Proposition subordonnée complétive : fonction et exemples
La proposition subordonnée complétive vient, conformément à son appellation, apporter des précisions quant au sens du verbe de la proposition principale.
Elle est, la plupart du temps, rattachée à cette dernière à l’aide d’une conjonction de subordination (le plus souvent que).
Plusieurs types de propositions subordonnées entrent dans cette catégorie :
- la proposition subordonnée complétive conjonctive,
- la proposition subordonnée complétive interrogative indirecte,
- la proposition subordonnée complétive exclamative indirecte,
- la proposition subordonnée complétive infinitive.
Que tu viennes avec moi est une proposition subordonnée complétive conjonctive.
Elle est introduite par la conjonction de subordination que et complète la proposition principale Je voudrais.
Table des matières
- Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée complétive ?
- La proposition subordonnée complétive conjonctive
- La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte
- La proposition subordonnée complétive exclamative indirecte
- La proposition subordonnée complétive infinitive
- Questions fréquentes sur la proposition subordonnée complétive
Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée complétive ?
Construction fréquente dans la langue française, la proposition subordonnée complétive vient compléter un verbe, un nom ou un adjectif de la proposition principale.
- Les propositions subordonnées circonstancielles :
- la proposition subordonnée circonstancielle de temps,
- la proposition subordonnée circonstancielle de lieu,
- la proposition subordonnée circonstancielle de but,
- la proposition subordonnée circonstancielle de cause,
- la proposition subordonnée circonstancielle de manière…
- Les propositions subordonnées complétives :
- la proposition subordonnée conjonctive,
- la proposition subordonnée interrogative indirecte,
- la proposition subordonnée exclamative indirecte.
- Les propositions subordonnées relatives :
- la proposition subordonnée relative adjective,
- la proposition subordonnée relative substantive.
Notons que, selon les grammaires, les propositions subordonnées infinitives peuvent être considérées comme un sous-type de propositions subordonnées complétives.
On parle dans ce cas de propositions subordonnées complétives infinitives.
Les spécificités de la proposition subordonnée complétive
La proposition subordonnée complétive possède deux caractéristiques distinctives :
- Généralement, on ne peut pas la supprimer ; sans quoi la phrase qu’elle complète n’a plus de sens. Elle se distingue, en cela, de la proposition subordonnée circonstancielle.
Que Charles l’assiste est une proposition subordonnée complétive conjonctive.
Si on supprime la proposition subordonnée conjonctive, la proposition principale Caroline a refusé perd son sens… et sa raison d’être : puisqu’on ne sait pas ce qui est refusé, la phrase dans son entièreté n’a alors plus lieu d’exister.
- On peut la remplacer aisément par un groupe nominal.
- Caroline a refusé [que Charles l’assiste].
- Caroline a refusé l’assistance de Charles.
Que Charles l’assiste est une proposition subordonnée complétive conjonctive.
On peut la remplacer par le groupe nominal L’assistance de Charles : le sens reste le même, et la tournure de phrase en est allégée.
Parfois, employer un groupe nominal au lieu d’une proposition subordonnée complétive s’avère être un moyen efficace d’alléger un texte et de rendre sa lecture plus fluide, surtout quand les subordonnées y sont présentes en grand nombre.
Alors, n’hésitez pas à alterner entre les deux structures quand cela est possible.
On reconnaît généralement une proposition subordonnée complétive à la conjonction de subordination que qui l’introduit, mais pas uniquement…
En fait, c’est le connecteur employé qui vous permettra d’identifier devant quel type de subordonnée complétive vous vous trouvez.
La proposition subordonnée complétive conjonctive
Les propositions subordonnées complétives conjonctives (ou propositions subordonnées conjonctives) sont toujours introduites par une conjonction de subordination (ou une locution conjonctive qui a valeur de conjonction de subordination).
La plupart du temps, il s’agit de que, mais pas seulement : ce que, de ce que, et d’autres encore peuvent aussi se trouver à leur tête.
