La narration | Enjeux et caractéristiques
La narration, ou l’art de raconter des histoires… Et quel art ! Depuis la nuit des temps, qu’ils se rassemblent autour d’un feu, dans une salle de cinéma, devant une pièce de théâtre ou derrière un écran, les êtres humains raffolent qu’on leur raconte quelque chose.
Cela peut être l’épopée d’un héros, une histoire d’amour contrariée, un mystère à résoudre, une descente aux enfers, la déchéance d’une société, une quête périlleuse, ou encore le drame d’une vie… En vérité — et c’est une excellente nouvelle pour tous les amoureux du récit —, il y a autant d’histoires à conter que de gens pour les écouter.
Pourtant, derrière le mythe de l’écrivain, du scénariste ou du conteur touché par la grâce (ou sa muse, c’est selon), il existe un véritable artisanat du récit, fait d’usages tacites et de règles. Cela commence par la nécessité d’effectuer un arbitrage essentiel en matière de narration : choisir sous quel angle raconter son histoire, et à travers quel regard.
Ellwood appréciait aussi de s’asseoir sur le toit. Il donnait à sa main la forme d’une arme et tirait sur ceux qui passaient. »
(Alice Winn, Les Ardents)
Analyse :
L’incipit (soit les tout premiers mots) du roman d’Alice Winn, Les Ardents, introduit d’emblée les deux personnages principaux qui porteront le récit dans le cadre où ils évoluent en premier, soit l’école privée dont ils sont tous les deux pensionnaires.
En se plaçant au-dessus du décor et en plongeant dans les pensées et les sentiments des deux personnages, et non d’un seul, l’autrice choisit de s’appuyer sur une narration que l’on dit omnisciente.
Lorsqu’on parle de narration en littérature, c’est souvent pour aborder la question des points de vue narratifs ou de la personne narrative.
En effet, votre cerveau, qui redoute plus que tout de sortir de sa zone de confort, fera tout pour vous détourner de votre projet de roman ou de nouvelle en braquant vos projecteurs internes sur la moindre difficulté que vous pourriez rencontrer.
Heureusement, il existe des astuces pour vous faciliter la tâche, diminuer votre charge mentale, et surmonter votre syndrome de l’imposteur une bonne fois pour toutes.
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Narration : définition
La narration désigne l’acte qui consiste à raconter une histoire, c’est-à-dire à présenter des faits réels ou imaginaires organisés dans le temps.
Derrière ce concept, il y a bien sûr ce que l’on raconte (l’histoire, l’intrigue, les personnages…), mais aussi comment on décide de le raconter, à travers quel type de récit et selon quel point de vue.
Ce choix narratif ne saurait reposer uniquement sur un quoi, mais aussi sur un comment et sur un qui, ce dernier étant incarné par trois instances : le personnage, le narrateur, et l’auteur.
- les personnages, qui subissent ou engendrent les évènements relatés,
- le narrateur, soit la voix qui relate ces péripéties, et qui nous parvient par le biais de la narration,
- et enfin, à une échelle plus implicite, l’auteur, qui tire les ficelles et joue avec les personnages.
Ces trois strates se confondent rarement toutes au sein d’un même récit, excepté dans un cas bien précis : celui de l’autobiographie, où le personnage, le narrateur et l’auteur sont précisément la même personne ; on ne distingue alors qu’une seule instance narrative.
De façon plus pragmatique, toute fiction pure rend automatiquement la possibilité d’un tiercé gagnant impossible, puisque l’auteur réel est forcément en dehors de l’histoire, les personnages d’un univers fictif étant de facto inventés.
En littérature, l’histoire est racontée à travers le récit d’un narrateur, qui peut être aussi bien extérieur à l’histoire (observateur externe) qu’un de ses personnages.
Ce narrateur, dont les fils, tels ceux d’une marionnette, sont tirés par l’auteur, choisit ce que le lecteur voit, entend, comprend, perçoit ou ignore. Ce parti pris influence profondément la perception des personnages, mais également l’intensité du suspense et la portée symbolique du récit. Il est donc tout sauf arbitraire.
