Présent de l’indicatif | Terminaisons

Le présent de l’indicatif permet d’énoncer un fait, généralement ancré dans le présent, de façon neutre et objective, sans condition ou hypothèse.

Valeurs du présent de l’indicatif
  • une observation ou une action en cours :
    Il pleut alors je cuisine.
  • une vérité générale :
    Les océans recouvrent plus de 70 % de notre planète.
  • une action répétée et habituelle :
    Elle se lève aux aurores, boit son café et fume une cigarette.
  • une action passée, dans un but stylistique (présent de narration ou historique) :
    En ce petit matin du 6 juin 1944, les Alliés débarquent enfin.
  • une action réalisée dans un futur quasi immédiat :
    Comme il prend l’avion demain, on fête son départ ce soir.

La valeur du présent de l’indicatif permet d’attribuer aux énoncés une vaste gamme d’aspects temporels, du présent historique à un futur quasi immédiat.

Temps simple de composition et d’utilisation, le présent de l’indicatif présente pourtant quelques formes dont la conjugaison est irrégulière. Petit rappel des terminaisons pas si simples d’un temps qui répond toujours présent…

Conjugaison du présent de l’indicatif

De nombreuses formes verbales voient leur radical modifié. Certaines consonnes doublent, des voyelles sont ajoutées, des cédilles apparaissent et des « e » deviennent des « è »…

Auxiliaires être et avoir

ÊTRE

au présent de l’indicatif

AVOIR

au présent de l’indicatif

je suis j’ai
tu es tu as
il/elle/on est il/elle/on a
nous sommes nous avons
vous êtes vous avez
ils/elles sont ils/elles ont

1ᵉʳ groupe : verbes en -er , sauf aller

AIMER

au présent de l’indicatif

CRÉER

au présent de l’indicatif

j’aime je crée
tu aimes tu crées
il/elle/on aime il/elle/on crée
nous aimons nous créons
vous aimez vous créez
ils/elles aiment ils/elles créent
Irrégularités du premier groupe : ajout d’un « e » ou d’une cédille
  • un « e » est ajouté au radical des verbes en -ger à la 1ʳᵉ personne du pluriel :
      • charger,
      • diriger,
      • engager,
      • envisager,
      • manger,
      • partager,
      • protéger,
      • ranger,
      • etc. ;
    • une cédille est ajoutée au radical des verbes en -cer à la 1ʳᵉ personne du pluriel :
      • annoncer,
      • avancer,
      • commencer,
      • exercer,
      • lancer,
      • placer,
      • remplacer,
      • etc.
    RANGER

    au présent de l’indicatif

    MANGER

    au présent de l’indicatif

    PLACER

    au présent de l’indicatif

    ANNONCER

    au présent de l’indicatif

    je range je mange je place j’annonce
    tu ranges tu manges tu places tu annonces
    il/elle/on range il/elle/on mange il/elle/on place il/elle/on annonce
    nous rangeons nous mangeons nous plaçons nous annonçons
    vous rangez vous mangez vous placez vous annoncez
    ils/elles rangent ils/elles mangent ils/elles placent ils/elles annoncent
    Irrégularités du premier groupe : verbes en -eler et -eter
      • le « l » et le « t » de certains verbes en -eler et -eter doublent aux 1ʳᵉ, 2ᵉ et 3ᵉ personnes du singulier, ainsi qu’à la 3ᵉ personne du pluriel :
        • appeler,
        • épeler,
        • jeter,
        • rappeler,
        • rejeter,
        • renouveler,
        • etc. ;
      • le « e » devient « è » pour certains verbes en -eler et -eter aux 1ʳᵉ, 2ᵉ et 3ᵉ personnes du singulier, ainsi qu’à la 3ᵉ personne du pluriel :
        • acheter,
        • celer,
        • congeler,
        • crocheter,
        • déceler,
        • dégeler,
        • démanteler,
        • geler,
        • haleter,
        • marteler,
        • modeler,
        • peler,
        • racheter,
        • etc.
      APPELER

