Asyndète (figure de style) | Exemples et définition

L’asyndète est une figure de style qui consiste à volontairement omettre des mots tels que et, mais et ou dans une série de de phrases.

Cette omission délibérée produit différents effets, tels que l’accélération du rythme de l’énoncé, un changement de ton ou sa mise en emphase.

Asyndète : exemples
  • Elle se réveille, va travailler, mange, dort, va travailler de nouveau ;
  • Notre administration a fourni aux personnes en difficulté économique des emplois, des opportunités et le respect de soi ;
  • Nous sommes allés nous promener, avons mangé une glace, nourrit les canards, puis sommes revenus ;
  • Observer, absorber, comprendre.

L’asyndète se manifeste dans différentes formes d’écritures, telles que les pièces de théâtre, les poèmes, les discours, ainsi que dans le langage courant.

Asyndète : définition

L’asyndète est une figure de style littéraire et rhétorique qui se produit lorsque les conjonctions de coordination habituellement utilisées pour relier des mots ou des phrases sont délibérément omises. L’objectif étant de créer une série de mots ou de phrases sans la rupture typique causée par ces conjonctions.

Les conjonctions de coordination, telles que et, ou, mais, ni, car, donc et or, servent à relier des parties de phrases qui ont une importance égale. Cela signifie que les éléments de la phrase sont liés, mais ne dépendent pas les uns des autres.

En revanche, les conjonctions de subordination, comme bien que et parce que, indiquent une relation de dépendance entre la phrase principale et la phrase subordonnée, comme dans l’exemple suivant : « Je ne suis pas resté longtemps parce que je devais me lever tôt. »

Toutefois, l’asyndète ne s’applique qu’aux conjonctions de coordination.

L’asyndète peut se manifester de différentes manières :

  • Entre les mots : dans sa forme la plus simple, en omettant une conjonction entre deux mots.
Asyndète : exemple
« Passer toute la matinée dans des réunions inutiles m’a épuisé, consterné, impatienté.

Au lieu de : « passer toute la matinée dans des réunions inutiles m’a épuisé, consterné et impatienté. »

  • Entre les phrases principales et subordonnées : habituellement, une phrase subordonnée est un groupe de mots qui comporte un sujet et un prédicat, mais qui ne peut pas se suffire à elle-même. L’asyndète permet d’omettre la conjonction entre la phrase principale et la phrase subordonnée :
Asyndète : exemple
« La montre de son grand-père était en or, un héritage familial.

Au lieu de : « la montre de son grand-père était en or et constituait un héritage familial. »

  • Entre les phrases : l’asyndète peut également être utilisée pour omettre les conjonctions entre des phrases.
Asyndète : exemple
« Elle chantait, elle dansait, elle riait et elle vivait »,

on peut dire : « Elle chantait, elle dansait, elle riait, elle vivait. »

  • Au niveau des phrases : dans le cadre d’une conversation informelle, l’asyndète permet d’enchainer des phrases simples au lieu d’une phrase plus longue.
Asyndète : exemple
« Il est stressé et débordé, vous voudrez peut-être lui laisser un peu d’espace »,

on peut déclarer : « Il est stressé. Il est débordé. Vous voudrez sûrement lui laisser un peu d’espace. »

Note
Bien que les virgules puissent être utilisées pour séparer les éléments d’une asyndète, elles ne sont pas nécessaires.

Une asyndète se caractérise par une série de phrases reliées par une idée commune : Nous sommes allés au cinéma, avons pris du pop-corn, vu un film d’action.

L’aspect essentiel de l’asyndète réside dans l’absence de conjonctions, que ce soit avec l’utilisation de virgules ou de points pour séparer les éléments.

Pourquoi utilise-t-on l’asyndète ?

L’asyndète est une construction de phrase produite souvent de manière inconsciente dans le discours. Elle reflète le flux spontané d’une conversation dans laquelle nous exprimons rapidement nos pensées, sans accorder une grande attention aux conjonctions pour lier nos idées.

Cependant, l’asyndète peut également être utilisée de manière intentionnelle dans les textes écrits, que ce soit pour économiser l’expression ou pour obtenir d’autres effets rhétoriques.

Dans l’ensemble, l’asyndète peut produire divers effets dans différents types de texte :

  • Vitesse et rythme : l’asyndète peut créer un sentiment d’urgence ou de précipitation en accélérant le rythme du texte. Cet effet est fréquemment utilisé dans les écrits et les discours motivationnels pour capter l’attention du lecteur ou de l’auditeur.
Asyndète : exemple
Certains exemples d’asyndètes proviennent de discours marquants, comme celui d’Abraham Lincoln : « […] et que le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ne disparaîtra pas de la Terre ».
  • Accentuation et intensité : les écrivains utilisent l’asyndète pour mettre en évidence chaque élément décrit.
Asyndète : exemple
Victor Hugo utilise l’asyndète utilise l’asyndète dans son œuvre Les Châtiments : « Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières, on s’écrasait aux ponts pour passer les rivières ». En isolant les mots, cette technique leur permet de se démarquer davantage dans l’esprit du lecteur.
  • Concision : l’asyndète crée de courtes phrases percutantes, exprimant de manière concise ce que l’auteur ou l’orateur cherche à transmettre.
Asyndète : exemple
Cette forme compacte est plus facile à retenir comme le montre la citation de Jules César « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu ».
  • Découpage particulier créant une impression de délitement : les vers ou les phrases décousues contribuent à l’atmosphère générale d’un texte.
Asyndète : exemple
Dans le poème de Charles Baudelaire, L’Albatros :

