Mouton de Panurge : définition et origine de l’expression

L’expression Mouton de Panurge désigne une « personne suivant un groupe ou une opinion générale sans réfléchir ».

Mouton de Panurge : expression
Quel mouton de Panurge ! Il faut toujours qu’il s’abaisse à suivre les autres…

Signification de l’expression Mouton de Panurge en français

La locution nominale Mouton de Panurge est utilisée dans la langue familière pour désigner un « suiveur », c’est-à-dire « quelqu’un qui, par son caractère ou son comportement, suit niaisement l’opinion de la majorité » sans utiliser sa propre faculté de jugement.

Expression Mouton de Panurge : exemples
  • C’est un vrai mouton de Panurge, elle est complètement incapable de faire preuve de raisonnement ;
  • Il faut vraiment être un mouton de Panurge pour croire à ces choses-là.

L’expression est ici utilisée de manière péjorative sous forme de métaphore et d’analogie en comparant un individu à un mouton.

Remarque 
Le mouton est un animal grégaire, c’est-à-dire vivant au sein d’un troupeau. Animal proie au même titre que le cheval ou la gazelle, sa survie est garantie par le groupe qu’il suit donc de manière instinctive.

Mouton de Panurge : histoire et origine

La locution nominale Mouton de Panurge nous vient du milieu littéraire et fait référence à une mention de l’auteur François Rabelais dans son roman Quart Livre, publié en 1552. Si elle n’est certes pas explicitement mentionnée, l’expression reprend en revanche l’histoire qui y est mentionnée.

Lors d’un voyage en mer, Panurge, rusé compagnon du célèbre personnage principal Pantagruel, est en proie à un différend avec un marchand de moutons, prénommé Dindenault. Panurge lui propose de lui acheter un mouton en signe d’apaisement : cependant, Dindenault souhaite lui céder l’un de ses ovidés à un prix bien trop excessif, prétextant que son troupeau est de la même race que le bélier à la toison d’or.

Le saviez-vous ?
Le bélier à la toison d’or est, dans la mythologie grecque, un bélier ailé volant doté d’une toison et de cornes en or.

Envoyé par Hermès, le messager des dieux, pour sauver les enfants Phrixos et Hellé, il est sacrifié et sa toison convoitée devient un symbole de puissance et d’immortalité.

Panurge, excédé, achète certes le mouton, mais le jette immédiatement à l’eau.

Dans l’affolement général, le reste du troupeau suit le premier mouton, entraînant Dindenault lui-même qui se noie en tentant de retenir son dernier animal. Bêtes et homme périssent dans les flots, donnant naissance à l’expression que nous connaissons aujourd’hui.

Pour aller plus loin
Les expressions idiomatiques sur les animaux sont légion dans la langue de Molière.

En voici quelques-unes, à titre d’exemple, pour vous faire voyager dans le monde merveilleux de la langue française :

  • Avoir un appétit de moineau ;
  • Avoir un chat dans la gorge ;
  • Avoir le cafard ;
  • Avoir une mémoire de poisson rouge ;
  • Donner sa langue au chat ;
  • Entre chien et loup ;
  • Être gai comme un pinson ;
  • Être muet comme une carpe ;
  • Mettre la puce à l’oreille ;
  • Passer du coq à l’âne ;
  • Poser un lapin ;
  • Prendre le taureau par les cornes.

 

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Anne-Sophie Tautou, MA

Anne-Sophie est titulaire d’un master de langue étrangère et de médiation culturelle. Traductrice et enseignante, elle s’intéresse particulièrement à l’apprentissage du français, à la rédaction de contenu et au référencement naturel.