      au présent de l’indicatif

      JETER

      au présent de l’indicatif

      GELER

      au présent de l’indicatif

      ACHETER

      au présent de l’indicatif

      j’appelle je jette je gèle j’achète
      tu appelles tu jettes tu gèles tu achètes
      il/elle/on appelle il/elle/on jette il/elle/on gèle il/elle/on achète
      nous appelons nous jetons nous gelons nous achetons
      vous appelez vous jetez vous gelez vous achetez
      ils/elles appellent ils/elles jettent ils/elles gèlent ils/elles achètent
      Irrégularités du premier groupe : verbes en -oyer, -uyer et -ayer
      • le « y » des verbes en -oyer et -uyer devient « i » aux 1ʳᵉ, 2ᵉ et 3ᵉ personnes du singulier, ainsi qu’à la 3e personne du pluriel :
        • appuyer,
        • broyer,
        • employer,
        • ennuyer,
        • envoyer,
        • essuyer,
        • nettoyer,
        • noyer,
        • renvoyer,
        • tutoyer,
        • etc. ;
      • les verbes en -ayer acceptent les deux formes, « y » ou « i » aux 1ʳᵉ, 2ᵉ et 3ᵉ personnes du singulier, ainsi qu’à la 3ᵉ personne du pluriel :
        • balayer,
        • défrayer,
        • effrayer,
        • essayer,
        • étayer,
        • frayer,
        • monnayer,
        • payer,
        • rayer,
        • etc.
      APPUYER

      au présent de l’indicatif

      ENVOYER

      au présent de l’indicatif

      EFFRAYER

      au présent de l’indicatif

      j’appuie j’envoie j’effraie / effraye
      tu appuies Tu envoies tu effraies / effrayes
      il/elle/on appuie il/elle/on envoie il/elle/on effraie / effraye
      nous appuyons Nous envoyons nous effrayons
      vous appuyez vous envoyez vous effrayez
      ils/elles appuient ils/elles envoient ils/elles effraient / effrayent

      2ᵉ groupe : certains ​verbes en -ir

      FINIR

      au présent de l’indicatif

      je finis
      tu finis
      il/elle/on finit
      nous finissons
      vous finissez
      ils/elles finissent

      3ᵉ groupe : verbes en -re en -oir, certains verbes en -ir et le verbe aller

      Certains verbes du troisième groupe se conjuguent de la même façon que ceux du premier, d’autres enchaînent les consonnes finales, certains perdent celles de leur radical et quelques formes pourtant très proches se conjuguent très différemment…

      ALLER

      au présent de l’indicatif

      RÉPONDRE

      au présent de l’indicatif

      CONVAINCRE

      au présent de l’indicatif

      APPRENDRE

      au présent de l’indicatif

      je vais je réponds je convaincs j’apprends
      tu vas tu réponds tu convaincs tu apprends
      il/elle/on va il/elle/on répond il/elle/on convainc il/elle/on apprend
      nous allons nous répondons nous convainquons nous apprenons
      vous allez vous répondez vous convainquez vous apprenez
      ils/elles vont ils/elles répondent ils/elles convainquent ils/elles apprennent
      OFFRIR

      au présent de l’indicatif

      DÉCOUVRIR

      au présent de l’indicatif

      COURIR

      au présent de l’indicatif

      OBTENIR

      au présent de l’indicatif

      j’offre je découvre je cours j’obtiens
      tu offres tu découvres tu cours tu obtiens
      il/elle/on offre il/elle/on découvre il/elle/on court il/elle/on obtient
      nous offrons nous découvrons nous courons nous obtenons
      vous offrez vous découvrez vous courez vous obtenez
      ils/elles offrent ils/elles découvrent ils/elles courent ils/elles obtiennent
      POUVOIR

      au présent de l’indicatif

      VOULOIR

      au présent de l’indicatif

      VALOIR

      au présent de l’indicatif

      VOIR

      au présent de l’indicatif

      je peux je veux je vaux je vois
      tu peux tu veux tu vaux tu vois
      il/elle/on peut il/elle/on veut il/elle/on vaut il/elle/on voit
      nous pouvons nous voulons nous valons nous voyons
      vous pouvez vous voulez vous valez vous voyez
      ils/elles peuvent ils/elles veulent ils/elles valent ils/elles voient
      Irrégularités du troisième groupe : la chute des consonnes
        • les verbes en -eindre, -aindre et -oindre perdent le « d » de leur radical :
          • atteindre,
          • craindre,
          • contraindre,
          • enjoindre,
          • déteindre,
          • éteindre,
          • feindre,
          • joindre
          • peindre,
          • plaindre,
          • rejoindre,
          • repeindre,
          • etc. ;
            • les verbes en -ttre, perdent un des « t » de leur radical :
              • admettre,
              • battre,
              • combattre,
              • débattre,
              • émettre,
              • mettre,
              • permettre,
              • promettre,
              • transmettre,
              • etc.
            CRAINDRE