Personnellement, je n’avais rien contre Mme Lu, la prof, même si elle boitait. Mais pour pouvoir prendre ma douche, le soir, j’étais obligée d’attendre que toutes les autres soient couchées — quand on n’entendait plus que le bourdonnement des veilleuses dans le couloir. Deux heures du matin. Trois heures. Trois heures et demie. Pas question qu’on m’accuse de faire du voyeurisme. Ou qu’on me voie toute nue. Sans blague, j’étais pas une bête curieuse !
La nuit venue, je reprenais possession du dortoir, comme la première semaine où j’étais arrivée. J’ôtais mon peignoir et je fendais les nuages de vapeur jusqu’au jet d’eau brûlante, purifiante. J’imaginais qu’elle faisait fondre ma graisse qui s’écoulait en tourbillons dans la bonde. »
(Le chant de Dolorès, Wally Lamb)
Analyse :
Cet extrait du Chant du Dolorès, roman initiatique de Wally Lamb, est à l’image du reste du récit : très incarné, pareil à un monologue intérieur, et en accord avec la voix cynique et désabusée du personnage principal dont on raconte l’histoire, Dolorès.
Pour faire résonner cette voix et créer une proximité forte entre ce personnage et le lecteur, l’auteur a choisi de réunir deux instances narratives en une seule, en employant le point de vue interne. Ainsi, le personnage principal et le narrateur sont la même personne.
Si Wally Lamb avait choisi de raconter Dolorès « en dehors de Dolorès », l’effet obtenu n’aurait certainement pas été le même.
Pour résumer, la narration n’est ni l’histoire ni le récit seul, mais bien l’acte de faire d’une histoire un récit.
Par conséquent, elle réside sur l’alliance du fond (= l’histoire, l’intrigue) et de la forme (= le récit, le texte) au service d’une même œuvre narrative.
Pour ce faire, un écrivain (ou un scénariste, ou un conteur ; son statut importe peu), celui qui accomplit l’acte de « mise en récit », aura à choisir parmi une multitude de paramètres concernant le cadre formel et énonciatif dans lequel il souhaite inscrire son intrigue, afin de lui donner une identité propre ou de faire résonner un message en particulier.
Parmi ces variables, on retrouve la temporalité du récit (passée, présente ou future), sa chronologie, son rythme, son découpage, ses thèmes… mais aussi, et au tout premier plan, le point de vue du narrateur.
Les types de narration
En matière de narration, le point de vue du narrateur ne doit pas être confondu avec la personne narrative, notamment lorsqu’il est question du point de vue interne.
Les points de vue narratifs
Le point de vue narratif (que l’on appelle aussi focalisation ou voix narrative), c’est avant tout une question de perspective.
On discerne trois grands types de points de vue narratifs :
- le point de vue interne,
- le point de vue externe,
- le point de vue omniscient.
Toutefois, dans certains médias ou canaux de communication, notamment les communautés de jeunes auteurs sur Internet, PDV est remplacé par l’acronyme « POV », qui est l’abréviation de son équivalent anglais, Point of View.
Les deux signifient la même chose.
Le point de vue interne
Le point de vue interne — ou narration interne — est le mode narratif par le biais duquel le lecteur accède à un récit via les perceptions, les sentiments, les sensations et le vécu d’un personnage qui est partie prenante de l’histoire.
Le narrateur interne adopte la perception d’un personnage en particulier. Il a accès à l’entièreté de ses pensées et de son monde intérieur.
Par conséquent, le lecteur perçoit l’univers de l’histoire sous le prisme de sa subjectivité, et doit se contenter des seules informations qu’il possède.
Ainsi, personnage et narrateur se confondent, et seul l’auteur est distinct.
Le point de vue externe
Le point de vue externe — ou narration externe — est le mode narratif selon lequel le narrateur se place en observateur extérieur de l’histoire et des personnages.
Il observe et décrit les évènements et les protagonistes en toute objectivité, sans jamais avoir accès aux pensées, aux sensations physiques, aux opinions ou au passé de quiconque.
La force du point de vue externe (sa neutralité absolue, quasi journalistique, garante d’une objectivité à toute épreuve) est également sa plus grande faiblesse, et ce qui fait de lui le moins commun des trois points de vue : l’immersion dans une histoire passant par l’identification aux personnages, la narration externe prend le risque de laisser le lecteur de fiction au bord de la route.
