Écriture inclusive : exemples et définition
L’écriture inclusive est une forme d’écriture neutre visant à rétablir la parité femme/homme dans la langue française en réduisant les inégalités de genre.
Pour cela, elle applique un certain nombre de règles syntaxiques et graphiques qui permettent d’assurer une représentation équitable des deux genres.
L’écriture inclusive, c’est quoi ?
Qu’est-ce qu’une écriture inclusive : définition
L’écriture inclusive est « un ensemble de règles syntaxiques et graphiques qui permettent de séparer les terminaisons masculines et féminines afin d’assurer une représentation équitable de chacun des deux genres ».
L’écriture inclusive (qu’on appelle également langage inclusif) est avant tout un outil linguistique qui se veut gommer, du moins atténuer les inégalités de genre. Elle vise la neutralité.
Écriture inclusive : règles d’utilisation
Si l’on prend le mot règles au sens strict, c’est-à-dire « une prescription qui s’impose », alors il n’y en a pas, car l’écriture inclusive est à l’appréciation de son auteur.
En d’autres termes, chacun est libre d’utiliser ou non l’écriture inclusive, et même, s’il souhaite l’employer, de faire l’impasse sur certaines de ses déclinaisons les plus polémiques, à l’image des pronoms neutres.
Cependant, même en tenant compte du fait qu’elle ne s’impose à aucun locuteur, les critiques à l’égard de l’écriture inclusive sont vives. Ses opposants étrillent en particulier ses pratiques les plus nouvelles, à l’instar du point médian.
Celui-ci générerait des problèmes de lisibilité dans les textes, qui toucheraient plus particulièrement les personnes en situation de handicap ou dyslexiques. Ces dernières pourraient être encore davantage en difficulté, creusant les inégalités déjà existantes.
En parallèle, l’écriture inclusive est de plus en plus utilisée, parfois là où on ne l’attend pas…
En 2017, les éditions Hatier ont pris le parti de publier le premier manuel scolaire en écriture inclusive, destiné aux élèves de CE2 et écrit à l’aide du point médian.
Une initiative qui a soulevé une partie des foules et suscité l’indignation de l’Académie française, qui n’a pas hésité à qualifier l’écriture inclusive de « péril mortel ».
Vous l’aurez donc compris : l’écriture inclusive est encore loin de faire l’unanimité…
Quelques exemples d’écriture inclusive
Contrairement au cliché avancé par ses détracteurs, l’écriture inclusive ne date pas d’aujourd’hui.
Loin de se cantonner au point médian, elle est en effet partout et il existe de nombreuses manières de l’employer… dont certaines que nous utilisons tous au quotidien sans y prêter plus d’attention.
La double flexion
C’est certainement la forme la plus fréquente et la moins visible de l’écriture inclusive…
La double flexion consiste à écrire chaque terme non neutre à la fois au masculin et au féminin.
On l’appelle aussi doublet.
Les termes épicènes et les tournures neutres
Option plus concise et plus discrète que la double flexion, les termes épicènes (c’est-à-dire « les termes qui désignent aussi bien le féminin que le masculin ») favorisent une écriture sans marquage de genre grâce à l’usage de tournures neutres.
On les utilise pour remplacer des mots genrés de sens similaire dans un texte en écriture inclusive.
Le point médian
Le point médian est « un signe typographique semblable au point, utilisé en écriture inclusive pour représenter les deux genres à parts égales ».
Elle est sans conteste la technique inclusive la plus critiquée, car elle complique la lecture d’un texte, qui peut perdre en fluidité.
Pour saisir un point médian au clavier, il n’y a pas de touche dédiée ; il faut donc passer par des raccourcis :
- Pour faire un point médian sur Windows, les raccourcis possibles sont : Alt + 250 ou Alt + 0183.
- Pour faire un point médian sur Mac, le raccourci à utiliser est : Option + Maj + F.
Les néologismes
Lorsqu’aucun équivalent neutre à un terme genré n’existe et que la double flexion ne saurait garantir une représentation équitable, les néologismes entrent en scène.
Un néologisme est « un mot nouveau, de création récente ». En écriture inclusive, on l’emploie notamment pour donner un genre féminin aux noms qui n’existent qu’au masculin.
