Concordance des temps | Définition & tableau
En français, la concordance des temps correspond à l’harmonisation des temps de verbes au sein d’une phrase. Elle diffère de la cohérence textuelle, qui harmonise les temps de verbes au sein d’un texte.
- Je doute qu’il croie ce que tu lui dises.
Dans cette phrase complexe, tous les verbes sont au présent.
Cependant, le verbe douter est conjugué au présent de l’indicatif, tandis que les verbes croire et dire, se conjuguent, eux, au subjonctif présent.
Que ce soit pour situer des actions dans le temps ou établir des liens de cause et de conséquence, la concordance des temps est un concept particulièrement difficile à appréhender pour les locuteurs, qu’ils soient ou non natifs.
Et si l’on peut apprécier la part intrinsèquement intuitive de toute langue maternelle, l’intuition des francophones n’est parfois pas très à la mode…
Heureusement, les outils d’aide à la rédaction QuillBot, comme le correcteur orthographique et le reformulateur de textes, rétabliront la conformité de vos temps de verbes.
L’IA pourra aussi vous expliquer cette notion compliquée, mais vous découvrirez par vous-même qu’en français, concordance ne rime pas forcément avec cohérence…
Concordance des temps : définition
La concordance des temps est un ensemble de règles qui dictent le choix du temps de verbe. Ces règles s’appliquent uniquement aux phrases complexes, celles composées d’au moins deux verbes conjugués, dont l’un est le groupe verbal d’une proposition subordonnée.
Cette proposition subordonnée établit, en regard de la proposition principale, différents liens logiques (cause, conséquence ou condition), différents aspects concernant les actions énoncées (antériorité, postériorité, simultanéité), et peut même rapporter des paroles au style indirect.
Si cette corrélation se reflète sur toute la phrase, le temps de verbe de la proposition subordonnée dépend toujours de celui de la principale.
- Actions simultanées :
-
- Je vois bien que mes problèmes ne l’intéressent pas.
= vois : présent de voir ;
= intéressent : présent d’intéresser ;
= valeur aspectuelle : simultanéité dans le présent.
- Je vois bien que mes problèmes ne l’intéressent pas.
-
- Je voyais bien que mes problèmes ne l’intéressaient pas.
= voyais : imparfait de voir ;
= intéressaient : imparfait d’intéresser ;
= valeur aspectuelle : simultanéité dans le passé.
- Je voyais bien que mes problèmes ne l’intéressaient pas.
-
- Je vis bien que mes problèmes ne l’intéressaient pas.
= vis : passé simple de voir ;
= intéressaient : imparfait d’intéresser ;
= valeur aspectuelle : simultanéité dans le passé.
- Je vis bien que mes problèmes ne l’intéressaient pas.
- Action antérieure :
-
- Elle me confie comment elle est parvenue à ses fins.
= confie : présent de confier ;
= est parvenue : passé composé de parvenir ;
= valeur aspectuelle : antériorité dans le présent.
- Elle me confie comment elle est parvenue à ses fins.
-
- Elle me confia comment elle était parvenue à ses fins.
= confia : passé simple de confier ;
= était parvenue : plus-que-parfait de parvenir ;
= valeur aspectuelle : antériorité dans le passé.
- Elle me confia comment elle était parvenue à ses fins.
-
- Elle me confiait maintenant comment elle était parvenue à ses fins.
= confiait : imparfait de confier ;
= était parvenue : plus-que-parfait de parvenir ;
= valeur aspectuelle : antériorité dans le passé.
- Elle me confiait maintenant comment elle était parvenue à ses fins.
- Action postérieure :
-
- Je prends conscience qu’elle ne reviendra pas.
= prends : présent de prendre ;
= reviendra : futur simple de revenir ;
= valeur aspectuelle : postériorité dans le présent.
- Je prends conscience qu’elle ne reviendra pas.
-
- Je pris conscience qu’elle ne reviendrait pas.
= pris : passé simple de prendre ;
= reviendrait : conditionnel présent de revenir ;
= valeur aspectuelle : postériorité.
- Je pris conscience qu’elle ne reviendrait pas.
-
- J’avais pris conscience qu’elle ne reviendrait pas.
= avais pris : plus-que-parfait de prendre ;
= reviendrait : conditionnel présent de revenir ;
= valeur aspectuelle : postériorité.
- J’avais pris conscience qu’elle ne reviendrait pas.
Toutefois, lorsque deux actions passées et simultanées sont très brèves, le verbe de la principale comme celui de la subordonnée se conjuguent au passé simple. La brièveté des actions est d’ailleurs accentuée par l’aspect intrinsèquement ponctuel des verbes utilisés.
- Je traversai la rue quand je l’aperçus.
= traversai : passé simple de traverser ;
= aperçus : passé simple d’apercevoir ;
= valeur aspectuelle : simultanéité d’actions passées et brèves.
Aussi, lorsque la subordonnée possède une valeur de vérité générale, son verbe reste au présent de l’indicatif, quel que soit le temps de verbe de la principale.
- Malgré tout, il continuait de croire que les Hommes naissent égaux.
= pensait : imparfait de penser ;
= naissent : présent de naître ;
= valeur aspectuelle : vérité générale.
Ainsi, le choix du temps de verbe approprié (passé, présent ou futur) est avant tout sémantique : la succession des actions doit respecter la cohérence temporelle de l’énoncé.
