Syllabe | Définition et exemples

En linguistique, une syllabe est une unité sonore composée d’une ou de plusieurs lettres. En français, la syllabe est généralement constituée d’une voyelle et d’une consonne. Elle peut aussi n’être qu’une seule voyelle, mais jamais une consonne seule.

Syllabe def
La syllabe en français est un son composé d’au moins une voyelle (V), à laquelle peuvent s’ajouter une ou plusieurs consonnes (C).

  • Mots monosyllabiques :
    • eau = [o] = V
    • oui = [wi] = VV
    • non = [nɔ̃] = CV
    • très = [tʀɛ] = CCV
    • Mots polysyllabiques :
      • accord = [a.kɔʀ] = V + CVC = 2 syllabes
      • capable = [ka.pa.bl] = CV + CV + CCV = 3 syllabes
      • hirondelle = [i.ʀɔ̃.dɛl] = V + CV + CV + CV = 4 syllabes
      • accompagnatrice = [a.kɔ̃.pa.ɲa.tʀis] = V + CV + CV + CV + CCV = 5 syllabes

    Composante essentielle du mot, la syllabe phonétique se distingue de la syllabe graphique dans les langues dont l’orthographe n’est pas transparente, comme le français.

    Si la syllabe renvoie à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, sa définition n’a rien d’élémentaire. Petit retour sur le b.a.-ba des mots ou comment prendre la syllabe au pied de la lettre…

    Syllabe : définition

    Une syllabe est un groupe de lettres, ou plus rarement une seule lettre, qui correspond à une seule unité phonétique, appelée phonème.

    Un phonème est la plus petite unité sonore de la chaîne parlée. Ainsi, les mots monosyllabiques, c’est-à-dire composés d’une seule syllabe, sont constitués d’un seul phonème.

    La structure syllabique du français associe obligatoirement une voyelle centrale, appelée noyau, à une ou plusieurs consonnes, placées aux extrémités de la syllabe. La consonne placée devant le noyau s’appelle l’attaque, celle placée après, la coda.

    Mot en une syllabe
    Les mots monosyllabiques sont légion en français. Les prépositions, les déterminants, les conjonctions, les pronoms personnels, et certains pronoms relatifs, tous ces mots de deux, trois ou quatre lettres ne contiennent qu’une seule syllabe.

    On dit des mots monosyllabiques composés d’une seule lettre, comme les prépositions « à » ou « y », que leur attaque est vide et leur coda inexistante. Généralement, la notion de structure syllabique ne s’applique pas à ces mots d’une lettre, le terme structure faisant référence à plus d’une lettre.

    En français, les voyelles phonétiques diffèrent des voyelles graphiques. Ces dernières sont les plus connues et s’écrivent à l’aide d’une seule lettre : « a », « e », « i », « o » et « u ».

    À l’opposé, les voyelles phonétiques correspondent à la combinaison d’une voyelle graphique et d’un signe diacritique (« é » [e] , « è » [ɛ] , « â » [ɑ] , etc.) ou de l’association d’une voyelle graphique à une autre lettre (« an/en » [ã] , « in » [ẽ] , « on » [ɔ̃] , « un » [œ̃] , « ou » [u] , « œ » [œ] , etc.). Le résultat de ces unions constitue un son vocalique.

    Ainsi, au sein d’un mot, chaque voyelle phonétique compose une syllabe phonétique qui se distingue à son tour de la syllabe graphique.

    Pour aller plus loin…
    Cela étant dit, il existe aussi, en français, des structures syllabiques sans voyelle : les onomatopées.

    Puisqu’elle est la reproduction écrite d’un son, une onomatopée peut être transcrite à l’aide uniquement de consonnes. Ainsi, Brrrr… ou Grrrr… évoque une sensation de froid ou un sentiment de colère.

    Sans voyelle, ces sons transcrits n’en sont pas moins des mots, puisqu’ils véhiculent non seulement un sens, mais surtout le même sens, partagé et compris par tous.

