Métonymie : définition et exemples
La métonymie est une figure de rhétorique substituant un mot ou groupe de mots par un autre pour désigner quelque chose, par exemple, un ensemble par l’intermédiaire d’un détail.
J’ai lu un très bon livre.
Qu’est-ce qu’une métonymie ?
La métonymie est une figure de style de substitution employant un mot pour évoquer une chose qui lui est associée. Le terme est issu du grec meta (« le changement », « la succession ») et onuma (« nom »).
La métonymie établit une relation logique d’appartenance entre les deux éléments associés.
- boire un verre
- On boit le contenu placé dans le contenant (le verre). De fait, on établit un lien logique et une relation d’appartenance entre les deux termes qui appartiennent au même champ sémantique.
- Le dernier Philippe Delerm m’a beaucoup plu.
- On parle ici de l’écrivain Philippe Delerm, et donc de son dernier ouvrage.
Types de métonymies
La métonymie est souvent employée dans la littérature, dans la presse ou dans le langage courant. Le grammairien Pierre Fontanier en distingue plusieurs types, notamment :
- Le contenant pour le contenu, la partie pour un tout
- trouver un toit
- signifie être à la recherche d’une habitation (et non d’un toit).
- manger un plat
- boire un verre
- boire une coupe de champagne
- boire une bouteille
- On ne boit pas la bouteille, la coupe ou le verre (le contenant), mais son contenu.
- La cause pour l’effet
- Il a littéralement perdu sa langue.
- C’est un musicien doté d’une bonne oreille.
- Une personne dotée d’une bonne audition.
- L’effet pour la cause
- Il a bu la mort.
-
- Il a avalé un poison.
- La matière pour l’objet
- Les combattants ont croisé le fer.
- Le fer (la matière) désigne une « épée » (l’objet).
- Il collectionne les ivoires.
- On sous-entend que la personne collectionne les objets en ivoire.
- Elle apprécie les cachemires en hiver.
- Le lieu pour l’objet ou les habitants
- boire une bouteille de cognac
- Le cognac est un spiritueux de la ville de Cognac.
- Paris salue le travail acharné de la délégation.
- L’Europe, à la peine, sera-t-elle en passe de rattraper son retard ?
- La France suspend momentanément son aide financière.
- On fait ici référence aux personnes travaillant pour l’institution correspondante et non au pays ou à la ville.
Dans ce cas, certaines métonymies peuvent également être considérées comme des antonomases, c’est-à-dire des « noms propres employés sous forme de noms communs, ou inversement ».
- Ce bourgogne est délicieux accompagné d’un bon camembert.
- Un tartuffe,
- Un harpagon,
- Un don Juan,
- Un gavroche.
- L’auteur pour son œuvre
- Un Cézanne a été découvert caché sous une nature morte ordinaire.
- Rien ne vaut un bon Maupassant.
- Tu as regardé le dernier Ridley Scott ?
- L’instrument pour l’agent
-
- Il a un sacré coup de fourchette.
- La profession réclame des mesures d’urgence.
- Un second violon se pencha sur sa voisine.
Effets et fonctions de la métonymie
La métonymie est une figure de style versatile. Elle peut être utilisée pour :
- Offrir une représentation imagée : la métonymie a une haute valeur symbolique et permet au lecteur de nourrir son imaginaire et de stimuler sa force de représentation.
- Gagner en concision : le procédé de substitution permet d’alléger le texte et d’en raccourcir les propos sans perdre le sens de l’énoncé.
- Sublimer : la métonymie met en valeur un élément représentatif d’un tout. Elle le met donc en avant et souligne son importance dans le texte.
- Dévaloriser : inversement, ce processus de mise en exergue peut permettre de railler, critiquer ou dévaloriser en fonction de l’intention de l’auteur.
Métonymie : exemples
- Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Assoupi dans le fond d’un Sahara brumeux.
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal)
- La salle applaudissait sans interruption.
Et nous voilà sur la Grand’ Place
Sur le kiosque on joue Mozart
(Jacques Brel, Les Bonbons)
- Une étole de vison s’ajustait sur une épaule nue.
- C’était au temps où Bruxelles rêvait
C’était au temps du cinéma muet
C’était au temps où Bruxelles chantait
C’était au temps où Bruxelles bruxellait
« Synecdoque » et « métonymie » : différences
La distinction entre la métonymie et la synecdoque peut être parfois subtile tant les deux figures de style sont semblables.
- La « métonymie »
La métonymie est un procédé de langage permettant d’exprimer une idée ou un concept grâce à un lien logique qui lui est associé. Figure de substitution par excellence, elle est souvent employée dans le langage courant.
Par exemple, lorsque l’on dit qu’un Picasso s’est vendu aux enchères, on emploie une métonymie pour parler du tableau de l’artiste et non de l’artiste lui-même.
- La « synecdoque »
La synecdoque est un type de métonymie et fonctionne donc aussi sur le principe de la substitution. Cette figure de style consiste à désigner quelque chose ou un individu en utilisant un élément pour un tout grâce à un rapport d’inclusion.
Concrètement, si l’on dit que des mains se lèvent ou que des voix s’élèvent parmi la foule pour protester, on emploie une synecdoque puisque les mains et les voix font partie du corps de l’individu.
À l’inverse, on emploie une métonymie si l’on utilise un casque, un chapeau ou si l’on dit que des épées se lèvent parmi la foule en colère, puisque ces éléments forment une continuité de la personne sans pour autant faire partie intégrante de son anatomie.
- Il fait de la voile depuis qu’il est tout petit.
- Il fait du bateau à voile depuis qu’il est tout petit.
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