« Le Poète est semblable au prince des nuées — Qui hante la tempête et se rit de l’archer – Exilé sur le sol au milieu des huées – Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. », les mots isolés au sein des vers et les phrases désarticulées du poème reflète la condition physique de l’albatros renforçant ainsi la métaphore du poète en tant qu’oiseau majestueux, mais inadapté à son environnement terrestre.

  • Ouverture : l’absence de conjonctions entre les éléments énumérés crée une ouverture narrative. Cette omission suggère implicitement que d’autres éléments pourraient être inclus, ce qui suscite la curiosité du lecteur.
Asyndète : exemple
La phrase « Il a reçu des applaudissements, des prix, de l’argent, de la gloire » laisse entendre que d’autres éléments pourraient être inclus. Cette possibilité interpelle le lecteur et l’encourage à combler les lacunes par ses propres interprétations.

Polysyndète et asyndète

La polysyndète est le contraire de l’asyndète. Alors que l’asyndète consiste à omettre les conjonctions, la polysyndète repose sur la répétition rapprochée de conjonctions telles que et, ou, pour et mais, même si la plupart pourraient être remplacées par une virgule.

Elle est utilisée pour ralentir le rythme, créer une accumulation ou donner un ton enfantin à un texte.

Exemples d’asyndète et de polysyndète
Nous avons mangé une salade, une soupe, un plat principal et un dessert. (polysyndète)

Nous avons mangé une salade, une soupe, un plat principal, un dessert. (asyndète)

Lors de l’écriture et de l’utilisation d’asyndète, il se peut que vous fassiez des fautes d’orthographe et de grammaire. De fait, vous pouvez utiliser notre correcteur d’orthographe pour vérifier vos textes ou notre reformulateur de texte pour essayer différentes formulations.

Exemples d’asyndète

Dans les vers suivants du poème Le Dormeur du Val, d’Arthur Rimbaud, l’asyndète est utilisée pour exprimer l’urgence et renforcer l’impact des images dépeintes.

Ici, l’absence de conjonctions entre les phrases crée une sensation de précipitation, soulignant la gravité de la blessure du personnage et la finalité de sa condition. L’asyndète contribue à renforcer l’impact émotionnel du poème, accentuant l’aspect tragique de la situation décrite.

Exemple d’asyndète
« Il a deux trous rouges au côté droit.
Pleins de vieillesse et de boue,
Et, il ne se réveillera pas pour voir
Si le ciel a des trous pareils. »

(Arthur Rimbaud, Le Dormeur du Val)

Dans l’introduction du roman Les Misérables, de Victor Hugo, l’asyndète est utilisée pour créer une série d’opposition qui reflète les contrastes sociaux et les conflits moraux du récit.

Ici, l’absence de conjonctions entre les phrases crée une juxtaposition d’expériences humaines divergentes, mettant en évidence les inégalités sociales et les destinées contrastées des personnages du roman. L’asyndète renforce l’effet de contraste et prépare le lecteur aux thématiques complexes abordées dans l’œuvre de Victor Hugo.

Exemple d’asyndète
« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »

(Victor Hugo, Les Misérables)

Questions fréquentes sur l'asyndète

Quel est le contraire de l’asyndète ?

La polysyndète est l’opposé de l’asyndète. Elle consiste à utiliser de manière répétée des conjonctions telles que et, ou, mais, etc., de façon successive, même lorsque leur présence n’est pas nécessaire.

Contrairement à l’asyndète, qui omet les conjonctions, la polysyndète les ajoute intentionnellement pour obtenir un effet particulier, par exemple : Nous avons pris des sandwiches, et des chips, et des fruits, et des biscuits, et du soda pour notre pique-nique.

Quel est un exemple d’asyndète ?

On retrouve un exemple d’asyndète dans le discours de Charles de Gaulle à Bayeux en 1946 :

« La France est seule, elle n’a pas d’allié, elle n’a pas de secours, elle est seule, mais elle a une telle foi dans sa destinée, une telle confiance dans sa force, qu’elle peut se relever, qu’elle peut encore vaincre ».

Dans cet extrait, l’asyndète est utilisée pour souligner la situation difficile de la France et renforcer la détermination du peuple français à se relever et à triompher malgré l’absence d’alliés.

Vous avez aimé cet article ?
Mallaury Le peton, MA

Mallaury est titulaire d’un master en marketing et communication numérique et se passionne pour la langue française. Son expertise porte sur la stratégie digitale, les médias sociaux, la création de sites web et la rédaction web en particulier.