Commentaire de texte | Exemple
Le commentaire de texte est un exercice de style qui présente une analyse fine et détaillée d’une œuvre littéraire.
Le commentaire composé et le commentaire comparé en sont les exemples les plus connus. Épreuves reines du baccalauréat de français, ces exercices stylistiques nécessitent rigueur et méthodologie. Certaines grandes écoles ont d’ailleurs recours au commentaire de texte dès les premières étapes de leur processus de sélection.
Que ce soit pour s’entraîner avant une épreuve ou pour rafraîchir certaines notions, l’exemple de commentaire de texte proposé ci-dessous devrait ressasser quelques souvenirs méthodologiques et dépoussiérer quelques procédés littéraires.
Aussi, les outils d’aide à la rédaction QuillBot, comme le correcteur orthographique et le reformulateur de textes, vous guideront tout au long de votre périlleux périple analytique.
Quant à l’IA, elle ne pourra rien pour vous le jour de l’examen… Apprenez donc à distinguer un alexandrin d’un quatrain, et vous devriez vous en sortir haut la main !
Commentaire de texte : exemple
Le commentaire de texte est l’analyse détaillée et organisée d’un texte imposé. Il s’agit d’en dégager le sens et la subtilité en démontrant les liens qui unissent le fond et la forme.
Toute œuvre littéraire transmet un message qui dévoile la pensée de l’auteur, le fond de son propos. Comme tout artiste, l’auteur utilise des outils qui transcendent la structure de l’œuvre et, ce faisant, subliment sa prose.
Le commentaire de texte est l’aboutissement d’une réflexion face à cette sublimation du fond par la forme. Les procédés littéraires, les choix stylistiques, sémantiques et typographiques témoignent d’une signification et d’une structure dont la complémentarité en fait l’originalité.
Le message est tout aussi important que la façon de le transmettre. La spécificité du commentaire littéraire repose sur la dissection de la forme pour mettre à nu l’intention de l’auteur et se rendre, en quelque sorte, complice de cette création artistique.
Et quoi de mieux que la poésie pour servir le propos, et mettre cet exemple de commentaire de texte en mots…
« L’horloge »
(Ce poème est le numéro LXXXV du recueil, il est situé dans la section « Spleen et Idéal ».)
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
À chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! — Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues,
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !
(Charles Baudelaire, « L’horloge », Les Fleurs du Mal, 1857)
Commentaire de texte : introduction
L’introduction est la première impression que vous donnez à votre examinateur. Courte, concise, mais précise, elle doit contenir :
- l’amorce,
- la présentation de l’auteur, de l’œuvre et du courant littéraire,
- la problématique,
- et le plan.
Pour ce faire, nous analyserons dans un premier temps le traitement de cette thématique du temps, puis nous étudierons la perception de l’auteur vis-à-vis de cette fuite, et, enfin, nous mettrons en évidence l’obsession de Baudelaire pour la mort à travers ce « Memento Mori » scandé à tous les hommes tel un avertissement.
Utilisez le paratexte, les notes et explications présentes en marge du texte, pour construire votre amorce. N’oubliez pas de souligner tous les titres d’œuvres que vous mentionnez et de mettre entre guillemets le titre du poème ou de la section du recueil. La numérotation des vers peut également s’avérer un précieux gain de temps.
Exemple de commentaire de texte : première partie et sous-parties
La première partie et ses sous-parties sont introduites par une courte phrase d’introduction reprenant l’axe d’analyse présenté dans l’introduction, soit le traitement du temps.
La première sous-partie est exemplifiée, puis une transition permet d’enchaîner la seconde sous-partie. Tous les paragraphes, ou sous-parties, doivent faire l’objet d’un alinéa.
Cette omniprésence du temps est largement amplifiée par l’aspect allégorique des mots utilisés. La majuscule initiale à « Horloge », « Seconde », « Autrefois », « Minute » et « Temps », qui n’est pas celle présentée habituellement en début de vers, révèle toute la dimension symbolique associée aux attributs du temps.
Une autre figure de style, celle de la personnification, insuffle davantage de vie à tous ces attributs : l’« Horloge » montre du « doigt » (v 2), la « Seconde » (v 10) « chuchote », « Autrefois » pompe (v 12) et « Le Temps » joue (v 17). Tous ces verbes d’action renforcent considérablement leur apparence humaine.
Enfin, le temps se dévoile jusque dans la structure du poème. Composé de six quatrains, il présente 24 alexandrins, qui correspondent aux vingt-quatre d’une journée. Les alexandrins de Baudelaire se situent donc à la césure du jour, à mi-chemin entre aube et crépuscule.
Corrigé de commentaire de texte : deuxième partie et sous-parties
La deuxième partie et ses sous-parties sont espacées de la première par un saut de ligne et un alinéa. Une présentation soignée et aérée contribue à faciliter la lecture et à présenter clairement vos idées.
Comme pour la première partie, une courte introduction rappelle l’axe à l’étude, soit la fuite du temps.
