L’adverbe certes s’écrit toujours avec un « s » final. Certes et ses synonymes peuvent exprimer la validation ou la concession, voire les deux en même temps.
Si nous confondons certes et certe, c’est que ces deux graphies étaient en concurrence sous la plume des poètes. Certes, il y a plus d’un siècle, mais ça vaut bien une petite explication poétique…
Comme de nombreux adverbes, certes est invariable et prend toujours un « s » final. Cette consonne est dite étymologique, car elle était déjà présente dans le mot latin certas, signifiant certainement.
Issu du latin, certes possède deux aspects sémantiques proches, entre validation et concession.
Certes : la validation
L’adverbe certes permet de valider ce qui vient d’être dit. Il est alors synonyme de certains adverbes d’affirmation, tels que oui, bien sûr, certainement, etc.
Il peut également être associé à des adverbes de négation pour valider, cette fois, une réponse négative. Cet emploi adverbial, considéré vieilli, est toutefois très présent dans la littérature française.
Certes : la concession
De nos jours, certes conserve un aspect de validation, mais au sein de structures concessives. En d’autres mots, l’adverbe certes remplace des énoncés comme je suis d’accord ou j’admets, qui témoignent de l’acceptation des propos d’autrui.
Ces structures concessives sont très souvent suivies de l’adverbe mais pour opposer un argument à cette concession. Technique rhétorique, la concession permet de reconnaître la valeur de l’opinion adverse, pour mieux la contrer ou la réfuter.
De façon plus subtile, la concession peut être implicite. L’adverbe certes est alors utilisé seul, sans l’adverbe mais. La suppression d’une opposition explicite atténue grandement la validation des propos.
Certes : ponctuation
Comme tout adverbe, certes, placé en début de phrase, doit être suivi par une virgule.
Lorsqu’il est utilisé en milieu de phrase, les virgules sont facultatives s’il est employé seul. Toutefois, s’il fait partie d’une phrase subordonnée concessive, comme c’est souvent le cas, cette dernière doit être isolée par des virgules.
En fin de phrase, l’adverbe est généralement précédé d’une virgule, bien qu’elle ne soit pas obligatoire.
Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.