Subjonctif présent | Terminaisons

Le subjonctif présent, ou présent du subjonctif, permet d’exprimer des faits ou des actions dont la réalisation est incertaine.

Subjonctif présent avoir
  • le doute, la crainte, le regret :
    Je ne pense pas que tu aies une chance de gagner.
  • l’envie, la volonté, le souhait :
    Elle veut que nous ayons tous les mêmes droits.
  • l’éventualité, la supposition :
    Tu crois peut-être que je n’aie pas le cran de le faire ?
  • la nécessité :
    Il ne faut pas qu’elles aient peur de s’affirmer.

Tout degré d’incertitude requiert alors l’utilisation du mode subjonctif, qui traduit la subjectivité des propos énoncés.

Opposé à l’objectivité du présent de l’indicatif, le subjonctif présent le complète pourtant dans les propositions subordonnées introduites par des verbes de jugement ou d’opinion.

Terminaisons subjonctif présent

De nombreux verbes présentent des terminaisons identiques au subjonctif et à l’indicatif présent. Seule la voyelle « i », intégrée au radical des deux premières personnes du pluriel, permet de différencier les deux modes.

D’autres, notamment les deux auxiliaires et les verbes du deuxième et troisième groupes, subissent une nette modification graphique de leur radical.

Auxiliaires être et avoir

ÊTRE

au subjonctif présent

AVOIR

subjonctif présent

que je sois que j’aie
que tu sois que tu aies
qu’il/elle/on soit qu’il/elle/on ait
que nous soyons que nous ayons
que vous soyez que vous ayez
qu’ils/elles soient qu’ils/elles aient

1ᵉʳ groupe : verbes en -er , sauf aller

AIMER

au subjonctif présent

CRÉER

au subjonctif présent

que j’aime que je crée
que tu aimes que tu crées
qu’il/elle/on aime qu’il/elle/on crée
que nous aimions que nous créions
que vous aimiez que vous créiez
qu’ils/elles aiment qu’ils/elles créent

2ᵉ groupe : certains ​verbes en -ir

FINIR

au subjonctif présent

CHOISIR

au subjonctif présent

que je finisse que je choisisse
que tu finisses que tu choisisses
qu’il/elle/on finisse qu’il/elle/on choisisse
que nous finissions que nous choisissions
que vous finissiez que vous choisissiez
qu’ils/elles finissent qu’ils/elles choisissent

3ᵉ groupe : verbes en -re en -oir, certains verbes en -ir et le verbe aller

ALLER

au subjonctif présent

PRENDRE

au subjonctif présent

VENIR

au subjonctif présent

FAIRE

au subjonctif présent

que j’aille que je prenne que je vienne que je fasse
que tu ailles que tu prennes que tu viennes que tu fasses
qu’il/elle/on aille qu’il/elle/on prenne qu’il/elle/on vienne qu’il/elle/on fasse
que nous allions que nous prenions que nous venions que nous fassions
que vous alliez que vous preniez que vous veniez que vous fassiez
qu’ils/elles aillent qu’ils/elles prennent qu’ils/elles viennent qu’ils/elles fassent
POUVOIR

au subjonctif présent

VOIR

au subjonctif présent

SAVOIR

au subjonctif présent

DEVOIR

au subjonctif présent

que je puisse que je voie que je sache que je doive
que tu puisses que tu voies que tu saches que tu doives
qu’il/elle/on puisse qu’il/elle/on voie qu’il/elle/on sache qu’il/elle/on doive
que nous puissions que nous voyions que nous sachions que nous devions
que vous puissiez que vous voyiez que vous sachiez que vous deviez
qu’ils/elles puissent qu’ils/elles voient qu’ils/elles sachent qu’ils/elles doivent
MOURIR

au subjonctif présent

COURIR

au subjonctif présent

ACQUÉRIR

au subjonctif présent

CRAINDRE

au subjonctif présent

que je meure que je coure que j’acquière que je craigne
que tu meures que tu coures que tu acquières que tu craignes
qu’il/elle/on meure qu’il/elle/on coure qu’il/elle/on acquière qu’il/elle/on craigne
que nous mourions que nous courions que nous acquérions que nous craignions
que vous mouriez que vous couriez que vous acquériez que vous craigniez
qu’ils/elles meurent qu’ils/elles courent qu’ils/elles acquièrent qu’ils/elles craignent
VOULOIR

au subjonctif présent

S’ASSOIR

au subjonctif présent

que je veuille que je m’assoie / m’asseye
que tu veuilles que tu t’assoies / t’asseyes
qu’il/elle/on veuille qu’il/elle/on s’assoie / s’asseye
que nous voulions / veuillons que nous nous assoyions / nous asseyions
que vous vouliez / veuillez que vous vous assoyiez / vous asseyiez
qu’ils/elles veuillent qu’ils/elles s’assoient / s’asseyent

Les verbes impersonnels, comme pleuvoir, falloir, s’agir, advenir, etc., ne possèdent qu’une seule forme, conjuguée avec le pronom impersonnel il, soit à la troisième personne du singulier.

Verbes impersonnels au subjonctif présent : exemples
  • Pourvu qu’il ne pleuve pas toute la semaine !
  • C’est malheureux qu’il faille en arriver là !
  • Quoi qu’il advienne, nous devons apprendre à nous débrouiller seuls.

Formation du subjonctif présent

Très souvent, le subjonctif présent apparaît dans une proposition subordonnée conjonctive introduite par une conjonction de subordination.

La forme minimale de cette conjonction est que ou sa version élidée qu’. Elle est d’ailleurs toujours présente, avant le pronom personnel, dans les tableaux de conjugaison du subjonctif.