Mais alors, comment les distinguer afin de savoir si l’on a affaire à une proposition subordonnée conjonctive ou une proposition subordonnée relative ?
En identifiant la classe grammaticale du nom que la proposition subordonnée complète.
- Si que est une conjonction de subordination et introduit une proposition subordonnée conjonctive, il complète un verbe.
- Je jure [que je n’ai pas volé ton alliance].
- Si que est un pronom relatif et introduit une proposition subordonnée relative, il complète un nom.
- Le stylo [que je tiens] est un Faber-Castell.
La proposition subordonnée conjonctive complément d’objet
La proposition subordonnée complétive conjonctive a, le plus souvent, fonction de complément d’objet direct (COD) ou indirect (COI).
La subordonnée conjonctive complément d’objet direct
La subordonnée conjonctive complément d’objet direct est toujours introduite par que.
À noter que l’on peut, dans ce cas, la remplacer par le pronom le (ou l’ dans sa version contractée).
On pourrait dire ou écrire Il le pense.
La subordonnée conjonctive complément d’objet indirect
La subordonnée conjonctive complément d’objet indirect est toujours introduite par la conjonction de subordination que, ou bien les locutions conjonctives à ce que et de ce que.
Dans ce cas, on peut la remplacer par les pronoms en ou y.
On pourrait dire ou écrire J’y tiens.
Les autres fonctions de la proposition subordonnée conjonctive
Plus rarement, les propositions subordonnées complétives conjonctives peuvent avoir d’autres fonctions dans la phrase :
- Fonction Sujet du verbe,
- Fonction Complément d’un verbe impersonnel,
- Fonction Complément du nom,
- Fonction Complément adjectival,
- Fonction Attribut du sujet.
Cependant, parce qu’elle commence souvent par une conjonction de subordination, certaines grammaires tendent à la considérer comme une proposition subordonnée conjonctive.
- J’ai couru [jusqu’à ce que je l’aie rattrapée].
On parle dans ce cas de proposition subordonnée conjonctive circonstancielle.
Sa fonction est toujours celle d’un complément circonstanciel.
La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte
La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte (ou proposition subordonnée interrogative indirecte) rapporte une question de manière indirecte, sans utiliser la forme interrogative directe.
Elle ne se termine donc pas par un point d’interrogation.
On la retrouve derrière un verbe exprimant un doute ou une question, tel que (se) demander, savoir, ignorer, chercher, expliquer, etc.
Elle est introduite par si ou un autre mot interrogatif (que, qui, quand, comment, pourquoi, où…) et a le plus souvent la fonction de complément d’objet direct.
La proposition subordonnée complétive exclamative indirecte
Bien moins fréquente, la proposition subordonnée complétive exclamative indirecte (ou proposition subordonnée exclamative indirecte) rapporte une exclamation de manière indirecte, sans utiliser la forme exclamative directe.
Elle ne se termine donc pas par un point d’exclamation.
Elle peut être introduite par :
- un adverbe exclamatif (comme, si, combien…),
- le déterminant exclamatif quel (et ses variations en genre et en nombre).
Tout comme la subordonnée interrogative indirecte, elle a le plus souvent la fonction de complément d’objet direct.
La proposition subordonnée complétive infinitive
Une proposition subordonnée complétive infinitive (ou proposition subordonnée complétive infinitive) est un cas particulier, en ce qu’elle n’est, contrairement aux autres propositions subordonnées, introduite par aucun mot subordonnant.
Néanmoins, puisqu’elle vient ajouter des informations à une proposition principale, on peut la compter parmi les propositions subordonnées complétives.
Elle s’articule autour d’un verbe à l’infinitif et possède son propre sujet.
Le verbe en question est toujours un verbe de perception (qu’on identifie au fait qu’il se rapporte aux cinq sens) : voir, entendre, percevoir, sentir, etc.
Sa fonction est celle de complément d’objet direct (COD) du verbe dont elle dépend.