Dièse | Origine & utilisations

Symbole musical, le dièse représente un parallélogramme aux côtés légèrement prolongés vers l’extérieur. S’il ressemble trait pour trait à la star des réseaux sociaux, il n’est pourtant pas le signe que vous croyez…

Bien sûr, croisillon n’a pas la « coolitude » de l’anglais hashtag, mais son histoire millénaire (#longévitéexceptionnelle) mérite bien plus qu’une simple mention… j’aime !

La touche « dièse » : utilisation numérique

Si les réseaux sociaux ont grandement popularisé la touche « dièse », c’est surtout parce que le symbole du croisillon était déjà bien connu des langages de programmation.

On le retrouve dans bon nombre d’activités liées à la conception et à l’écriture de programmes informatiques. Une question se pose alors : comment le composer sur un clavier ?

Sur les réseaux sociaux, le croisillon précède aujourd’hui des mots spécifiques qui renvoient physiquement à une autre notion, à l’aide d’un lien hypertexte cliquable. Ce lien, présenté sous l’association symbole-mot, devient un mot-clic ou un mot-dièse.

À l’origine, le symbole # était surtout utilisé sur les premières plateformes de communication instantanée, ancêtres des Twitter et autres réseaux sociaux actuels. Il permettait de regrouper, de classer et de référencer les discussions. Les utilisateurs identifiaient les différents canaux utilisés en les faisant précéder de ce symbole.

Désormais, les mot-dièse et autre mot-clic ne sont plus seulement réservés à l’écrit : ils ont envahi le langage courant et il n’est pas rare d’entendre des locuteurs prononcer le mot « hashtag » dans leurs conversations quotidiennes.

Force est de constater que les recommandations officielles des différentes instances langagières ont bien du mal à s’imposer dans l’usage. Le Québec et son mot-clic ont toutefois au moins l’avantage de ne pas propager d’erreur…

S’il est encore nécessaire de le rappeler, l’utilisation de dièse pour désigner le symbole # est un abus de langage. Depuis l’Antiquité grecque, le mot dièse (diesis, en grec ancien) désigne un signe musical. Il fut même largement popularisé au Moyen Âge grâce à l’apprentissage de la lecture musicale, mieux connue sous le nom de solfège.

À la décharge des autorités langagières françaises et de leur mot-dièse, la téléphonie a largement participé, avant eux, à la diffusion de cet abus de langage. Devant la popularité du téléphone, les claviers se parent, au milieu du XX^e siècle, de deux nouvelles options : la touche étoile et la touche dièse.

Utilisant l’astérisque, la touche étoile ne pose pas trop de problèmes, mais la touche dièse, en s’appropriant le nom et le symbole d’une autre notion, sème le trouble. Et si vous estimez que croisillon est un choix malheureux, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

Le symbole # : l’origine

Si vous doutiez encore de la pertinence de son nom, sachez que le croisillon est aussi appelé carré, chemin de fer ou octothorpe. Rassurez-vous, ce dernier terme est issu de la typographie anglaise et, même dans ce domaine, son taux de fréquence y est quasi nul.

Graphiquement, le croisillon est la représentation stylisée d’un autre symbole, celui de la livre comme unité de masse. Issue du latin libra, la livre romaine s’abrège en « lb », puis en « ℔ », pour la différencier de la livre comme unité monétaire.

Cette abréviation barrée d’un trait, appelé ligature, est à l’origine de l’enchevêtrement des traits verticaux et horizontaux du croisillon. Certains documents du XVII^e siècle attestent de l’utilisation du symbole # pour désigner à la fois l’unité de masse et la monnaie. La confusion autour de la notion ne date donc pas d’hier…

En anglais britannique, le pound sterling désigne la monnaie, dont le symbole est £, alors que le pound, l’unité de mesure de masse, s’abrège en lb. Si elle semble étrange et contreproductive, cette abréviation fait évidemment référence à la libra romaine et témoigne de la trajectoire linguistique de cette notion.

Par ailleurs, les anglophones font nettement la différence entre le symbole musical du dièse, qui se dit sharp, et la livre, quelle que soit sa mesure (£ ou lb). En outre, le hash qui entre dans la composition du fameux hashtag serait un emprunt à l’ancien français hâche, un outil permettant uniquement le tracé de droites verticales, horizontales ou obliques.

Alors que le tag est bien connu des informaticiens pour baliser le texte et identifier des données spécifiques, la fusion des deux mots est aujourd’hui considérée par certains linguistes comme un mot à part entière.

Plus que l’ensemble mot-dièse ou mot-clic, soit le mot-clé précédé du croisillon, c’est l’utilisation même du symbole # qui véhicule désormais un sens, et ce, en dehors des contextes informatique et numérique.

Depuis les années 2000, de nombreux mouvements sociaux ont adopté le croisillon sous la forme #Jesuis… dans les pays francophones. On le retrouve aussi, toute langue confondue, dessiné sur les pancartes de manifestants ou signé (de façon gestuelle) par les locuteurs, en superposant l’index et le majeur de la main droite sur ceux de la main gauche.

Ces différentes utilisations montrent tout le poids linguistique, symbolique et invariablement politique du croisillon. Et même qualifié de hashtag, il y a fort à parier qu’il n’ait toujours pas dit son dernier mot !

Questions fréquentes sur le dièse (ou croisillon)

Comment faire le dièse sur le clavier ?

Sur un clavier, le symbole #, appelé croisillon et non dièse, se compose comme suit :

• Alt + touche affichant # ou 3 sur tous types de claviers alphabétiques,
• Alt + 35 sur les claviers alphanumériques (équipés d’un pavé numérique).

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Comment faire le signe dièse sur mac ?

Sous macOS, le symbole #, appelé croisillon et non dièse, se compose en appuyant simultanément sur la touche majuscule et la touche marquée des symboles # et @, située à en haut et à gauche du clavier.

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