou descendante, la gradation présente des mots que l’on peut classer hiérarchiquement sur une échelle d’intensité.
Essentiels à cet ordre hiérarchique, les hyperonymes et les hyponymes sont des mots dont le sens est plus ou moins spécifique que le mot initial.
Ils sont nettement plus précis que les synonymes pour marquer une progression. Par exemple, le mot région est un hyperonyme de ville, lui-même hyperonyme de quartier. Au contraire, le mot appartement est un hyponyme d’immeuble, lui-même hyponyme de lotissement.
Gradation ascendante
Formée d’hyperonymes, la gradation ascendante agit comme une loupe grossissante : du terme spécifique au terme générique, du plus faible au plus fort.
Gradation descendante
Formée d’hyponymes, la gradation descendante se rapproche du zoom d’un appareil photo. Elle va du générique au spécifique, du mot le plus fort au mot le plus faible.
Gradation rompue
On parle de gradation rompue lorsque la progression se termine sur un mot nettement plus fort ou plus faible que celui attendu. L’effet de surprise produit par cette chute imprévue renforce l’effet dramatique de la figure de style.
Questions fréquentes sur la gradation
- Quelle est la différence entre énumération et gradation ?
-
Toutes deux figures d’amplification, la gradation et l’énumération sont pourtant très différentes.
Alors que l’énumération se contente de juxtaposer des éléments, la gradation évoque obligatoirement l’idée d’une progression en utilisant des mots liés par le sens.