Le point de vue omniscient
Le point de vue omniscient — ou narration omnisciente — est le mode narratif qui repose sur l’emploi d’un narrateur qui sait absolument tout de tous les personnages de l’histoire, de leurs destinées passées, présentes et futures, et du déroulé des évènements.
Conformément à son superpouvoir d’omniscience, on l’appelle aussi le narrateur-Dieu, ou la focalisation zéro.
Ensemble, elles feraient s’élever dans la nuit le plus doux des feux.
User d’un narrateur omniscient permet au lecteur d’accéder à l’état d’esprit de plusieurs personnages, et à des informations qu’eux-mêmes n’ont pas.
Il est, de ce fait, très intéressant pour distiller à son lecteur des informations ignorées des protagonistes. On crée ainsi un effet de confidence, et l’enjeu du suspense devient tout autre.
Exemple :
Dans Juillet noir, un roman noir qui porte bien son nom, l’autrice, Amélie de Lima, a choisi d’alterner entre deux points de vue internes : celui du personnage d’Estelle, la victime, et celui de Patrick, son bourreau… en apparence, du moins !
Ce choix est d’autant plus intéressant que l’un des points de vue est écrit à la première personne, tandis que l’autre est écrit à la troisième personne. Ce cas d’école qui prouve qu’un même point de vue n’est pas toujours associé à une personne en particulier…
Les personnes narratives
La personne narrative — ou personne de narration — est incarnée par la personne grammaticale qui désigne le narrateur dans le récit.
Autrement dit, le pronom personnel sujet qui lui est associé (je, il/elle, et beaucoup plus rarement tu, nous, vous et ils/elles) s’ajuste en fonction de la place qu’il occupe dans l’histoire.
(Rebecca Makkaï, Chapardeuse)
Analyse :
L’extrait ci-dessus, comme tout le roman dans son ensemble, est écrit à la première personne et adopte le point de vue de Lucy.
Il s’agit donc d’un récit au point de vue interne, car il adopte la vision d’un personnage en particulier sur l’histoire.
Attention à un piège courant, qui est de confondre point de vue narratif et personne narrative !
En effet, le « Je » narratif introduit forcément un point de vue interne… mais le point de vue interne peut, lui, prendre la forme d’autres personnes : la troisième personne (on parle alors de troisième personne focalisée), et même la deuxième.
La narration, c’est la manière dont une histoire est racontée.
La diégèse, c’est l’histoire (soit l’univers) que l’on raconte grâce à la narration.
La personne et le point de vue narratifs relèvent de la narration. Il s’agit en quelque sorte de technique, de « tambouille interne » ; le lecteur voit le résultat final, mais il ne se pose pas toutes ces questions en lisant l’histoire… du moins si l’auteur a bien fait son travail.
Ce faisant, ces paramètres participent au développement de la diégèse et à la façon dont elle sera racontée par l’auteur et perçue par le lecteur.
En somme, la narration est là pour servir la diégèse.
Ainsi, en plus des points de vue narratifs, on peut rencontrer les notions de focalisation intradiégétique et de focalisation extradiégétique.
- La narration intradiégétique (= qui se place à l’intérieur de la diégèse), c’est quand l’histoire est racontée par un personnage qui est partie prenante de l’histoire principale, ou d’une autre histoire qui lui est enchâssée.
Ce peut être le personnage principal (ou plusieurs, en alternance), mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, dans Gatsby le Magnifique, de Francis Scott Fitzgerald, le personnage autour duquel tourne l’histoire est Jay Gatsby, mais c’est un autre personnage, Nick Carraway, qui nous la raconte de son point de vue.
Le point de vue interne relève typiquement d’une narration intradiégétique. - La narration extradiégétique (= qui se place à l’extérieur de la diégèse), c’est quand le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire, mais une instance extérieure, une sorte de spectre qui plane sur le récit. On peut le voir comme un double fictionnel de l’auteur.
Elle est synonyme soit de point de vue omniscient, soit de point de vue externe.
Narration : des exemples concrets
La littérature est riche d’une quasi-infinité d’exemples de narration, lesquels prennent tous des tons divers et poursuivent des objectifs différents.
