Persona non grata | Locution latine
On connaît tous au moins une personne qu’on redoute de rencontrer au supermarché ou dans la rue, et que l’on fait tout pour éviter de croiser en soirée : ce vieux camarade de lycée qui déverse son fiel sur tout le monde, ce collègue auquel on n’a pas grand-chose à dire en dehors du bureau, cette voisine dont l’enfant est aussi intenable que mal élevé… Et pour peu que ce sentiment soit partagé par d’autres membres d’une même communauté, il y a alors matière à parler d’un ostracisme consensuel.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un terme spécifique pour désigner ladite personne, et c’est une fois de plus au latin que l’on doit cet apport lexical.
À la fois théâtrale, chic et cinglante, cette formule fut d’abord empruntée à la langue latine à des fins diplomatiques.
Depuis, le terme persona non grata s’est démocratisé, et il est désormais pleinement intégré au langage courant. À une époque où les sollicitations sociales sont toujours plus nombreuses, autant dire que les occasions de l’utiliser ne risquent pas de manquer…
Et si vous vous pensez à l’abri, pas le moins du monde concerné par cette locution, gardez à l’esprit que nous sommes tous potentiellement la persona non grata de quelqu’un…
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Persona non grata : signification
Voilà une locution adjectivale dont on pourrait presque dire qu’elle rend hommage à l’art de l’exclusion…
Une persona non grata, c’est littéralement une personne non bienvenue.
Employé dans un contexte informel, ce terme (qui s’emploie comme un adjectif sur le plan de la grammaire) vient qualifier une personne exclue d’un groupe, bannie d’un cercle social, d’un milieu professionnel ou d’un lieu, dont la présence est devenue indésirable, souvent à cause d’un comportement mal reçu.
Dans son usage courant, il ne s’agit pas de tenir une personne à l’écart au moyen de mesures juridiques, mais d’entériner une exclusion officieuse.
Lorsque tel est le cas, il occupe la fonction grammaticale d’attribut du sujet.
Persona non grata : traduction et origine
L’étymologie de persona non grata a le mérite d’être transparente, et sa traduction littérale facilement accessible.
Persona non grata peut être traduit par sa définition la plus répandue, à savoir « personne non bienvenue ». Pour une fois qu’une transcription s’illustre par sa simplicité, ne boudons pas notre plaisir…
En outre, les lauriers de son intégration à la langue française, laquelle remonte à la fin du XIXe siècle, reviennent en premier lieu à la terminologie diplomatique.
Pourtant, contrairement à un certain nombre de ces expressions antiques, plusieurs mots peuvent s’y substituer en raison de leur sens très voisin. Ces termes peuvent, à ce titre, être cités comme des synonymes de persona non grata.
C’est le cas des adjectifs qualificatifs ostracisé, exclu ou banni.
Quant à tricard, il est certainement le plus proche en termes de sens, mais il appartient au registre familier. À utiliser avec prudence selon le contexte, donc…
Enfin, même s’il ne s’agit pas d’un adjectif, le nom commun paria est intéressant à considérer, car il pourrait éventuellement se substituer à persona non grata à la suite d’un verbe d’état, sous la forme d’un groupe nominal à fonction d’attribut du sujet.
Exemple :
- Dans le cœur de nombreux français, Emmanuel Macron est devenu persona non grata.
- Dans le cœur de nombreux français, Emmanuel Macron est devenu un paria.
Persona non grata dans un contexte diplomatique
Bien que totalement intégrée au langage courant aujourd’hui, persona non grata a dans un premier temps fait son apparition dans le vocabulaire de la diplomatie, domaine dans lequel elle est toujours utilisée, et même scellée à l’échelle mondiale par une loi internationale de premier ordre.
Persona non grata et la convention de Vienne
Les relations diplomatiques entre nations étrangères les unes aux autres reposent en grande partie sur des règles de fonctionnement entérinées par des traités.
Parmi ceux-ci, la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, en vigueur depuis 1964, pose les conditions de rapatriement du personnel d’une ambassade ou d’un consulat en fonction sur un territoire donné.
Ce faisant, l’article 9 de la convention de Vienne indique que lorsque deux États entretiennent des relations diplomatiques, l’un d’eux est autorisé à rompre la relation diplomatique (entièrement ou en partie), et à déclarer le personnel de son ambassade persona non grata, soit non désiré sur le sol du pays accréditant.
Auquel cas, l’État ayant décidé de la rupture de la relation se doit de rapatrier son personnel diplomatique dans un délai raisonnable (on entend généralement par « délai raisonnable » 48 à 72 h). Sans quoi, il pourrait perdre le bénéfice de son immunité diplomatique.
Persona non grata : son pluriel bien singulier !
Déclarer un individu persona non grata, c’est déjà fâcheux sur le principe, mais plusieurs… cela frôle la persécution.
La situation peut cependant se présenter. Auquel cas, mieux vaut éviter d’en tirer des conclusions trop hâtives.
En effet, fidèle à ses racines latines jusque dans son accord, le pluriel de persona non grata n’est pas personas non gratas, mais personæ non gratæ.
Une fois que l’on a retenu la forme de ce pluriel étonnant — mais qui ne manque ni d’originalité ni de charme, concédons-le —, attention à ne pas confondre la suite de voyelles « ae » (qui n’existe pas en français) avec le graphème unique « æ ».
C’est bien ce dernier (sous sa forme ligaturée) qui permet de former le pluriel de persona non grata.
- « personae non gratae »
- personæ non gratæ
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Tihay, L. (15 décembre 2025). Persona non grata | Locution latine. Quillbot. Retrieved 18 décembre 2025, from https://quillbot.com/fr/blog/locutions-latines/persona-non-grata/