            au présent de l’indicatif

            PEINDRE

            au présent de l’indicatif

            BATTRE

            au présent de l’indicatif

            METTRE

            au présent de l’indicatif

            je crains je peins je bats je mets
            tu crains tu peins tu bats tu mets
            il/elle/on craint il/elle/on peint il/elle/on bat il/elle/on met
            nous craignons nous peignons nous battons nous mettons
            vous craignez vous peignez vous battez vous mettez
            ils/elles craignent ils/elles peignent ils/elles battent ils/elles mettent
            Irrégularités du troisième groupe : les aléas de l’accent circonflexe
            • les verbes en –aître et –oître (sauf croître) perdent leur accent circonflexe, sauf à la 3e personne du singulier :
                • connaître,
                • disparaître,
                • décroître,
                • naître,
                • paraître,
                • reconnaître,
                • transparaître,
                • etc. ;
              • le verbe croître conserve l’accent circonflexe de son radical aux 1re, 2e et 3e personnes du singulier pour le distinguer des formes conjuguées du verbe croire ;
              • les verbes complaire, déplaire et plaire, qui ne présentent pas d’accent circonflexe sur leur radical, en prennent pourtant un à la 3e personne du singulier.
              NAÎTRE

              au présent de l’indicatif

              DÉCROÎTRE

              au présent de l’indicatif

              CROÎTRE

              au présent de l’indicatif

              PLAIRE

              au présent de l’indicatif

              je nais je décrois je croîs je plais
              tu nais tu décrois tu croîs tu plais
              il/elle/on naît il/elle/on décroît il/elle/on croît il/elle/on plaît
              nous naissons nous décroissons nous croissons nous plaisons
              vous naissez vous décroissez vous croissez vous plaisez
              ils/elles naissent ils/elles décroissent ils/elles croissent ils/elles plaisent
              Irrégularités du troisième groupe : des formes similaires, mais bien différentes
              • les verbes dire et redire ne se conjuguent pas de la même manière que contredire, médire et prédire, bien qu’ils appartiennent tous à la même famille ;
              • les verbes coudre, découdre, recoudre et moudre se conjuguent différemment de résoudre, dissoudre et absoudre.
              DIRE

              au présent de l’indicatif

              CONTREDIRE

              au présent de l’indicatif

              COUDRE

              au présent de l’indicatif

              RÉSOUDRE

              au présent de l’indicatif

              je dis je contredis je couds je résous
              tu dis tu contredis tu couds tu résous
              il/elle/on dit il/elle/on contredit il/elle/on coud il/elle/on résout
              nous disons nous contredisons nous cousons nous résolvons
              vous dites vous contredisez vous cousez vous résolvez
              ils/elles disent ils/elles contredisent ils/elles cousent ils/elles résolvent

              Présent de l’indicatif : emploi

              Temps de l’énonciation, le présent de l’indicatif fait coïncider les faits énoncés au moment de l’énonciation. Autrement dit, les propos au présent se réalisent dès qu’ils sont exprimés.

              Présent de l’indicatif et temps de l’énonciation
              • Il fait si beau dehors, je n’ai pas envie de rester une seconde de plus enfermée !
              • Les feuilles changent déjà de couleurs : l’automne est là !
              • Elle s’approche de la fenêtre, souffle sur la vitre froide et écrit son nom.

              Cette concordance énonciative et temporelle permet d’utiliser le présent de l’indicatif pour émettre des vérités générales ou des observations qui, même si elles sont contestables, sont communément partagées.

              Présent de l’indicatif et vérités générales
              • Marie Curie est la plus grande scientifique du XXe siècle.
              • Les fonds sous-marins regorgent de mystères.
              • L’Albanie est un pays qui gagne à être découvert.

              Toutefois, le présent de l’indicatif permet aussi d’exprimer des énoncés qui ne correspondent pas au temps de l’énonciation, mais à celui de la narration.

