Fautes de syntaxe : les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter
Qui peut se targuer d’écrire dans un français absolument parfait et exempt d’étourderies ? Personne, pas même ceux qui pensent en connaître toutes les règles sur le bout des doigts… L’erreur est humaine, et dans le cas du français, elle est légion, surtout lorsque l’on se penche sur l’ordre et la combinaison des mots au sein d’une phrase.
Il suffit parfois d’un oubli de mot ou d’une confusion entre deux termes proches pour entacher la cohérence grammaticale et le sens d’une phrase, qui devient alors fautive, sinon illisible. Ce concept renvoie à une notion bien particulière : la faute de syntaxe.
- Marie est sensée travailler tard aujourd’hui.
Ici, il y a confusion entre être sensé, qui renvoie à une personne ou à une chose réfléchie et raisonnable, et son homonyme être censé, qui signifie « être supposé ».
Dans le cas présent, puisque l’on veut indiquer que Marie est supposée travailler tard ce jour, censé se pare d’un « c ».
- Marie est censée travailler tard aujourd’hui.
N. B. : Cette faute de syntaxe compte parmi les plus fréquentes.
Qu’est-ce qu’une faute de syntaxe ?
Avant de répondre plus en détail à la question qui occupe notre article, à savoir « Une faute de syntaxe, c’est quoi ? », il serait bon de lever d’abord le voile sur ce que l’on entend lorsqu’on parle de syntaxe.
La syntaxe : définition
La syntaxe est une branche de la linguistique qui étudie la façon dont les mots sont agencés au sein d’une phrase, de sorte que ladite phrase soit compréhensible et cohérente sur le plan grammatical.
Elle se concentre sur la manière dont les mots sont organisés et interagissent entre eux pour exprimer des faits clairs et structurés.
En clair, la syntaxe est garante de la bonne compréhension de la phrase et, a fortiori, de l’énoncé tout entier. Elle a également toute son importance à l’oral, puisqu’elle favorise une communication claire et fluide.
Elle peut choisir de se concentrer sur des points en particulier, tels que :
- l’ordre des mots dans la phrase ou l’énoncé ;
- les types de phrases et leur structure (phrase déclarative, phrase interrogative, phrase exclamative…) ;
- les fonctions et classes grammaticales (sujet, attribut du sujet, complément circonstanciel…) ;
- la combinaison de plusieurs propositions entre elles (grâce à des outils tels que les conjonctions de coordination, les conjonctions de subordination ou encore les pronoms relatifs).
Or, lorsque les règles structurelles et sémantiques de la phrase ne sont pas respectées, la phrase devient incorrecte ; c’est à ce moment que survient la tant redoutée faute de syntaxe.
Mais au juste, c’est quoi une faute de syntaxe, exactement ?
La faute de syntaxe : définition
Une faute de syntaxe, aussi appelée erreur de syntaxe ou erreur syntaxique, consiste en un mauvais placement ou un oubli de mots dans une phrase, de telle sorte que l’énoncé qui en résulte est incorrect grammaticalement et/ou au niveau du sens qu’il exprime.
Les fautes de syntaxe peuvent consister, entre autres, en :
- l’oubli d’un ou plusieurs mots, qui rompt la cohérence grammaticale d’une phrase et en corrompt (ou restreint) le sens ;
- Je n’ai pas envie de faire.
- Je n’ai pas envie de le faire.
- une omission de la négation au sein d’une phrase ;
- Tu m’écoutes jamais !
- Tu ne m’écoutes jamais !
- une confusion entre deux homophones (des mots qui se prononcent de la même façon, mais ne s’écrivent pas de la même manière et n’ont pas le même sens) ou homonymes (des mots qui se prononcent de la même façon et peuvent ou non s’écrire de la même manière, mais qui sont de sens différents)
- J’irais bien faire une petite ballade avec le chien.
- J’irais bien faire une petite balade avec le chien.
La balade est synonyme de promenade, tandis que la ballade désigne soit un poème lyrique soit une chanson à rythme lent, avec des paroles souvent romantiques.
- une confusion entre deux mots de la même classe grammaticale, par exemple entre les pronoms relatifs que et dont.
- Je ne connais pas la fac que tu m’as parlé.
- Je ne connais pas la fac dont tu m’as parlé.
