Sémantique | Définition & exemples
En linguistique, la sémantique est une discipline qui s’intéresse aux différents sens des mots d’une langue, qu’ils soient utilisés seuls ou combinés à d’autres.
Discipline reine de la linguistique, la sémantique, et notamment les notions de champ sémantique, de mémoire sémantique, de cocon sémantique, est plus que jamais sur le devant de la scène.
Si, aujourd’hui, les machines comprennent nos requêtes et, surtout, y répondent, c’est grâce aux calculs supersoniques des algorithmes qui passent en revue les milliers d’interprétations possibles de différents mots en contexte.
L’intelligence artificielle n’a rien de magique : elle est avant tout sémantique…
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Sémantique : définition
La sémantique est l’étude des différents sens des mots pour faciliter leur interprétation au sein d’un énoncé. L’interprétation du sens des mots est la base de tout acte de communication et dépend intégralement du contexte dans lequel ces mots sont utilisés.
L’analyse du contexte de communication est aussi sinon plus importante que le sens du mot lui-même. Sa signification est indissociable du contexte syntaxique et culturel, car c’est lui qui oriente la sélection d’un seul sens parmi les multiples définitions d’un même mot.
Champ sémantique
Le champ sémantique d’un mot, à ne pas confondre avec son champ lexical, rassemble les différents sens d’un mot ou d’un groupe de mots. Il répertorie, sans tenir compte du contexte de la phrase, toutes les interprétations possibles d’un mot donné.
Puisque chaque langue possède de nombreux mots polysémiques, c’est-à-dire qu’ils présentent plusieurs sens, il est essentiel de saisir l’étendue du champ sémantique d’un mot pour l’adapter adéquatement au contexte.
Mémoire sémantique
La mémoire sémantique est un terme de psychologie cognitive, une discipline qui étudie le fonctionnement de la cognition chez l’humain (la mémoire, le langage, l’intelligence, le raisonnement, la déduction, la perception et l’attention).
Elle fait référence à une sorte de catalogue mental dans lequel l’individu emmagasine des mots, des concepts et des connaissances générales sur le monde. Il s’agit véritablement d’un répertoire de toutes les informations verbales et non verbales que possède un individu : les mots et leurs significations, mais aussi les symboles, les pictogrammes, les expressions faciales, la gestuelle, etc.
Ces informations peuvent être facilement sollicitées par l’individu sans grands efforts ou réflexion profonde. Toutefois, cette sollicitation requiert que toutes les fonctions cognitives (mémoire, intelligence, etc.) fonctionnent adéquatement, exemptes de tout trouble cognitif (perte de mémoire, démence, aphasie, etc.).
L’approche cognitive de la linguistique permet d’affirmer que la connaissance du langage provient de l’usage du langage. D’autres linguistes, notamment les générativistes, ont longtemps considéré le langage comme une faculté innée. À l’instar d’une araignée qui sait tisser sa toile sans démonstration préalable, la capacité du langage serait naturelle chez l’homme et n’aurait pas besoin d’être apprise.
C’est en parallèle de cette conception innée de la langue qu’est née, grâce au développement des sciences cognitives, la nécessité de ne pas séparer langage et cognition. Les mots ne peuvent être perçus ni compris qu’en sollicitant d’autres fonctions cognitives, notamment la conceptualisation. Elle se traduit par une généralisation ou une abstraction des informations reçues, qui permettent de les confronter les unes par rapport aux autres.
En effet, la mémoire sémantique n’enregistre pas uniquement les propriétés des mots (leurs sons, leurs référents), mais également le classement qui résulte de leur confrontation à d’autres éléments sensibles et perceptibles (petit s’oppose à grand, gros s’oppose à maigre, etc.). Inutile donc d’apprendre une liste de mots par cœur ; sans l’expérience de conceptualisation et de réutilisation contextuelle, leur maîtrise n’est qu’illusoire.
Les déboires des premières ébauches du traitement automatique du langage par l’intelligence artificielle en sont le plus brillant témoignage. Depuis que les grands modèles de langage (large language modem), utilisés par l’intelligence artificielle, sont entrainés par des linguistes conscients de la dimension cognitive du langage, on assiste à une nette amélioration de ces outils.
Cocon sémantique
Tous les spécialistes de l’optimisation de contenu pour les moteurs de recherche (Search Engine Optimisation, ou SEO, en anglais) vous le diront, le cocon sémantique est la clé d’une communication numérique réussie.