    Qu’est-ce qu’une syllabe phonétique ?

    La syllabe phonétique, celle que l’on prononce à l’oral, se compose de sons vocaliques, c’est-à-dire formés à partir d’au moins une voyelle.

    On distingue deux types de syllabes phonétiques : la syllabe ouverte qui se termine par un son vocalique, soit une voyelle, et la syllabe fermée se terminant par un son consonantique, soit une consonne.

    Syllabe exemple
    • Syllabes ouvertes (sons vocaliques)
      • bateau = [ba.to] = CV [ba] + CV [to]
        = 2 syllabes se finissant par une voyelle
      • environ = [ɑ̃.vi.ʀɔ̃] = V [ɑ̃] + CV [vi] + CV [ʀɔ̃]
        = 3 syllabes se finissant par une voyelle.
    • Syllabes fermées (sons consonantiques)
      • espoir = [ɛs.pwɑʀ] = VC [ɛs] + VC [pwɑʀ]
        = 2 syllabes se finissant par une consonne
      • constructeur = [kɔ̃s.tʀyk.tœʀ] = CVC + CVC + CVC
        = 3 syllabes se finissant par une consonne

    Qu’est-ce qu’une syllabe graphique ?

    La syllabe graphique est celle que l’on écrit grâce aux lettres de l’alphabet. Toutefois, l’orthographe du français ne reflétant pas sa prononciation, les syllabes graphiques sont souvent plus nombreuses que les syllabes phonétiques.

    Par exemple, le « e » en fin de mot est dit muet à l’oral, car il n’est pas prononcé. Son énergie articulatoire est trop faible par rapport aux autres lettres qui l’entourent. Autrement dit, il ne pèse pas lourd dans la balance phonétique, mais il est bel et bien présent à l’écrit.

    Nombre syllabe graphique / syllabe phonétique
    • dune
      • = [dyn] = 1 syllabe phonétique
      • = du-ne = 2 syllabes graphiques
    • ventouse
      • = [vɑ̃.tuz] = 2 syllabes phonétiques
      • = ven-tou-se = 3 syllabes graphiques
    • hirondelle
      • = [i.ʀɔ̃.dɛl] = 3 syllabes phonétiques
      • = hi-ron-del-le = 4 syllabes graphiques

    À l’écrit, il existe par ailleurs des règles de division des mots en syllabes spécifiques. La division syllabique est en effet nécessaire lorsque le début et la fin d’un mot ne se trouvent pas sur la même ligne ou sur la même page.

    Syllabation des syllabes graphiques
    À l’écrit, la division syllabique, ou syllabation, obéit aux principes suivants :

    • Une consonne entourée de voyelles introduit une syllabe.
      • chapeau = chapeau = 2 syllabes graphiques
      • œuf = 1 syllabe graphique, car la consonne n’est pas suivie d’une voyelle
    • Deux consonnes successives, entourées de voyelles, appartiennent à deux syllabes différentes.
      • argumenter = argu-menter = 4 syllabes graphiques
      • omnisport = omnisport =3 syllabes graphiques
    • Deux consonnes identiques appartiennent à deux syllabes différentes.
      • développement = dé-ve-lop-pe-ment = 5 syllabes graphiques
      • appellation = ap-pel-la-tion = 4 syllabes graphiques
    • Une consonne suivie d’un « r » ou d’un « l » ne forme qu’une seule syllabe.
      • troubler = trou-bler = 2 syllabes graphiques
      • probable = pro-ba-ble = 3 syllabes graphiques

    La syllabe en poésie

    Cette distinction entre syllabe phonétique et syllabe graphique prend tout son sens en poésie. Essentielle à la rime, la syllabe phonétique permet en effet d’élaborer un schéma de rimes (embrassées, croisées, etc.) ou d’en déterminer le type.

