Proposition subordonnée complétive : fonction et exemples

La proposition subordonnée complétive vient, conformément à son appellation, apporter des précisions quant au sens du verbe de la proposition principale.

Elle est, la plupart du temps, rattachée à cette dernière à l’aide d’une conjonction de subordination (le plus souvent que).

Plusieurs types de propositions subordonnées entrent dans cette catégorie :

Proposition subordonnée complétive : exemple
Je voudrais [que tu viennes avec moi].

Que tu viennes avec moi est une proposition subordonnée complétive conjonctive.

Elle est introduite par la conjonction de subordination que et complète la proposition principale Je voudrais.

Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée complétive ?

Construction fréquente dans la langue française, la proposition subordonnée complétive vient compléter un verbe, un nom ou un adjectif de la proposition principale.

Rappel sur les différents types de propositions subordonnées
Il existe 3 grandes catégories de propositions subordonnées, qui contiennent elles-mêmes des sous-types :

  • Les propositions subordonnées circonstancielles :
    • la proposition subordonnée circonstancielle de temps,
    • la proposition subordonnée circonstancielle de lieu,
    • la proposition subordonnée circonstancielle de but,
    • la proposition subordonnée circonstancielle de cause,
    • la proposition subordonnée circonstancielle de manière…
  • Les propositions subordonnées complétives :
    • la proposition subordonnée conjonctive,
    • la proposition subordonnée interrogative indirecte,
    • la proposition subordonnée exclamative indirecte.

Notons que, selon les grammaires, les propositions subordonnées infinitives peuvent être considérées comme un sous-type de propositions subordonnées complétives.

On parle dans ce cas de propositions subordonnées complétives infinitives.

Les spécificités de la proposition subordonnée complétive

La proposition subordonnée complétive possède deux caractéristiques distinctives :

  • Généralement, on ne peut pas la supprimer ; sans quoi la phrase qu’elle complète n’a plus de sens. Elle se distingue, en cela, de la proposition subordonnée circonstancielle.
Exemple de proposition subordonnée complétive qu’on ne peut supprimer
Caroline a refusé [que Charles l’assiste].

Que Charles l’assiste est une proposition subordonnée complétive conjonctive.
Si on supprime la proposition subordonnée conjonctive, la proposition principale Caroline a refusé perd son sens… et sa raison d’être : puisqu’on ne sait pas ce qui est refusé, la phrase dans son entièreté n’a alors plus lieu d’exister.

  • On peut la remplacer aisément par un groupe nominal.
Proposition subordonnée complétive ou groupe nominal : exemple
  • Caroline a refusé [que Charles l’assiste].
  • Caroline a refusé l’assistance de Charles.

Que Charles l’assiste est une proposition subordonnée complétive conjonctive.

On peut la remplacer par le groupe nominal L’assistance de Charles : le sens reste le même, et la tournure de phrase en est allégée.

Conseil d’écriture
Trop de propositions subordonnées complétives… tuent la proposition subordonnée complétive.

Parfois, employer un groupe nominal au lieu d’une proposition subordonnée complétive s’avère être un moyen efficace d’alléger un texte et de rendre sa lecture plus fluide, surtout quand les subordonnées y sont présentes en grand nombre.

Alors, n’hésitez pas à alterner entre les deux structures quand cela est possible.

On reconnaît généralement une proposition subordonnée complétive à la conjonction de subordination que qui l’introduit, mais pas uniquement…
En fait, c’est le connecteur employé qui vous permettra d’identifier devant quel type de subordonnée complétive vous vous trouvez.

La proposition subordonnée complétive conjonctive

Les propositions subordonnées complétives conjonctives (ou propositions subordonnées conjonctives) sont toujours introduites par une conjonction de subordination (ou une locution conjonctive qui a valeur de conjonction de subordination).

La plupart du temps, il s’agit de que, mais pas seulement : ce que, de ce que, et d’autres encore peuvent aussi se trouver à leur tête.

Proposition subordonnée complétive conjonctive : exemple
Il pense [que ce dilemme demande réflexion].
Que : conjonction de subordination ou pronom relatif ?
Attention à l’analyse de Que, qui peut être à la fois un pronom relatif et une conjonction de subordination.

Mais alors, comment les distinguer afin de savoir si l’on a affaire à une proposition subordonnée conjonctive ou une proposition subordonnée relative ?

En identifiant la classe grammaticale du nom que la proposition subordonnée complète.

  • Si que est une conjonction de subordination et introduit une proposition subordonnée conjonctive, il complète un verbe.
    • Je jure [que je n’ai pas volé ton alliance].
  • Si que est un pronom relatif et introduit une proposition subordonnée relative, il complète un nom.
    • Le stylo [que je tiens] est un Faber-Castell.

La proposition subordonnée conjonctive complément d’objet

La proposition subordonnée complétive conjonctive a, le plus souvent, fonction de complément d’objet direct (COD) ou indirect (COI).