Comme le montrent les exemples précédents, les fautes de syntaxe ont cela d’insidieux que la plupart sont rentrées dans le langage courant, au point d’être, pour certaines, plus répandues que la bonne tournure.
Ainsi, à l’écrit, même avec une bonne relecture ou une bonne correction, les fautes de syntaxe peuvent échapper aux yeux les plus aguerris ; c’est pourquoi il faut leur prêter une vigilance toute particulière.
Aussi, il est à noter que certaines fautes de syntaxe bien spécifiques peuvent être, dans des cas précis, volontairement commises.
Plus surprenant encore, elles composent certaines de nos figures de style…
Les figures de style qui reposent sur des fautes de syntaxe
L’anacoluthe
L’anacoluthe est une figure de style qui consiste en une rupture ou une discontinuité dans la construction syntaxique d’une phrase.
Il s’agit, en d’autres termes, d’une incohérence grammaticale, d’une cassure dans l’enchaînement logique des mots ou des concepts, d’où son qualificatif de faute de syntaxe.
Souvent, l’incohérence induite par l’anacoluthe touche au sujet de la phrase et à ses accords.
Elle est fréquente en poésie.
- Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.(Charles Baudelaire, « L’Albatros »)
- Une fois rentrée chez elle, sa mère l’attendait.
Le pléonasme
Autre figure de style, plus courante celle-ci, le pléonasme repose sur l’utilisation de mots redondants ou la répétition de mêmes idées avec des mots différents au sein d’une expression ou d’une phrase.
Il use de l’emploi de termes superflus, qui expriment une idée déjà présente.
Par exemple, monter en haut ou prévoir à l’avance sont des pléonasmes.
Moi contient déjà l’idée du Je, ce qui rend l’ajout de l’adverbe personnellement superflu, en plus d’apporter un effet de lourdeur, voire prétentieux à la réplique.
Le solécisme
Le solécisme renvoie à une faute de grammaire ou de syntaxe, qui enfreint par exemple les règles de la conjugaison ou de l’accord sujet-verbe-adjectif.
S’il est le plus souvent involontaire, on le retrouve parfois dans la littérature, et plus particulièrement dans le discours direct, dans l’optique de rendre compte du langage parlé avec un maximum d’authenticité.
- Malgré qu’il a travaillé d’arrache-pied, il n’a pas eu la note qu’il espérait.
- Malgré que est une locution fautive, très utilisée dans le langage parlé. La seule forme correcte est Malgré + quelque chose. Sinon, on peut remplacer par Bien que ou Alors que.
- Alors qu’il a travaillé d’arrache-pied, il n’a pas eu la note qu’il espérait.
- Malgré le fait qu’il a travaillé d’arrache-pied, il n’a pas eu la note qu’il espérait.
La syllepse
La syllepse est une forme d’écriture qui privilégie sciemment le sens à la règle, quand bien même les accords qui en résulteraient iraient à l’encontre de la cohérence grammaticale.
Le sujet de la première proposition étant singulier (la police), l’usage du pronom personnel ils (pluriel) n’est pas justifié, d’autant qu’il ne peut renvoyer à aucun autre sujet ; il s’agit donc d’une faute d’accord.
Néanmoins, l’idée sous-jacente est que c’est un équipage de police, constitué de plusieurs agents de police, qui se rend sur les lieux. Ainsi, cela nous permet d’écarter d’emblée l’idée d’une intervention en solitaire à la lecture.
C’est là tout l’intérêt de la syllepse : elle permet de suggérer au lecteur un élément implicite de manière explicite, et ce sans alourdir le texte.
Le zeugma
Le zeugma (aussi appelé zeugme) est une figure de style qui permet de faire dépendre d’un même mot deux termes qui sont pourtant liés à lui de manière différente, dans une optique d’économie de mots et d’efficacité.
Il s’agit d’une variation de la figure de l’ellipse.
Aube et enfant dépendent tous deux du verbe tomber, alors que l’un en fait usage au sens propre et l’autre au sens figuré.
Dans tous les cas, elles sont proscrites dans le langage courant ainsi que dans toute communication formelle ou académique, où elles seraient considérées comme des maladresses de langage.
