Courir au passé simple : conjugaison

Le verbe courir au passé simple de l’indicatif permet d’exprimer une action brève et révolue.

Courir passé simple
Je courus
Tu courus
Il/elle/on courut
Nous courûmes
Vous courûtes
Ils/elles coururent

Verbe du troisième groupe, courir ne présente pas de difficulté particulière au passé simple. Toutefois, les formes homophones courus, courut et couru peuvent rapidement se confondre, même dans les esprits des plus aguerris. Pour éclaircir le tout, rien ne sert de courir, il vous suffit de lire ce petit rappel sur la conjugaison du passé simple…

Conjuguer le verbe courir au passé simple

Conjugaison du verbe courir au passé simple
Je courus
Tu courus
Il/elle/on courut
Nous courûmes
Vous courûtes
Ils/elles coururent

Au passé simple, tous les verbes du troisième groupe, conjugués aux première et deuxième personnes du pluriel (nous et vous), prennent un accent circonflexe sur le « u ».

Courus, courut ou couru : le passé pas si simple, mais qui participe…
La forme courus est la conjugaison au passé simple de la première et de la deuxième personne du singulier du verbe courir.

  • Je courus à ta rencontre ;
  • Tu courus comme un fou.

La forme courut est aussi la conjugaison du verbe courir au passé simple, mais cette fois, à la troisième personne du singulier.

  • On courut sur le quai pour ne pas manquer le train.

Les voyelles « s » et « t » de ses formes sont donc des terminaisons verbales, elles indiquent que le temps utilisé ici est le passé simple.

La forme couru, en revanche, ne possède pas de terminaisons, parce qu’il ne s’agit pas d’une forme verbale conjuguée à un pronom personnel spécifique, mais d’un participe, en l’occurrence le participe passé du verbe courir.

Le participe est une forme verbale impersonnelle, qui joue généralement le rôle d’un adjectif ou qui intervient dans la formation des temps composés. La forme adjectivale de ce participe n’est pas très productive ou usuelle en français.

En revanche, sa forme participiale subit un accord en genre et en nombre, à l’instar d’un adjectif. Cet accord se fait dans certaines conditions avec certains compléments de verbe, notamment le complément (d’objet) direct.

  • Les kilomètres que nous avons courus ne nous ont pas fatigués (passé composé) ;
    courus s’accorde puisque kilomètres est placé avant le verbe.
  • Elles avaient couru à une vitesse folle les derniers kilomètres de l’épreuve (plus-que-parfait) ;
    couru reste invariable, car kilomètres est placé après le verbe.

Bien que de formes très similaires, le participe passé de courir et sa forme conjuguée au passé simple n’ont rien en commun. Le participe accompagne l’auxiliaire des temps composés et s’accorde avec un complément. La forme verbale du passé simple s’emploie seule, sans auxiliaire, et se conjugue en fonction du pronom personnel utilisé.

Passé simple de l’indicatif : définition et emploi

Le passé simple de l’indicatif exprime une action courte et délimitée dans le passé. Le verbe courir étant un verbe d’action, il permet, au passé simple, d’enchaîner une série d’actions terminées, et de faire progresser l’histoire.

Courir passé simple
  • Je courus le long du couloir, puis j’avalai les marches quatre à quatre ;
  • Tu courus vers moi et sautas dans mes bras ;
  • Elle courut à la fenêtre, puis en ferma prestement les rideaux ;
  • Nous y courûmes soudain, et trouvâmes le passage tant cherché ;
  • Vous courûtes quelques dangers, mais jamais, vous n’en souffrîtes ;
  • Ils se levèrent et coururent à l’assaut.

La succession de plusieurs actions rend inutiles les jalons temporels. Toutefois, si les verbes d’action se passent, au passé simple, de marqueurs de temps, seules les formes verbales du passé simple ou de l’imparfait permettent de distinguer les actions brèves des actions plus longues.

Ainsi, l’imparfait du verbe courir ne communique pas exactement la même information que ce verbe au passé simple. Les deux temps peuvent se compléter à condition de respecter le laps de temps, court ou long, dans lesquels ils s’inscrivent.

Courir passé simple de l’indicatif et imparfait
  • Je courais à la mort sans la moindre hésitation. (imparfait)
  • Je courus à la mort sans la moindre hésitation. (passé simple)

Ces deux phrases identiques, à l’exception du temps utilisé, ne communiquent pourtant pas la même information concernant le sujet.

La première, à l’imparfait, implique que le narrateur est toujours vivant et que l’action, bien que passée, n’est pas encore terminée.

La deuxième, au passé simple, ne laisse pas de place au doute : le narrateur est mort, car l’action terminée n’offre aucune autre issue.

  • Je courus après le train comme d’autres couraient après le bonheur, frénétiquement, éperdument et sans aucun gage de réussite.

La première forme verbale au passé simple permet de situer l’action (le long d’un chemin de fer), et d’en actualiser le propos (le narrateur est en train de courir), même si l’action est terminée.

La deuxième forme verbale à l’imparfait éloigne le lecteur de la course effrénée du personnage et suspend le temps de la narration. L’espace d’un instant, le lecteur devient spectateur d’un autre décor, où évoluent d’autres personnages, au sein d’une histoire inconnue, mais de toute évidence plausible.

L’espace spatio-temporel créé par l’imparfait devient un univers parallèle qui se superpose sur celui de l’action au passé simple. Le temps est étiré, la narration dédoublée par la seule alternance d’un même verbe, simplement conjugué à différents temps du passé.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.