Toutefois, certaines de ces conjonctions de subordination sont nettement plus longues qu’un simple que. Composées de prépositions ou d’adverbes, voire des deux, elles deviennent des locutions conjonctives.

Sémantiquement plus précises, elles véhiculent une circonstance spécifique, notamment l’antériorité, la concession ou la condition.

Subjonctif présent et locutions conjonctives :
  • Et que je n’entende pas un bruit ! (condition)
  • À moins que tu puisses prédire l’avenir, nous devons attendre l’allocution du premier ministre. (condition)
  • À supposer qu’elle ait raison, quel plan d’action propose-t-elle ? (concession)
  • En admettant quil soit complice, il n’a aucun intérêt à témoigner. (concession)
  • Je suis restée jusqu’à ce que tu t’endormes. (antériorité)
  • Rentrons vite avant qu’il se mette à neiger. (antériorité)

Toutefois, toutes les locutions conjonctives construites avec que ne nécessitent pas pour autant le subjonctif.

C’est le cas, par exemple, de la locution après que, souvent incorrectement employée. Exprimant la postériorité, et non l’antériorité, cette locution requiert l’indicatif.

Après que : indicatif ou subjonctif ?
  • Tu arrives toujours après que tout le monde soit parti ! (subjonctif)
  • Tu arrives toujours après que tout le monde est parti ! (indicatif)

Autre source d’hésitation, le ne dit explétif, à ne pas confondre avec le ne de négation.

Comme son nom l’indique, cet élément n’est absolument pas obligatoire dans les formes verbales du subjonctif.

Sémantiquement et syntaxiquement, sa présence ou son absence ne change rien. Appartenant au registre soutenu, son effet est purement stylistique.

Subjonctif présent et ne explétif
  • J’ai peur que tu m’en veuilles !
  • J’ai peur que tu ne m’en veuilles !

Présent du subjonctif : emploi

Utilisé dans les propositions subordonnées, le mode subjonctif est celui de l’incertitude, de l’éventualité. Il véhicule alors un aspect atemporel, car hypothétique.

Associé au présent de l’indicatif dans la proposition principale, il permet d’énoncer une opinion, de donner un avis subjectif sur une situation donnée, dont le résultat ne peut être envisagé avec certitude.

Subjonctif présent : valeur d’incertitude
  • Je doute qu’elle soit déjà arrivée.
  • Nous souhaitons vivement qu’ils veuillent poursuivre l’aventure.
  • Tu ne crains pas que ton supérieur ne comprenne pas ta requête ?
  • Les médecins ont peur qu’elle ne se rétablisse jamais.

Il peut aussi exprimer une conviction nettement plus ferme, comme un ordre ou une volonté manifeste. Dans les deux cas, l’issue de l’action reste incertaine.

Subjonctif présent : la volonté manifeste
  • Veille à ce qu’elle coure cinq kilomètres pour s’échauffer.
  • J’insiste pour que tu viennes et que tu t’assoies cinq minutes avec nous.
  • Je m’attends à ce que ces dossiers soient traités bien plus rapidement.
  • J’ordonne que tu te taises pour que l’on puisse entendre les autres.

Toutefois, ce degré d’incertitude, pourtant caractéristique du subjonctif, n’est pas toujours nécessaire. Si l’expression des sentiments (crainte, tristesse, désir ou joie) requiert aussi le subjonctif, c’est avant tout pour son aspect subjectif. Dans ce cas, le résultat de l’action n’est plus envisagé, mais, au contraire, très concret.

Subjonctif présent : l’expression des sentiments
  • Elle est heureuse que sa décision n’ait engendré aucune sanction.
  • C’est triste que tu ne saches pas qui est ton père.
  • Nous sommes soulagés qu’il fasse preuve de bonne volonté.
  • Je regrette que tu n’aies aucun sens moral.
Le subjonctif présent : comment savoir quand l’utiliser ?
De façon générale, le subjonctif traduit l’incertitude d’une action ou d’un fait et véhicule une certaine émotivité. Ainsi, on le retrouve très souvent après des verbes de jugement ou d’opinion qui relèvent de l’affect. La présence du champ lexical de l’émotion ou des sentiments reste par ailleurs un indice probant.

De plus, la valeur intemporelle du subjonctif présent permet de l’utiliser avec de nombreux temps verbaux. Quel que soit le temps de la proposition principale (présent, passé ou conditionnel), l’utilisation du subjonctif n’entraine aucun problème de concordance des temps. Sa valeur temporelle repose sur le contexte de la phrase, plutôt que sur l’aspect du verbe.

  • Il craint que ce ne soit la dernière fois qu’il la voie.
  • Il regrette que la situation devienne si tendue.
  • Elle n’y était jamais retournée de peur qu’elle ne puisse plus en sortir.
  • II désirait ardemment qu’elle acquière plus d’autonomie.
  • Je déplorerais le fait qu’il ne veuille plus de moi !
  • Nous souhaiterions que Pilou nous obéisse davantage.

L’utilisation du subjonctif est avant tout une question de sensibilité linguistique (le fameux commentaire : ça sonne mal !), qui dépend d’un ensemble d’éléments, allant du simple contexte à la manière dont le locuteur perçoit la situation énoncée.

Cette sensibilité résulte de l’expérience proprement sensible que les locuteurs ont de la langue. Elle est nettement plus importante pour les locuteurs natifs, ayant le français pour langue maternelle, que pour les autres. Amis francophiles, qui découvrez le subjonctif : que la force soit avec vous !

Subjonctif présent : exercice

Mettez les verbes entre parenthèses au subjonctif présent.

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.