La subordonnée conjonctive complément d’objet direct

La subordonnée conjonctive complément d’objet direct est toujours introduite par que.

À noter que l’on peut, dans ce cas, la remplacer par le pronom le (ou l’ dans sa version contractée).

Proposition subordonnée complétive fonction COD : exemple
Il pense [que ce dilemme demande réflexion].

On pourrait dire ou écrire Il le pense.

La subordonnée conjonctive complément d’objet indirect

La subordonnée conjonctive complément d’objet indirect est toujours introduite par la conjonction de subordination que, ou bien les locutions conjonctives à ce que et de ce que.

Dans ce cas, on peut la remplacer par les pronoms en ou y.

Proposition subordonnée conjonctive complément d’objet indirect : exemple
Je tiens [à ce que tu hérites de ma collection de bouchons de liège].

On pourrait dire ou écrire J’y tiens.

Les autres fonctions de la proposition subordonnée conjonctive

Plus rarement, les propositions subordonnées complétives conjonctives peuvent avoir d’autres fonctions dans la phrase :

  • Fonction Sujet du verbe,
Proposition subordonnée conjonctive sujet du verbe : exemple
[Qu’il décroche sa première année de médecine du premier coup] me surprendrait
  • Fonction Complément d’un verbe impersonnel,
Proposition subordonnée conjonctive complément verbe impersonnel : exemple
Il faudrait [que tu me ramènes ma robe de cocktail noire].
Proposition subordonnée conjonctive complément du nom : exemple
Je n’arrive pas à me faire à la perspective [que mes meilleures années sont derrière moi].
  • Fonction Complément adjectival,
Proposition subordonnée conjonctive complément adjectival : exemple
Dominique est effarée [que son frère lui ait caché un secret de famille si lourd].
Proposition subordonnée conjonctive attribut du sujet : exemple
Mon souhait est [que tout s’arrange très vite].
Quid de la proposition subordonnée circonstancielle ?
Nous avons présenté la proposition subordonnée circonstancielle comme l’un des trois grands types de propositions subordonnées.
Cependant, parce qu’elle commence souvent par une conjonction de subordination, certaines grammaires tendent à la considérer comme une proposition subordonnée conjonctive.

  • J’ai couru [jusqu’à ce que je l’aie rattrapée].

On parle dans ce cas de proposition subordonnée conjonctive circonstancielle.

Sa fonction est toujours celle d’un complément circonstanciel.

La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte

La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte (ou proposition subordonnée interrogative indirecte) rapporte une question de manière indirecte, sans utiliser la forme interrogative directe.
Elle ne se termine donc pas par un point d’interrogation.

On la retrouve derrière un verbe exprimant un doute ou une question, tel que (se) demander, savoir, ignorer, chercher, expliquer, etc.

Proposition subordonnée complétive interrogative indirecte : exemple
Roland ignore [si Madeleine habite toujours en ville]…

Elle est introduite par si ou un autre mot interrogatif (que, qui, quand, comment, pourquoi, où…) et a le plus souvent la fonction de complément d’objet direct.

La proposition subordonnée complétive exclamative indirecte

Bien moins fréquente, la proposition subordonnée complétive exclamative indirecte (ou proposition subordonnée exclamative indirecte) rapporte une exclamation de manière indirecte, sans utiliser la forme exclamative directe.
Elle ne se termine donc pas par un point d’exclamation.

Proposition subordonnée complétive exclamative indirecte : exemple
Regardez [comme la petite Zoé a grandi].

Elle peut être introduite par :

  • un adverbe exclamatif (comme, si, combien…),
  • le déterminant exclamatif quel (et ses variations en genre et en nombre).

Tout comme la subordonnée interrogative indirecte, elle a le plus souvent la fonction de complément d’objet direct.

La proposition subordonnée complétive infinitive

Une proposition subordonnée complétive infinitive (ou proposition subordonnée complétive infinitive) est un cas particulier, en ce qu’elle n’est, contrairement aux autres propositions subordonnées, introduite par aucun mot subordonnant.

Néanmoins, puisqu’elle vient ajouter des informations à une proposition principale, on peut la compter parmi les propositions subordonnées complétives.

Proposition subordonnée complétive infinitive : exemple
Ce matin, j’ai vu [le ciel se lever].

Elle s’articule autour d’un verbe à l’infinitif et possède son propre sujet.

Le verbe en question est toujours un verbe de perception (qu’on identifie au fait qu’il se rapporte aux cinq sens) : voir, entendre, percevoir, sentir, etc.

Sa fonction est celle de complément d’objet direct (COD) du verbe dont elle dépend.

Questions fréquentes sur la proposition subordonnée complétive

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Laurine Tihay, BA

Laurine est titulaire d’une licence de lettres et sciences du langage. Formée à l’enseignement des langues et dotée d’une solide expérience en matière de correction éditoriale, elle est experte en grammaire et syntaxe.