Exemples de narration interne
La première idée qui nous vient à l’esprit quand on songe à une histoire écrite du point de vue interne, c’est un récit à la première personne du singulier. Il est vrai que c’est un mode de narration des plus courants.
Voilà qui devrait attirer l’attention du comité d’évaluation.
Non pas qu’ils s’en soucient. Des dizaines de professeurs en herbe font la queue pour prendre ma place ; plein de gens prêts à changer de voie et à vendre leur âme pour décrocher un poste dans une école argentée. Et si jamais il n’y a pas assez de volontaires, la Famille idéale n’aura qu’à puiser dans ses réserves sans fond pour proposer un salaire encore meilleur. »
(Christina Dalcher, QI)
Première personne et « Je » narratif font un excellent ménage, mais ils ne sont pas les seuls. D’ailleurs, le point de vue le plus courant en littérature contemporaine est le point de vue interne à la troisième personne.
(Hervé Le Corre, Traverser la nuit)
Voilà un exemple typique d’usage de la troisième personne au point de vue interne qui adopte la voix du personnage malgré l’absence d’un « Je » narratif. Nous avons autant l’impression de plonger dans son esprit et de vivre son flot de pensées que si nous étions à la première personne : c’est là le tour de force exécuté par la troisième personne focalisée.
Ce type de narration, très prisé par la littérature actuelle, entretient la connexion du lecteur avec le personnage qu’il suit tout en posant sur le narrateur une cape d’invisibilité (contrairement à un « je » plus fort, qui marque sa présence, comme s’il chuchotait au creux de l’oreille du lecteur).
Ainsi, la troisième personne focalisée s’efface derrière la plume de l’auteur, et limite la distraction du lecteur sans pour autant affaiblir ou silencer la voix du narrateur.
Son objectif (et atout majeur) : elle permet de faire oublier le récit (et toute la technique qu’il recèle) au profit de l’histoire.
Enfin, il arrive que le point de vue interne s’illustre à la deuxième personne.
L’usage de la deuxième personne en tant que sujet est plutôt rare en littérature. Le « Tu » est dans ce cas le choix privilégié, mais dans des cas encore plus rarissimes, le « Vous » (pluriel, de politesse ou de distanciation) peut donner le la de la narration.
(Marie Neuser, Un petit jouet mécanique)
Ici, la narratrice (qui se prénomme Anna) parle en réalité d’elle-même et de ses souvenirs : le « Vous » est synonyme de « Je ».
L’usage du « Vous » apparaît pour l’autrice comme une façon de faire dire à la narratrice qu’elle demande au lecteur de se projeter dans son histoire, en lui murmurant « Imaginez que vous soyez à ma place à cet instant précis ».
C’est un mode de narration rare, et un pari osé, mais qui fait mouche ici grâce à l’énergie que met Marie Neuser à rendre crédible ce rapport de souvenirs, et à l’incarner.
Exemples de narration omnisciente
Un narrateur omniscient sait tout de ses personnages, qu’il s’agisse de leur passé, de leur situation présente ou de leur devenir.
Il ne se concentre pas seulement sur l’un d’eux, mais peut rentrer à l’intérieur de la psyché de chaque personnage qui a un rôle à tenir.
Le narrateur omniscient cherche souvent à transmettre au lecteur un sentiment de maîtrise totale et de toute puissance sur l’histoire racontée, avec lequel l’auteur peut jouer.
Non seulement son dernier exploit suffisait largement à le renvoyer, mais il avait déjà reçu un avertissement pour son débordement précédent… L’heure n’était plus à la clémence.
Lorsque le conseil de discipline lui demanda son avis, en tant que prof principal, Hasumi prit une mine sombre et exprima que l’exclusion était malheureusement inévitable, car il craignait que Tadenuma n’ait une mauvaise influence sur ses camarades. Et si Hasumi, qui d’ordinaire défendait ses élèves bec et ongles, le disait, c’est que le gamin devait être irrécupérable. Chacun se tint coi, imaginant ce qui se passerait si Tadenuma restait et se retournait contre eux, cette fois…
Seul Sanada, le jeune professeur de maths, tenait à ce qu’on fasse la lumière sur les raisons qui avaient poussé le gamin à un tel déferlement de violence avant de prendre une décision, mais personne ne le suivit. En désespoir de cause, il se tourna vers Nadamori, qui avait toujours tendance à chercher les compromis. »
(Yûsuke Kishi, La leçon du mal)
Exemples de narration externe
Le point de vue externe est finalement assez rare en littérature — du moins, on le tient rarement d’un bout à l’autre d’un récit —, car il se contente de décrire ce qu’un narrateur placé en retrait du décor verrait, sans jamais pénétrer la psyché de quiconque.