              C’est le cas du présent de narration, aussi appelé présent historique, qui rapproche une action passée du moment présent de l’énonciation pour l’actualiser, la rendre vivante. C’est un effet stylistique souvent utilisé dans les récits historiques ou narratifs.

              Aussi, dans un contexte narratif, la simple utilisation du présent de l’indicatif attribue un aspect itératif à une action. Le lecteur comprend, sans aucun autre artifice, que l’action est habituelle et qu’elle se répète, à une certaine fréquence, dans le temps.

              Présent de narration et aspect itératif du présent de l’indicatif
              • Les Romains développent leurs villes autour de deux axes : le cardo et le decumanus.
              • Les hommes sont prêts ; baïonnettes au canon, ils attendent les ordres.
              • Il se brosse les dents, éteint la lumière et s’allonge, dans l’attente d’un sommeil qui ne vient pas.

              Véritable couteau suisse temporel, le présent de l’indicatif permet également d’énoncer des faits ou des actions qui sont sur le point de se réaliser.

              Cette utilisation particulière du présent de l’indicatif place l’action entre un présent immédiat, celui de l’action en cours, et un futur proche, appelé futur périphrastique.

              Ce dernier, associant le verbe aller à un verbe à l’infinitif, relègue l’action dans le temps, alors que le présent de l’indicatif ne la diffère que très légèrement. L’association des deux est particulièrement indiquée pour égrener des actions rapprochées, mais chronologiques.

              Présent de l’indicatif : un futur quasi immédiat associé au futur proche
              • Est-ce que tu viens avec nous ce soir ? Ça va être génial !
              • Elle sort à 17 heures et vu que je finis tôt, c’est moi qui vais la récupérer.
              • J’arrive ! Tu peux m’attendre devant le cinéma ou mieux : tu fais la queue et je vais acheter du pop-corn !
              « Répond-t-il », « répont-il » ou répond-il ?
              Omniprésentes dans les dialogues, les structures inversées, appelées incises, permettent d’attribuer des propos à un personnage, de définir le ton sur lequel ils sont énoncés et d’indiquer s’ils sont tout à fait exprimés ou simplement envisagés :

              • Arrête, tu me fatigues ! s’emporte-t-elle soudain ;
              • Silence, tonne-t-il d’une voix caverneuse ;
              • Quel lâche ! pense-t-on dans la foule.

              Conjuguées au présent de narration, ces incises sont un casse-tête phonétique, car leur inversion présente souvent un hiatus, la collision de deux voyelles. Pour l’éviter, une lettre euphonique, le « t », est placée entre ces deux voyelles, à l’aide de deux traits d’union.

              De fait, ce « t » euphonique n’est généralement pas inséré après les consonnes. Et s’il est facile d’entendre l’inutilité de cet artifice phonétique après un « t », comme dans dit-elle ou conclut-il, il est déjà plus compliqué de l’omettre dans répond-elle ou reprend-il

              Et pourtant, aucune lettre euphonique n’est requise après la terminaison en « d » des verbes d’incises, aussi appelés verbes de parole, du troisième groupe, comme répondre, reprendre, prétendre et se défendre.

              Et parce que la grammaire du français ne serait pas tout à fait ce qu’elle est sans quelques exceptions, sachez que ce « t » euphonique est nécessaire après les verbes convaincre et vaincre, dont les formes verbales conjuguées au présent de l’indicatif finissent pourtant par une consonne

              • Il le faut pourtant, se convainct-il intérieurement.

              Questions fréquentes sur le présent de l’indicatif

              Comment conjugue-t-on le verbe s’assoir au présent de l’indicatif ?

              Le verbe s’assoir possède deux conjugaisons possibles au présent de l’indicatif.

              • je m’assois / m’assieds
              • tu t’assois / t’assieds
              • il s’assoit / s’assied
              • nous nous assoyons / nous asseyons
              • vous vous assoyez / vous asseyez
              • ils s’assoient / s’asseyent

              Les deux formes sont correctes et aucune ne possède un taux de fréquence plus élevé que l’autre. Traditionnellement, la forme je m’assieds s’emploie dans un registre soutenu, tandis que je m’assois appartient au registre standard.

              Vous avez aimé cet article ?
              Aude Charrin, MA

              Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.