Les fautes de syntaxe les plus fréquentes : la checklist ultime
Les fautes de syntaxe sont extrêmement courantes, mais elles sont d’autant plus difficiles à localiser qu’elles se glissent partout autour de nous, y compris dans des médias dits d’autorité, tels que la télévision, la radio ou les journaux.
Nous en faisons tous à la machine à café et chez le coiffeur, sans nous en rendre compte. Car c’est bien tout le problème avec les erreurs syntaxiques : comment rectifier le tir si nous ne savons même pas que nous sommes en train de faire une faute ?
La seule manière de corriger ses fautes de syntaxe est de les connaître, et surtout de comprendre pourquoi et comment de telles confusions interviennent.
Pour ce faire, voici un florilège des fautes de syntaxe les plus répandues à bannir de votre langage, à l’écrit comme à l’oral.
Il est question d’homonymes particulièrement retors pour la plupart, mais pas que…
A ou à
C’est peut-être la première faute de syntaxe que l’on pointe du doigt à l’école, et celle que l’on nous rabâche le plus souvent : la confusion entre « a » sans accent et « a » accent grave.
- a est la forme de l’auxiliaire avoir à la troisième personne du singulier au présent de l’indicatif.
- à est une préposition et sert à introduire un complément.
- Émilie a deux chats tigrés.
- Émilie à deux chats tigrés.
- Ces deux chats tigrés sont à Émilie.
- Ces deux chats tigrés sont a Émilie.
Si on ne peut pas remplacer par avait, alors il s’agit de la préposition : on écrit à.
Aller chez le coiffeur ou aller au coiffeur
- On emploie la préposition chez devant un nom de personne (y compris lorsqu’elle est désignée par son métier ou une quelconque raison sociale).
- A contrario, la préposition à/au s’utilise exclusivement devant un nom de chose (un lieu par exemple).
Par conséquent, on dira que l’on va chez le coiffeur, et non au coiffeur.
- Il faut que je prenne rendez-vous au coiffeur : tu as vu ces fourches !?
- Il faut que je prenne rendez-vous chez le coiffeur : tu as vu ces fourches !?
Avoir affaire ou avoir à faire
La distinction semble compliquée à première vue, mais la règle est en fait plutôt simple : on a affaire à quelqu’un, tandis qu’on a à faire quelque chose.
- Il faudrait changer les héros dans un monde où le plus beau reste à faire.
(Daniel Balavoine, Tous les cris les S.O.S.)
- Si vous vous avisez de dire du mal de l’œuvre de Daniel Balavoine, vous aurez affaire à moi !
Si on ne peut pas remplacer par avoir à réaliser, on dira et écrira avoir affaire (qu’on reconnaît également au fait qu’il est presque toujours suivi de la préposition à).
C’est une règle qui fait souvent débat : derrière l’expression avoir l’air, doit-on accorder l’adjectif qui s’y rapporte ?
- Quand l’expression pourrait être remplacée par sembler ou paraître, l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
- Quand l’expression pourrait être remplacée par avoir un air, au sens de physionomie, de mine ou d’allure, l’adjectif s’accorde avec le nom air, soit au masculin singulier.
- La route a l’air étroite.
Balade/ballade
- La balade est synonyme de promenade, de virée.
- Moins courante, la ballade désigne soit un poème lyrique, soit une chanson à rythme lent, au ton souvent sentimental.
- J’adore ces petites balades à deux au bord des canaux…
- J’aime quand on danse sur une ballade romantique…
Ça va ou sa va ?
Ici, la question ne souffre aucune hésitation : l’expression Ça va s’écrit toujours avec un « C » cédille, jamais avec un « s ».
Il n’existe aucune configuration dans laquelle le verbe aller (va dans sa forme conjuguée) peut être précédé de l’adjectif possessif sa en français.
- Salut, comment sa va ?
- Salut, comment ça va ?
Censé ou sensé
- Être censé signifie « être supposé ».
- Être sensé renvoie à une personne ou à une chose réfléchie et raisonnable.
- Tu étais censée faire tes corvées pendant mon absence…
- De tels propos sont tout sauf sensés !
Si on ne peut pas remplacer par être supposé, on écrira sensé.
C’est là où le bât blesse ou c’est là que le bât blesse
On écrit toujours cette expression (qui indique que l’on met le doigt sur un problème, un point faible ou une souffrance en particulier) de la même manière : C’est là que le bât blesse (et non « C’est là où le bât blesse »).
