Le point | Tout savoir sur ce signe de ponctuation

Le point est un signe de ponctuation qui sert d’abord à terminer une phrase ou un groupe de mots.

Utilisation du point en fin de phrase : exemple
La police est arrivée sur les lieux du crime avant les secours.

En français, mais aussi dans beaucoup d’autres langues, le point est indissociable de l’écriture d’un texte, auquel il apporte structure, rythme et cohérence grammaticale.

Le point : socle de la ponctuation

Lorsque l’on songe aux signes de ponctuation, le point est, avec la virgule, celui qui vient bien souvent à l’esprit en premier.

Cela n’a rien d’étonnant quand on sait que le point est partout, quel que soit le genre ou le registre de langue du texte sur lequel nos yeux se posent.

Omniprésence du point dans un texte littéraire : exemple
Les dortoirs furent les premiers à s’embraser. Patrick, lui, prit le temps de contempler son œuvre et s’éloigna sans un bruit. Le crépitement des herbes sauvages semblait étouffer les cris des pensionnaires pris au piège dans un tas de fumée et de flammes devenues incontrôlables.

Il jura sur leur sort, profanant les morts et condamnant les vivants à vivre pour l’éternité comme des bêtes de foire, brûlées à sang ; des bêtes dont personne ne voudrait s’approcher.

Vous serez tous des Patrick ! avait-il hurlé, avant de les abandonner à jamais.

(Amélie de Lima, Juillet Noir)

Rien que dans le court extrait ci-dessus, pourtant composé en majorité de phrases longues, on compte cinq points, répartis de telle sorte qu’ils sont présents dans plus d’une ligne sur deux. La raison de cette récurrence ?

Sauf affranchissement volontaire des règles pour des raisons stylistiques, dans la prose ou la poésie libre par exemple, le point est le signe qui marque la fin d’une phrase affirmative.

Or, la majorité des phrases d’un texte en français sont des phrases affirmatives (aussi appelées phrases déclaratives).

Ainsi, le point sert l’organisation de la phrase et permet de transcrire à l’écrit les pauses et les intonations de l’oral.

On le retrouve également sur le sommet de certaines lettres, à l’instar de la voyelle « i » et de la consonne « j ».

Le point, père fondateur des signes de ponctuation ?
Le point est reconnu comme étant le plus ancien des signes de ponctuation, mais il ne s’est pas toujours cantonné aux usages qu’on lui connaît aujourd’hui…

Si la scriptio continu (« l’écriture en continu ») a longtemps été privilégiée comme méthode d’écriture dans l’Antiquité, le point a très vite fait son apparition. Sa raison d’être était alors de séparer les mots entre eux, et non les phrases.

Ce n’est que plus tard, à la fin du VIIe siècle, que le blanc entre les mots (que la typographie nomme aujourd’hui espace) viendrait le remplacer dans sa mission première. Son usage en tant que signe de ponctuation terminal à part entière s’imposera ainsi peu à peu.

En outre, le point a eu une telle influence sur notre façon d’écrire et d’organiser la langue textuelle qu’il a ouvert la voie à la création d’autres signes de ponctuation, dont certains ont fait de lui son socle fondateur… mais nous aborderons ce point plus en détail dans la suite de l’article.

Les fonctions du point

Si le rôle du point peut paraître plus limité que celui d’autres signes de ponctuation, dans les faits, il n’en est rien… Zoom sur les différentes fonctions du point.

Clôturer une phrase

C’est LE rôle majeur du point ; celui pour lequel on nous apprend à tous dès l’école élémentaire que La phrase commence par une majuscule et se termine par un point : indiquer la fin d’une phrase.

En effet, sauf utilisation d’un autre type de point (point d’interrogation, d’exclamation, points de suspension…), le point vient marquer la fin de la phrase. Cela sert autant son rythme que sa lisibilité.

Ponctuation et point à la fin de la phrase : exemple
Millie aimait se promener dans les champs.

Les phrases que le point termine sont dites déclaratives (ou affirmatives), et parfois impératives.

Point et ponctuation : exemple de phrase impérative qui se termine par un point
Va faire tes devoirs.

Mettre en valeur une phrase non verbale

Dans les textes littéraires et/ou rédigés à des fins stylistiques ou commerciales, on retrouve parfois des phrases non verbales, généralement très courtes, mises en valeur à l’aide d’un point.

Ce procédé permet de créer une forme de suspense, voire de souligner une information sur laquelle un auteur voudrait particulièrement attirer l’attention de son lecteur.

Exemple de phrase sans verbe avec un point
L’arène était très calme. Trop calme.

Clôturer une énumération

Une énumération fermée, sous forme de liste verticale par exemple, requiert un point à la fin de l’élément qui la clôture.

Point à la fin d’une énumération : exemple
Pour faire cette recette de mousse au chocolat express, vous aurez besoin de :

  • 180 g de chocolat noir ;
  • 5 blancs d’œuf ;
  • 2 jaunes d’œuf ;
  • 5 g de sucre.

Le point en tant que signe d’abréviation

Indépendamment de ses fonctions en tant que signe de ponctuation, le point peut également porter le rôle de signe d’abréviation : on le dit alors point abréviatif.