Toutefois, le choix du mode verbal (indicatif ou subjonctif) est une exigence grammaticale qui n’a aucun rapport avec le sens de la phrase.
Le changement de mode, qui relève de la modalité du verbe (l’expression d’une possibilité, d’une obligation ou d’une nécessité), n’est techniquement pas considéré comme relevant de la concordance des temps. Pourtant, ces changements de modes ou de temps interviennent exactement au sein des mêmes schémas syntaxiques…
Les propositions subordonnées complétives commencent par les conjonctions de subordination que, à ce que, de ce que, ou par un adverbe interrogatif ou exclamatif, tel que combien et comment.
Les propositions circonstancielles exprimant une succession d’actions nécessitent également une certaine adaptation de leur temps et de leur mode. Et malheureusement, ce n’est pas toujours le mode à la mode…
Si la conjonction avant que est suivie du subjonctif, la conjonction après que doit être suivie de l’indicatif, quel que soit le temps de la proposition principale.
- Ils jouent dans le jardin après qu’ils ont fini leurs devoirs.
- Elle passait des heures sur son balcon après qu’elle avait bu son café matinal.
- Après qu’il eut compté ses économies, il renonça à son projet.
Bien que grammaticalement correctes, ces phrases ont beaucoup de difficultés à trouver preneur parmi les locuteurs. Ces derniers ont plutôt tendance à utiliser le subjonctif pour conjuguer le verbe de la subordonnée circonstancielle de temps.
Pour éviter toute erreur de concordance, l’infinitif se révèle un mode nettement plus facile à conjuguer que le subjonctif, et, disons-le franchement, nettement plus esthétique que l’indicatif.
- On joue dans le jardin après avoir fini nos devoirs.
- Elle passait des heures sur son balcon après avoir bu son café matinal.
- Après avoir compté ses économies, il renonça à son projet.
Les propositions subordonnées et certains verbes, notamment de perception, nécessitent plus qu’une simple concordance des temps. Au-delà de l’aspect temporel, c’est toute la modalité de la subordonnée qui s’adapte dans des cas bien précis :
- après les verbes qui affichent un désir, un souhait, une volonté, un ordre, une permission, etc. ;
- après les verbes qui expriment un sentiment de peur, de crainte, de tristesse, de joie, etc. ;
- après la forme négative ou interrogative des verbes d’opinion ou de démonstration ;
- après certains verbes qui traduisent un doute, une contestation, une négation, etc. ;
- après certains verbes impersonnels et certaines conjonctions de subordination.
Lorsque le verbe de la proposition principale est au présent de l’indicatif, le verbe de la subordonnée est conjugué au subjonctif présent lorsque les deux actions sont simultanées ou que l’une est la conséquence de l’autre. Le subjonctif passé est privilégié lorsqu’il y a antériorité d’une action sur l’autre.
- Il décide de monter sur le réverbère afin que tout le monde le voie et l’entende (conséquence).
- Je regrette qu’ils se soient invités à la fête (antériorité).
Lorsque le verbe de la proposition principale appartient au système verbal du passé ou du conditionnel, le présent et le passé du subjonctif sont privilégiés dans le registre standard.
Dans la langue soutenue, ce sont l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif, ou conditionnel passé deuxième forme, qui remplacent les subjonctifs présent et passé.
- Il vaudrait mieux pour lui qu’il n’ait pas d’ennui (standard).
- Il éteignit sa torche pour que je ne sois pas aveuglé (standard).
- Je craignais que sa conduite soit dangereuse (standard).
- Il éteignit sa torche afin que je ne fusse pas aveuglé (soutenu).
- Je craignais que sa conduite fût dangereuse (soutenu).
Concordance des temps : tableau récapitulatif
Voici, sous forme de tableau, les principales règles de concordance des temps énoncées ci-dessus.
Tableau concordance des temps
| Système verbal du présent dans la principale
(présent de l’indicatif) |
Système verbal du passé dans la principale
(passé simple, imparfait ou plus-que-parfait) |
|
| Actions simultanées | Présent dans la subordonnée | Imparfait dans la subordonnée |
| Actions antérieures | Passé composé dans la subordonnée | Imparfait dans la subordonnée |
| Actions postérieures | Futur simple dans la subordonnée | Conditionnel dans la subordonnée |
| Actions passées et brèves | (sans objet, puisque le verbe de la principale est obligatoirement au passé simple) | Passé simple dans la subordonnée |
| Vérité générale | Présent simple dans la subordonnée | Présent simple dans la subordonnée |
Cette cohérence fait grandement appel à la sensibilité linguistique des locuteurs et la notion peut s’avérer compliquée à appréhender pour certains.
L’emploi du mode subjonctif dans les complétives ou les circonstancielles, et après les verbes de perception, en est le meilleur exemple. Sémantiquement, rien ne justifie un changement du mode verbal, pourtant les conjonctions avant que et après que font appel à deux modes différents (respectivement, subjonctif et indicatif).
Pour faire simple, on peut résumer ainsi le principe de concordance des temps :
La proposition principale peut être conjuguée à tous les temps et à tous les modes, tandis que la proposition subordonnée adapte son temps et son mode en fonction de l’antériorité, de la simultanéité, de la postériorité ou de la modalité des actions énoncées.
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Charrin, A. (24 novembre 2025). Concordance des temps | Définition & tableau. Quillbot. Date : 24 novembre 2025, issu de l’article suivant : https://quillbot.com/fr/blog/conjugaison/concordance-des-temps/