- Il a piqué son orgueil, or c’est là où le bât blesse…
- Il a piqué son orgueil, or c’est là que le bât blesse…
C’est ma faute ou c’est de ma faute
On entend tout et son contraire à propos de cette expression, et pourtant…
Il n’est en fait question que d’une simple différence de registre : C’est ma faute relève du langage courant tandis que C’est de ma faute renvoie à une forme plus soutenue.
Dans les deux cas, la même chose est signifiée, et les deux formulations sont acceptées.
- Léo dit que c’est ma faute si j’ai raté mon bus.
- Léo dit que c’est de ma faute si j’ai raté mon bus.
Davantage ou d’avantage
- Davantage est de mise lorsque l’on veut exprimer l’idée d’une addition, de « plus de ». Il s’agit en effet d’un adverbe de quantité.
- D’avantage permet d’introduire une idée de bénéfice ; c’est une locution.
— Je ne vois pas d’avantage à exaucer ton souhait.
Si on peut remplacer par de bénéfice, alors on écrira d’avantage.
Différent ou différend
Les deux mots sont distincts jusque dans leur nature grammaticale (l’un est un nom, l’autre un adjectif), mais leur sens l’est également.
- L’adjectif différent signifie « pas comme les autres ».
- Un différend est un conflit, un désaccord.
- Ce garçon est si différent de moi.
- Lui et moi avons souvent eu des différends par le passé…
Si on ne peut pas remplacer par désaccord, alors on écrira différent.
Du pain bénit ou du pain béni
L’expression C’est du pain bénit signifie « Quelle aubaine ! ».
Le pain bénit étant du pain qui a reçu la bénédiction d’un prêtre, au sens religieux du terme, on l’écrit toujours avec un « t » à la fin.
- Cette rumeur, c’est du pain bénit !
En mon for intérieur
L’écriture spécifique de l’expression En mon for intérieur tient ses origines de la langue latine.
Quoi qu’il en soit, elle est invariable et on y écrit le nom for sans « t » à la fin, car il ne s’agit pas de parler de l’adjectif fort ni de la forteresse, mais d’un lieu intime.
- En son fort intérieur, il était convaincu de la bonne foi de sa sœur.
- En son for intérieur, il était convaincu de la bonne foi de sa sœur.
Et bien ou eh bien
L’interjection Eh bien, qui est utilisée pour s’exclamer et/ou interpeller quelqu’un, n’inclut pas la conjonction de coordination Et.
Par conséquent, on l’écrit avec un « h », et non un « t ».
- Et bien, quel appétit tu as !
- Eh bien, quel appétit tu as !
Faire bonne chère ou faire bonne chair
Il est très facile de commettre cette faute si l’on n’y prête pas attention, car on a l’impression que chair est plus proche du sens donné (avec la chair que l’on mange, la chair animale par exemple) que le mot chère…
En réalité, l’expression Faire bonne chère, synonyme de se régaler, est invariable et s’écrit toujours Faire bonne chère.
- Grâce au délicieux repas que tu as préparé, nous allons faire bonne chair !
- Grâce au délicieux repas que tu as préparé, nous allons faire bonne chère !
Pallier à
Cette erreur-ci est très fréquente : puisque l’on « remédie à quelque chose », l’esprit a tendance à déduire que l’on « pallie à quelque chose ».
Or, le verbe pallier étant un verbe transitif direct, le faire suivre de la préposition « à » est inutile, et même fautif.
On écrira toujours pallier + quelque chose (sans à), et non « pallier à quelque chose ».
- Pour pallier à ce problème, il faut raisonner intelligemment.
- Pour pallier ce problème, il faut raisonner intelligemment.
Par acquit de conscience
On écrit toujours l’expression Par acquit de conscience avec un « t », pour la simple et bonne raison qu’il s’agit ici du participe passé du verbe acquitter, à ne pas confondre avec celui du verbe acquérir.
- Par acquis de conscience, j’ai relu mon article une dernière fois avant de l’envoyer.
- Par acquit de conscience, j’ai relu mon article une dernière fois avant de l’envoyer.
Peut être ou peut-être
On distingue :
- l’adverbe peut-être, qui porte un trait d’union et peut être remplacé par probablement dans la phrase ;
- la combinaison du verbe pouvoir au présent de l’indicatif (à la troisième personne du singulier) et de l’auxiliaire être dans sa forme infinitive.