Parmi les néologismes les plus représentatifs de l’écriture inclusive, nous pouvons citer les pronoms neutres.
Les pronoms neutres
Un pronom neutre (ou non genré) est « un pronom personnel qui désigne une personne dont on ne sait s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, ou bien qui refuse de se définir comme appartenant à l’un des deux genres (personne non-binaire) ».
- Au singulier, on emploie la plupart du temps iel pour remplacer il ou elle, même si d’autres variantes existent (ael, yel…).
- Au pluriel, on emploie iels pour remplacer ils ou elles.
La féminisation des noms de métiers
Certains noms de métiers ont longtemps été accordés uniquement au masculin, y compris lorsqu’ils venaient qualifier des femmes, à l’image de « chef » ou « professeur ».
En toute logique, féminiser les noms de métiers fait donc aussi partie intégrante des combats de l’écriture inclusive.
Questions fréquentes sur l’écriture inclusive
- Comment dit-on Madame et Monsieur en écriture inclusive ?
-
En écriture inclusive, lorsqu’on ne souhaite privilégier ni l’un ni l’autre des genres au sein d’une formule de salutation, il suffit de retirer le titre de civilité ou de le remplacer par un mot ou une expression plus neutre.
- Madame, Monsieur, je me permets de vous contacter, car j’ai une question de la plus haute importance.
- Bonjour, je me permets de vous contacter, car j’ai une question de la plus haute importance.
- Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.
- Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués.
- Comment écrit-on toutes et tous en écriture inclusive ?
-
Pour écrire toutes et tous en écriture inclusive, on peut écrire toustes ou tous·tes.
- Bienvenue à tous·tes !
En cas de doute, n’hésitez pas à utiliser notre correcteur d’orthographe et de grammaire Quillbot !
- Quels sont les romans écrits en écriture inclusive ?
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L’écriture inclusive et le roman, bien que l’emploi de la première au sein du second soit sujet à polémique, ne sont pas incompatibles. De nombreux romans, qui n’ont aucune vocation militante, font usage de termes épicènes ou de doubles flexions.
À vrai dire, il serait même plutôt difficile de trouver des romans de langue française qui n’en contiennent pas, tant ces procédés font désormais partie intégrante des usages de la langue.
Certains romans, plus marginaux, vont jusqu’à inclure le point médian ainsi que des pronoms neutres, à l’image de Bâtir aussi, écrit par le collectif « Ateliers de l’Antémonde ».
Des romanciers très connus, à l’instar d’Alain Damasio, ont choisi de défendre l’écriture inclusive, mais sous une autre forme que celle proposée avec l’usage du point-médian et des pronoms neutres, jugés selon eux trop confusants et inesthétiques.
Ainsi, en avril 2024 est paru le dernier roman de l’auteur de science-fiction, Vallée du silicium. Dans ce dernier, Damasio signale rapidement à son lecteur, via une note de bas de page, que « Dans ce livre, les pluriels neutres ont été féminisés une fois sur deux. Avec quelque raison, notre époque porte le combat politique au cœur de la grammaire française, pour tenter d’en défaire la domination indue du masculin. ».
Pour citer un exemple concret, au lieu d’écrire « La cathédrale est ouverte aux pèlerins du monde entier », ce qui sous-entend que les femmes sont elles aussi concernées, il écrit : « La cathédrale est ouverte aux pèlerines du monde entier », le terme de pèlerines incluant ici les hommes.
Cette inversion permet à Damasio de faire se questionner le lecteur sur le sexisme intrinsèque des mécanismes déductifs qui interviennent durant nos lectures.
- Comment écrire « le/la » en écriture inclusive ?
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Pour éviter de mégenrer une personne, deux solutions sont préconisées pour écrire « la/le » en écriture inclusive : la·le ou lae.
- Je viens de la·le déposer au collège.
- Je viens de lae déposer au collège.
- Comment écrire « cher » en écriture inclusive ?
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En écriture inclusive, on préfèrera écrire « cher » comme ceci :
Au singulier : cher·ère.
Au pluriel : cher·ère·s.- Mes cher·ère·s ami·e·s, merci d’être là !