    Une rime dite féminine s’achève sur un « e » muet ou une marque du pluriel (« s », « x » ou « ent »), tandis que la rime masculine se termine par toute autre voyelle ou consonne. En poésie classique, notamment entre le XVIe et le XIXe siècle, il est de bon ton d’alterner les rimes féminines et les rimes masculines.

    Ces considérations esthétiques et syllabiques sont également essentielles à la composition des vers. Ces derniers se doivent de respecter une certaine longueur pour en respecter la métrique, soit le nombre de syllabes du vers, et par conséquent, maintenir le rythme du poème.

    Par exemple, l’alexandrin, fervent représentant du classicisme à la française, ne doit compter que douze syllabes. Les rimes féminines, et plus généralement, les mots se terminant par une lettre non prononcée, comme le « e » muet, perdent automatiquement une syllabe.

    Certaines syllabes graphiques, celles dont le « e » final est suivi d’une voyelle, sont élidées : elles ne comptent plus comme deux syllabes, mais une seule. Ainsi, même les syllabes graphiques ne sont pas garantes de la composition métrique du vers.

    Face aux codes trop stricts de la poésie classique, certains poètes ingénieux ont d’ailleurs érigé en figures de style les phénomènes phonétiques de diérèse et de synérèse pour allonger ou raccourcir les vers à leur convenance, au motif d’éviter l’hiatus.

    Pour tous ceux qui souhaitent rédiger des vers classiques sans maux de tête, un compteur de syllabes peut s’avérer très utile. Un correcteur orthographique et un reformulateur de textes devraient parfaire adéquatement votre panoplie de poète amateur ou plus exactement d’amateur de poésie.

    Pour aller (vraiment) plus loin…
    Cette différence de syllabation entre l’oral et l’écrit se retrouve dans le phénomène des liaisons en français. Si pour les francophones, ces liaisons ne posent généralement pas de problèmes, les francophiles restent souvent perplexes devant notre façon, a priori aléatoire, de lier certains énoncés.

    Lorsqu’une attaque syllabique est vide, les locuteurs de toute langue ont tendance à combler ce vide par un son consonantique, et plus précisément la consonne qui se trouve à proximité.

    • Bon appétit !
      = [bɔn‿apeti]
      = à l’oral, on dirait « bonapéti »
    • (C’est) trop aimable !
      = [tʁop‿ɛmabl]
      = à l’oral, on dirait « tropèmabl »

    S’il est normal et propre à l’oral de lier des énoncés, la comparaison entre ce que l’on dit et ce que l’on écrit en français relève parfois d’une certaine schizophrénie ou, du moins, d’une dissociation visuelle et auditive flagrante.

    • Un grand homme
      = [œ̃ gʁɑ̃t‿ɔm]
      = à l’oral, le « d » de grand se transforme en « t », soit « grantom »
    • Des euros
      = [dez‿øʁo]
      = à l’oral, le « s » de des se transforme en « z », soit « dézero »

    Amis francophiles qui vous évertuez à apprendre le français, dont les règles sont d’une logique soi-disant implacable, mais fondamentalement relative : on vouzaim’ !

    Questions fréquentes sur la syllabe

    Comment dit-on syllabe en anglais ?

    En anglais, le mot syllabe se dit « syllable », à ne pas confondre avec « syllabus », qui désigne, dans le milieu universitaire, le plan d’un cours ou l’ensemble des ouvrages qui s’y rapportent.

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    Qu’est-ce qu’une syllabe d’attaque ?

    En didactique, une syllabe d’attaque est la syllabe qui commence un mot. Cette terminologie spécifique au milieu pédagogique est surtout destinée aux futurs enseignants, en particulier ceux du premier cycle, dont le public acquiert les bases de la lecture et de l’écriture.

    En linguistique, l’attaque d’une syllabe fait référence à la première lettre d’une syllabe. Cette première lettre peut être une voyelle ou une consonne, mais la structure syllabique du français tend à privilégier la consonne en attaque de syllabe.

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    Aude Charrin, MA

    Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.