- Tu devrais peut être renoncer à ce projet…
- Tu devrais peut-être renoncer à ce projet…
- Mon chat peut-être pénible, parfois…
- Mon chat peut être pénible, parfois…
Si on ne peut pas remplacer par probablement, alors on écrira peut être.
Pour ce faire ou pour se faire
En cas de confusion, pour savoir si l’on doit mettre ce ou se lorsque l’on souhaite écrire Pour ce/se faire, il faut simplement reformuler la phrase dont il est question.
En effet, Pour ce faire signifie « pour faire cela », qui peut s’y substituer sans problème.
- Nous allons écrire un poème : prenez un carnet et un stylo pour ce faire.
Alors je peux également écrire ceci :
- Nous allons écrire un poème : prenez un carnet et un stylo pour faire cela.
Quand même ou comme même
À ranger dans la même catégorie que « Sa va », « comme même », au sens de « quand bien même », est une erreur qui peut ôter toute crédibilité à un texte écrit ou un locuteur.
En effet, même si Comme même existe en tant que synonyme de puisque même, cette tournure est très peu employée, en plus d’être quelque peu oralisée.
La locution adverbiale Quand même est beaucoup plus courante.
On l’utilise au sens de cependant, pourtant.
- J’ai gagné la partie, mais tu as quand même marqué sept points.
- J’ai gagné la partie, mais tu as comme même marqué sept points.
Se rappeler (de)
Cette faute de syntaxe souffre de la même mécanique piégeuse que Pallier à.
En effet, se rappeler est aussi un verbe transitif direct : on se rappelle quelque chose, pas de quelque chose.
- Je me rappelle de la tarte à la rhubarbe de ma grand-mère.
- Je me rappelle la tarte à la rhubarbe de ma grand-mère.
Il s’agit typiquement d’une erreur induite par les usages oraux, devenue si fréquente et qui semble si naturelle qu’elle a fini par se répandre à l’écrit.
Sens dessus dessous/sans dessus dessous
L’expression Sens dessus dessous, qui signifie « en grand désordre », est invariable et s’écrit toujours avec un « e ».
Sinon, cela signifierait que l’on parle d’une personne dépourvue de sous-vêtements, et donc nue.
- Mes enfants ont laissé la maison sans dessus dessous pendant mon absence.
- Mes enfants ont laissé la maison sens dessus dessous pendant mon absence.
Tache/tâche
- Une tâche, avec accent circonflexe, désigne une corvée, un travail à exécuter.
- Une tache, sans accent circonflexe, est une salissure, une souillure.
- Cesse de te tuer à la tâche !
- Mon t-shirt a une tache.
Mais si on peut remplacer par salissure, alors on écrira tache.
Comment éviter les fautes de syntaxe courantes ?
Faire des fautes de syntaxe, tout comme faire des fautes d’orthographe, n’est pas une fatalité.
Néanmoins, si toutes ces règles ont un peu de mal à rentrer dans un premier temps, et ce d’autant plus si vous souffrez de dyslexie, ne culpabilisez pas : tous les spécialistes de la langue et les correcteurs professionnels vous le diront, les fautes que l’on retrouve sont les mêmes la plupart du temps et correspondent à des automatismes intégrés par tous via la langue orale du quotidien, sinon aux règles les plus vicieuses de la langue française.
S’en débarrasser demande de la patience, mais ce n’est pas impossible.
Néanmoins, certaines circonstances requièrent une orthographe et une syntaxe impeccables dans des délais restreints :
- vous devez rendre un devoir important ;
- votre mémoire ou votre thèse doit être envoyée rapidement à vos tuteurs ;
- vous devez rédiger un rapport de stage ;
- vous avez à écrire une lettre de motivation…
Cela peut être d’autant plus frustrant que, même si vous êtes habituellement bon en français, le fait d’avoir lu et relu maintes fois un texte que l’on a écrit soi-même peut rendre les fautes invisibles à nos yeux : le cerveau lit ce qu’il pense avoir écrit, et non ce que vos mains ont réellement écrit.
Partant de là, comment vous assurer d’éviter les fautes de syntaxe qui pourraient vous desservir auprès d’un professionnel ou d’un recruteur ?
