A posteriori | Définition
A posteriori est une locution latine que l’on peut traduire par « après coup ».
On l’utilise pour se référer à un fait établi ou une connaissance découlant directement des données dégagées lors d’une expérience réelle.
En d’autres termes, réaliser quelque chose a posteriori, c’est en prendre conscience rétrospectivement, après avoir dressé les constats qui s’imposaient.
Quelque part, c’est le contraire de l’anticipation.
Si la locution a posteriori est d’abord l’apanage de la philosophie kantienne — et celles de bien d’autres penseurs ; Nietzsche, Kripke, Husserl… la liste est longue ! —, son usage s’étend désormais au langage courant, auquel elle est aujourd’hui pleinement intégrée.
On la rencontre fréquemment à l’oral et à l’écrit, ce qui pose diverses questions quant à ses usages et ses règles d’écriture…
Mais pour l’employer dans les règles de l’art, un rapide récapitulatif s’impose !
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A posteriori : définition
A posteriori signifie littéralement « à partir de ce qui vient après », « après les faits ».
On peut la traduire par après coup, ou après l’évènement.
Sur le plan étymologique, a posteriori est la forme abrégée du latin a posteriori ratione qui signifie « par une raison qui vient après » (soit « par l’expérience »).
À noter que sur le plan grammatical, a posteriori fonctionne exactement de la même façon qu’un adverbe en français.
Elle apporte en effet des précisions sur une proposition initiale, ce qui est le propre de cette catégorie de mots invariables.
Si l’on veut être encore plus précis, on peut dire que sa classe grammaticale est celle des locutions adverbiales (soit des adverbes que l’on forme à partir de plusieurs mots).
(Marc Escaryol, Mots et Grumots)
A priori vs a posteriori
De par sa définition, a priori est l’antonyme naturel d’a posteriori.
Cette opposition trouve tout son sens dans la doctrine philosophique, où l’a priori et l’a posteriori désignent deux concepts en philosophie de la connaissance.
Une connaissance a priori est une connaissance indépendante de l’expérience sensible, tandis qu’une connaissance a posteriori est dite empirique, ce qui signifie qu’elle découle d’une expérience vécue ou d’une observation concrète.
La connaissance a posteriori implique de tirer les conséquences de l’expérimentation, ce qui est censé la rendre plus objective qu’une connaissance a priori, laquelle relèverait alors de la projection et/ou de l’anticipation.
A posteriori : comment l’écrire correctement ?
Lorsqu’on souhaite employer une locution latine dans un texte ou une correspondance écrite, deux variables typographiques doivent retenir notre attention :
- l’usage de l’italique,
- la présence (ou l’absence) de tiret entre les éléments de ladite locution.
Ainsi, a posteriori ne fait pas exception à la règle. Néanmoins, dans le cas présent, une troisième interrogation peut faire irruption : ce « a », doit-on l’assortir d’un accent grave en français ?
À posteriori, à posteriori… ou à postériori ?
La forme originale de la locution latine a posteriori s’écrivait — et s’écrit toujours — sans accent grave sur le « a » initial.
Cependant, une forme francisée de la locution existe : à postériori. Elle suit la règle grammaticale selon laquelle seule la forme du verbe avoir conjuguée au présent ou au passé composé peut se passer de l’accent grave, afin de la distinguer de la préposition à. Quant à l’accent aigu qui vient orner le « e », il correspond à un alignement sur la façon dont on prononce cette voyelle, qui correspond à une prononciation dite en « e » fermé, franche, montante et appuyée ([e] en phonétique).
De plus en plus utilisée, l’existence de cette alternative contemporaine est légitimée de façon tacite par la réforme de l’orthographe de 1990, qui recommande que les mots empruntés à un lexique étranger s’alignent sur les règles d’écriture des mots français… du moins en théorie.
Car en pratique, il n’est fait aucune mention explicite de la conduite à tenir pour a posteriori ou toute autre locution latine de morphologie similaire (a priori, a fortiori, a contrario…) dans leurs rapports.
Dans les faits, on estime la présence de la graphie traditionnelle (a posteriori) dans les corpus francophones les plus récents à deux fois supérieure à celle de la graphie rectifiée (à postériori).
Mais alors, quelle orthographe adopter ?
Si ni l’une ni l’autre ne saurait être réellement considérée comme fautive de nos jours, nous vous recommandons de privilégier l’orthographe traditionnelle a posteriori, pour la simple et bonne raison que la préposition à en français est différente de la préposition latine a (ab), et que cette position vous évitera toute confusion avec la règle a/à, déjà complexe à appréhender.
Il y a juste à se rappeler que, « si c’est latin, alors pas d’accent » !
Attention toutefois à ne pas vous emmêler les pinceaux entre les deux au point de vous livrer à un disgracieux mélange : « à posteriori » (avec accent grave sur le « a », mais sans accent aigu sur le « e ») constitue une graphie incorrecte, qui serait jugée comme fautive si elle venait à se glisser dans un ou plusieurs de vos textes.
- Tout le monde m’avait avertie, et je réalise a posteriori à quel point ils avaient tous raison…
- Orthographe recommandée, conforme aux origines latines de la locution
- Tout le monde m’avait avertie, et je réalise à postériori à quel point ils avaient tous raison…
- Orthographe francisée, acceptée mais moins cohérente sur le fond
- Tout le monde m’avait avertie, et je réalise à posteriori à quel point ils avaient tous raison…
- Orthographe fautive, à proscrire absolument
A posteriori s’écrit en italique
Si l’on opte pour la version originale sans accents, a posteriori, bien que rentrée dans le langage courant, s’écrit en italique. Elle se distingue de ce fait d’autres expressions latines telles que alter ego, ou bien dixit.
Cette norme typographique permet de marquer la différence avec la version francisée de la locution (celle avec accents), que l’on peut écrire, cette fois, avec des lettres droites.
- On se rend toujours compte de ses erreurs et de ses réussites a posteriori ; seul le temps est juge.
- On se rend toujours compte de ses erreurs et de ses réussites a posteriori ; seul le temps est juge.
On écrira donc « a posteriori », mais « à postériori ».
De l’absence de tiret à a posteriori
À l’image d’autres locutions latines construites sur le même modèle binaire (de facto, in situ, in fine…), a posteriori n’échappe pas à cette fâcheuse tendance naturelle que l’on a d’ajouter aux locutions latines utilisées en français moderne un trait d’union entre les mots qui la composent.
Pourtant, il s’agit là d’une erreur, et la règle en vigueur ne souffre aucune exception : a posteriori ne prend jamais de trait d’union, que ce soit dans sa version latine ou sa version francisée.
- Raisonner a posteriori est important, mais l’anticipation l’est également.
- Raisonner a-posteriori est important, mais l’anticipation l’est également.
Orthographe alternative :
- Raisonner à postériori est important, mais l’anticipation l’est également.
- Raisonner à-postériori est important, mais l’anticipation l’est également.
Synonymes de a posteriori
Peuvent être employés comme synonymes d’a posteriori après coup ou rétrospectivement.
- Dolly a songé a posteriori qu’elle aurait dû prendre son parapluie vu les prévisions météo annoncées, mais trop tard : elle et son amie ont terminé trempées jusqu’aux os.
- Dolly a songé après coup qu’elle aurait dû prendre son parapluie vu les prévisions météo annoncées, mais trop tard : elle et son amie ont terminé trempées jusqu’aux os.
- Dolly a songé rétrospectivement qu’elle aurait dû prendre son parapluie vu les prévisions météo annoncées, mais trop tard : elle et son amie ont terminé trempées jusqu’aux os.