L’exemple le plus évident est celui de l’abréviation de la locution latine et cetera (ou et cætera), qui donne : etc. Mais il en existe d’autres.

Point abréviatif : exemples
  • M. pour Monsieur et MM. pour Messieurs (mais attention : les autres abréviations de titres de civilité — Madame, Mesdames, Mademoiselle, Mesdemoiselles, Monseigneur… — ne prennent pas de point abréviatif) ;
  • S. A. S. pour Son Altesse Royale.
Bon à savoir
Pour éviter que deux points se suivent, alimentant la confusion entre point final et points de suspension, la règle veut que le point abréviatif se substitue au point final lorsque le cas se présente.

Le buffet était garni de toutes sortes de friandises : des gâteaux, des viennoiseries, des bonbons, etc. Il y en avait pour tous les goûts.

Le buffet était garni de toutes sortes de friandises : des gâteaux, des viennoiseries, des bonbons, etc.. Il y en avait pour tous les goûts.

Quid des titres ?
C’est une question que l’on rencontre très souvent, et pour cause, il n’existe pas de réponse tranchée… En réalité, le point est facultatif à la fin du titre d’une œuvre ou d’article de presse.

L’usage préférera cependant que l’on s’abstienne d’en mettre, surtout pour les titres d’œuvres.

  • La Promesse de l’aube
  • Un Tramway nommé Désir

Cette règle est également valable pour les slogans, de nature publicitaire ou non, ainsi que les consignes sur les panneaux de signalisation.

  • Défense de pénétrer
  • Privé
  • Parce que nous le valons bien

Le point : à ne pas confondre avec…

En tant que premier signe de ponctuation apparu depuis l’avènement de l’écriture, le point a fait des émules à mesure que les usages de la langue écrite se sont complexifiés.

Quoi de plus logique que d’envisager que les linguistes qui se sont penchés sur la création de nouveaux signes de ponctuation afin de répondre à des besoins différents se sont naturellement tournés vers ce qui existait déjà pour y trouver une base ?

C’est ainsi que de nouveaux signes de ponctuation, qui portent la trace du point jusque dans leur appellation, sont nés.

Parmi ceux que nous employons toujours aujourd’hui, nous pouvons citer :

  • le point-virgule (;) ;
  • le point d’exclamation (!) ;
  • le point d’interrogation (?) ;
  • les points de suspension.

D’autres signes orthographiques en sont, eux aussi, directement inspirés, à l’image du tréma (¨).

Quand le point sera employé pour marquer une pause appuyée, la virgule permettra d’introduire une pause beaucoup plus légère. Idem avec les points de suspension, qui dénotent une hésitation ou d’un suspense que le point, plus ferme et définitif, ne signale pas.

Chacun de ces signes possède des fonctions différentes et il est essentiel de ne pas les confondre avec le point.

Attention également à la confusion entre point et point médian
Le point médian (·) est un signe typographique employé dans le cadre de l’écriture inclusive.

S’il semble similaire au point au premier coup d’œil, sa différence graphique le trahit : le point classique se positionne au bas de la ligne d’écriture quand le point médian se place au milieu de celle-ci, d’où son nom.

On ne trouvera jamais le point médian en fin de phrase, tout comme le point ne saurait apparaître en plein milieu d’un mot.

Les règles typographiques qui accompagnent l’usage du point

Bonne nouvelle : les règles de typographie à connaître concernant l’usage du point sont plutôt simples et tiennent en deux indications.

Le point :

  • est collé au mot qui le précède (sans espace) ;
  • suivi d’une espace.
Le point : ponctuation et règles typographiques
Il est là, encore et toujours. Chaque matin, sous le fronton École de jeunes filles.

Il est là, encore et toujours .Chaque matin, sous le fronton École de jeunes filles .

Il est là, encore et toujours . Chaque matin, sous le fronton École de jeunes filles .

Il est là, encore et toujours.Chaque matin, sous le fronton École de jeunes filles.

(Marie Neuser, Je tue les enfants français dans les jardins)

À noter que la phrase qui suit le point, qu’elle soit verbale ou non verbale, avec ou sans retour à la ligne, est toujours suivie d’une majuscule.

Cet usage découle de la règle immuable selon laquelle Une phrase commence par une majuscule et se termine par un point.

Questions fréquentes sur le point

Met-on le point avant ou après les guillemets ?

Lorsque l’on cite du texte entre guillemets au sein d’une phrase déjà existante, on place le point final après les guillemets (en l’occurrence après le guillemet fermant) uniquement si le texte que les guillemets encadrent débute par une minuscule.

A contrario, si le texte entre guillemets commence par une majuscule, on place la ponctuation finale avant le guillemet fermant.

Et là, Georges m’a dit qu’il fallait « tout recommencer ».
Et là, Georges m’a dit qu’il fallait « tout recommencer. »

Et là, Georges m’a dit : « Il faut tout recommencer. »
Et là, Georges m’a dit : « Il faut tout recommencer ».

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Laurine Tihay, BA

Laurine est titulaire d’une licence de lettres et sciences du langage. Formée à l’enseignement des langues et dotée d’une solide expérience en matière de correction éditoriale, elle est experte en grammaire et syntaxe.