Il existe plusieurs méthodes.
La checklist personnelle
Nous avons listé dans l’article plusieurs points sur lesquels il est nécessaire de faire preuve d’une vigilance particulière, car particulièrement piégeux. Cela dit, certains vous sont peut-être déjà familiers, quand au contraire d’autres manquent à l’appel à votre sens…
Établir votre propre liste de points de vigilance est une solution sûre pour localiser les potentielles fautes de syntaxe lors de la relecture de vos écrits, surtout quand de nos jours les traitements de texte permettent d’effectuer une recherche ciblée de n’importe quel terme grâce au raccourci clavier Ctrl + F.
Une fois votre checklist personnelle établie, libre à vous d’apprendre ces règles par cœur, en utilisant pour ce faire les astuces données ou en inventant vos propres « trucs » !
Les moyens mnémotechniques les plus efficaces sont ceux qui trouvent un sens particulier pour vous, alors soyez inventifs…
Recourir à un correcteur de fautes de syntaxe
Les correcteurs de fautes de syntaxe automatiques
Quand le temps et l’espace mental manquent, la technologie peut venir à votre secours…
Nous avons la chance de vivre à une époque où coexistent de nombreux logiciels et outils dédiés à la correction des fautes de syntaxe, qui pointent non seulement du doigt les problèmes de langue, mais peuvent vous fournir des explications claires et personnalisées.
C’est le cas du correcteur d’orthographe mis au point par Quillbot.
Correcteur de fautes de syntaxe, mais également d’erreurs orthographiques, grammaticales ou de ponctuation (il n’hésitera pas à vous rappeler que vous avez oublié une espace devant tel ou tel signe…), cet outil gratuit, alimenté par intelligence artificielle, peut être une solution rapide et ludique pour éliminer les fautes en un temps record, voire vous aider à améliorer votre style d’écriture sur le moyen terme grâce à une utilisation régulière.
De plus, dans le cas où vous auriez toujours un doute sur une formulation en particulier et souhaiteriez passer par une reformulation pour éliminer tout risque d’erreur sur un point délicat, nous avons également mis à votre disposition un outil efficace pour reformuler un texte. Également gratuit, ce logiciel en ligne vous propose des tournures différentes à partir d’une copie de votre texte original. Bien sûr, rien n’est imposé : il propose, vous disposez. Cela peut être sécurisant en cas d’hésitation persistante.
Les correcteurs professionnels
Enfin, pour les projets les plus importants (comme la rédaction d’un mémoire, d’une thèse ou d’un roman, pour lesquels la présence de fautes dans le jet final pourrait vous coûter des points et des opportunités après tant d’énergie et de travail fournis), faire appel à un correcteur professionnel peut être une alternative à envisager.
C’est la solution la plus sûre, mais aussi la plus coûteuse, car un correcteur humain passera de nombreuses heures sur votre texte et devra le relire plusieurs fois pour être sûr de ne rien laisser passer…
Aussi, pour un tel investissement, il est important de vérifier les connaissances en matière de langue, de grammaire et de syntaxe (références à l’appui) avant de signer tout devis.
Un correcteur compétent n’est pas seulement quelqu’un de « bon en français » ; c’est un professionnel de la langue qui sait, rien qu’en scannant un texte, cerner vos points faibles et où chercher les erreurs éventuelles. Il saura également vous expliquer pourquoi tel usage est fautif, sources académiques à l’appui.
Un bon correcteur est donc pointilleux, consciencieux, et surtout passionné.
Cela pourrait vous sembler un bon compromis à première vue, surtout si vous avez un budget limité, mais ces « correcteurs » se contenteront bien souvent de copier-coller votre texte sur un logiciel d’intelligence artificielle et de vous faire part de ses suggestions, ce que vous pourriez tout à fait faire seul à moindre coût, voire pour 0 euro avec un logiciel gratuit comme celui que propose Quillbot.
Sachez qu’un vrai correcteur professionnel ne se servira de ces logiciels qu’en dernière intention, lors de la toute dernière relecture de votre texte. Et surtout, il saura détecter et vérifier les commentaires erronés qui peuvent être suggérés par l’intelligence artificielle, qui, tout comme l’Homme, n’est pas infaillible, mais a encore deux cordes en moins à son arc : l’expérience et la passion…