Cette fuite est perceptible dans l’utilisation des temps d’énonciation. Si le présent de l’indicatif sert de trame temporelle, l’alternance avec le futur simple de « fuira » (v 5) et le passé composé de « j’ai pompé » (v 12) autorise un va-et-vient permanent. Le poète étire le temps dans un mouvement perpétuel entre l’ancrage présent, le passé effacé et le futur fuyant.
Cette instabilité du temps est aussi nettement marquée par la présence d’un oxymore : « Maintenant dit : Je suis Autrefois » (v 11). Cette figure de style établit clairement le lien en apparence contradictoire entre le présent et le passé. Cependant, cette apparente dualité n’a pas lieu d’être lorsqu’il s’agit du Temps. Baudelaire nous rappelle ici son inlassable écoulement : le temps présent est immédiatement passé et invariablement futur.
Cette course est par ailleurs rendue plus fluide, plus coulante encore, par les rimes embrassées des quatrains. Le schéma ABBA donne l’impression d’une pause, d’une suspension du temps lorsque les deux rimes B sont enserrées comme « un morceau du délice accordé à chaque homme pour toute sa saison » (v 7 et 8). Les saisons, cette période répétée et cyclique, séquencent le temps, mais n’endiguent pas sa fuite, tout comme le schéma de rimes rythme et cadence le poème sans l’interrompre.
L’interruption du poème n’intervient qu’au dernier vers et repose sur la locution adverbiale « trop tard » (v 24). Elle résume, à elle seule, l’impossibilité d’arrêter la course d’un temps trop fuyant. Cette locution renvoie également au manque de temps, celui d’un homme au crépuscule de sa vie.
Exemple de commentaire de texte corrigé : troisième partie et sous-parties
La troisième partie demeure facultative. Si vous n’avez ni le temps ni les idées nécessaires, il vaut mieux la supprimer que d’y répéter des axes d’analyse déjà mentionnés dans les deux autres parties.
Après un saut de ligne et un alinéa, une courte introduction permet à l’examinateur de resituer le dernier axe d’étude de votre analyse, ici l’obsession de la mort.
En effet, cette fuite n’est jamais neutre ou positive : le doigt de l’Horloge est menaçant (v 2), la voix d’Autrefois celle d’un « insecte » (v 11) dont la trompe est « immonde » (v 12) et le Temps lui-même est « un joueur avide » (v 17). Sous ces qualificatifs nettement péjoratifs, le Temps devient une créature répugnante, mi-homme, mi-animal, à l’avidité dévorante et insatiable puisqu’il « gagne sans tricher » (v 18). Baudelaire transforme la fuite du temps en un combat perdu d’avance, face à un adversaire démoniaque.
Sous les traits de cette horloge diabolique, le poète scande Souviens-toi (v 2 ; v 10 ; v 13 ; v 17 et v 19) comme un avertissement adressé non seulement au lecteur, mais à tous les Hommes. L’adresse de l’auteur n’est que l’amorce du « Memento Mori », généralement rendue en français par « Souviens-toi que tu vas mourir ». Le conseil est d’ailleurs prodigué en anglais, « Remember » (v 13) et en latin « Esto memor » (v 13), parce que le Temps « parle toutes les langues » (v 14) et que nous en sommes, tous, les victimes. Par cette rengaine, Baudelaire martèle le caractère universel de la fuite du temps, et inévitablement l’égalité des Hommes face à la mort.
Cette course universelle devient même fatalité lorsqu’elle est associée au vocabulaire de la tragédie classique : « Dieu sinistre » (v 1), « Divin hasard » et « Auguste vertu » (v 21 et v 22). Par cet emprunt théâtral, le poète rappelle à l’Homme son statut de simple mortel et l’aspect funeste de l’existence. L’inexorabilité du temps atteste du destin tragique de l’Homme, érigé en héros classique et désarmé face son écoulement proprement liquide. « Le gouffre a toujours soif » et « la clepsydre se vide » (v 20) liquéfie le temps et tout espoir de le retenir, de le contenir ou de l’arrêter.
Commentaire de texte : conclusion
La conclusion est essentielle pour présenter une réflexion aboutie. La synthèse vous permet de dresser le bilan de votre analyse en répondant à la problématique initiale.
L’ouverture est l’occasion de montrer vos connaissances personnelles en effectuant un parallèle avec un autre texte du même auteur ou avec un autre auteur appartenant au même courant littéraire.
Se sachant condamné, Baudelaire essaye dans un dernier appel, le « Memento Mori », de transmettre à ses pairs toute l’absurdité de la condition humaine et la futilité de l’existence. Sur le fond et la forme, « L’horloge », à l’image de « L’Ennemi » ou de « Le Goût du néant », révèle toute la puissance de la poésie baudelairienne : une prose sombre à la beauté pourtant éblouissante.
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Charrin, A. (10 novembre 2025). Commentaire de texte | Exemple. Quillbot. Retrieved 11 novembre 2025, from https://quillbot.com/fr/blog/ecrits-academiques/commentaire-de-texte-exemple/