Stratégie de référencement naturel (autre traduction de SEO), la mise en place d’un cocon sémantique, concept introduit par Laurent Bourelly, permet d’améliorer la visibilité d’un site internet grâce à une architecture et un maillage interne optimaux.
Que les non-spécialistes se rassurent, ce concept est nettement plus simple qu’il n’en a l’air, car avant d’être une stratégie numérique, il s’agit tout bonnement d’une notion de linguistique, et notamment de sémantique… ou presque.
L’idée derrière le cocon sémantique est de créer des relations logiques entre les différents mots du contenu créé. Il s’agit concrètement d’anticiper la réflexion de l’internaute, de prévoir le cheminement de sa pensée vis-à-vis d’une requête spécifique.
Lorsqu’un internaute se renseigne sur les vélos électriques, il y a fort à parier que ses requêtes contiennent les mots ou groupes de mots prix, meilleur, pas cher, d’occasion, en location, etc. Des requêtes annexes, telles que vélo électrique aides financières, borne de recharge vélo électrique, stationnement vélo électrique ville, sont, elles aussi, tout à fait envisageables.
Le cocon sémantique, appellation trompeuse, correspond, en réalité, au champ lexical d’un mot et non à son champ sémantique. Pour rappel, le champ sémantique répertorie les différents sens d’un mot, tandis que le champ lexical se définit par l’ensemble des mots qui se rapportent à un même thème, qui gravitent de près ou de loin autour de ce mot.
Le mot sémantique fait référence au sens, alors que le lexique implique un répertoire contraint par la thématique du champ lexical. Plus précise encore, la notion de cooccurrence lexicale reflète davantage les liens spécifiques entre les mots mis en avant par cette stratégie numérique.
Si le terme sémantique induit quelque peu en erreur, l’idée de cocon amène brillamment la notion d’espace clos, où les mots satellites gravitent autour d’un thème commun. On pardonnera donc cette erreur, sémantique justement, parce que l’image créée, au-delà des mots, véhicule aux non-initiés un message clair : le cocon sémantique renferme un petit groupe de mots liés par le sens. Et les linguistes ont beau être tatillons, ils ne sont jamais contre les messages clairs.
Questions fréquentes sur la sémantique
- Qu’est-ce qu’une analyse sémantique ?
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En linguistique, l’analyse sémantique permet de répertorier tous les sens d’un mot et de trouver les traits sémantiques qu’il partage avec d’autres ou au contraire qui l’en distinguent.
Opérée quotidiennement par le cerveau des locuteurs, l’analyse sémantique en interaction prend en compte le contexte dans lequel le mot est utilisé pour ne sélectionner que le seul sens adéquat parmi les multiples interprétations.
C’est cette analyse sémantique, inconsciente et minutieuse, que les moteurs de recherche, les logiciels de traduction et les correcteurs orthographiques tentent aujourd’hui de reproduire, avec plus ou moins de réussite.
- Qu’est-ce que le web sémantique ?
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Le web sémantique est une évolution technologique qui a transformé la toile en un gigantesque réseau de connaissances. Grâce notamment aux liens hypertextes, les pages Web sont devenues lisibles non seulement par les humains, mais également par les machines.
En reliant les mots et les métadonnées d’une page à des architectures plus complexes, les accès, les renvois et les redirections ont transformé les simples requêtes en itinéraires, créant ainsi une passerelle pour accéder, plus facilement et plus rapidement que jamais, aux données d’autres applications et d’autres systèmes.
Le web sémantique, considéré comme une véritable révolution depuis la création du web, permet un traitement de l’information (recherche, navigation, visualisation, traduction, etc.) nettement supérieur aux anciens outils.
- Qu’est-ce que un glissement sémantique ?
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En linguistique, un glissement sémantique est la capacité d’un mot à acquérir un sens nouveau au cours de sa vie. Phénomène tout à fait normal de l’évolution des langues, le glissement sémantique est le témoin de la dimension variable et fluctuante du sens des mots au fil du temps.
Dans l’univers numérique, le glissement sémantique permet de relier des mots du cocon sémantique entre eux et de créer plusieurs pages liées par une thématique commune ou proche. Le nombre de pages ainsi créées, en abordant une même thématique sous différents angles, sera considéré comme un gage d’expertise par les moteurs de recherche.