Il peut néanmoins être utile lorsque l’on souhaite préparer le lecteur à une certaine froideur, ou au contraire, l’inviter à imaginer lui-même quelles peuvent être les pensées et réactions internes d’un personnage.
(Claire Raphaël, S’ils n’étaient pas si fous)
Ces applications auxquelles on ne pense pas
La narration n’est pas l’apanage de la littérature, des arts de la scène et du cinéma seuls.
Son pouvoir de transmission et de captation de l’attention du destinataire est mis à profit dans de nombreux domaines :
- les jeux de société, et notamment les jeux narratifs,
- les jeux de rôle,
- les jeux vidéo,
- la pédagogie et l’enseignement,
- l’histoire et les sciences sociales,
- la psychologie appliquée aux soins thérapeutiques (par exemple, la pratique de la thérapie narrative aide les individus à retracer leur parcours personnel et leur histoire pour donner un sens nouveau et réparateur à leur vécu),
- la publicité et le marketing (notamment à travers l’utilisation du storytelling).
Le récit créé par le storytelling doit être marquant pour le consommateur, qui doit pouvoir s’identifier, adhérer à l’identité de la marque, ou à défaut, éprouver des émotions le poussant à acheter ou souscrire à un service.
Exemple de storytelling :
La marque de biscuits et de desserts Michel et Augustin s’appuie sur une identité visuelle colorée et authentique, susceptible de parler à tous les âges tout en rappelant les gâteaux de grand-mère, mais également sur un storytelling fort.
Ce storytelling est mis en avant sur leur site Internet, à travers des photos des deux fondateurs dans leur enfance et leurs premiers projets, dépeignant une amitié sans faille, et des légendes écrites sur un ton familier et rieur, comme si l’on cherchait à rendre le consommateur complice, voire partie intégrante de l’aventure. Bien sûr, ledit consommateur n’a qu’à croire ce récit sur parole…
De l’importance de maîtriser sa voix narrative
En littérature, la narration est garante de la façon dont votre lecteur va recevoir l’histoire que vous lui racontez et s’en imprégner.
La même histoire, racontée au point de vue interne, puis au point de vue omniscient, et enfin au point de vue externe, ne sera pas reçue de la même façon.
La narration n’est pas seulement un écrin qu’on ajoute en post-production pour enrober le texte d’un joli emballage, mais un ingrédient de base, indispensable à la transmission du message que vous voulez faire passer.
Ainsi, choisir son mode de narration est une tâche difficile, mais primordiale.
Évidemment, on ne saurait opérer de hiérarchie objective entre les différents points de vue ou personnes narratives. Aucun n’est meilleur, plus efficace ou plus brillant qu’un autre en soi. Cela dépend en vérité du genre exploré, de l’histoire que l’on veut raconter, et surtout de comment on veut la raconter…
Pour un roman bien construit et maîtrisé, le choix de tel point de vue au profit d’un autre s’appuie forcément sur une vision globale de son histoire et de son récit, qui doit faire l’objet d’une véritable réflexion en amont, au risque de le payer chèrement ensuite.
Opter pour un mauvais point de vue — et on entend par là une narration qui passerait à côté de son objectif et perdrait son lecteur — pourrait desservir votre intention littéraire. À l’inverse, partir d’emblée sur une focalisation en adéquation avec les idées et sentiments que vous voulez faire passer pourrait renforcer la puissance du message que vous voulez faire passer, ainsi que votre identité d’auteur.
L’essentiel, au bout du compte, est de choisir un point de vue qui sert votre intention littéraire, avec lequel vous êtes suffisamment à l’aise pour laisser s’épancher votre style.
Gardez aussi à l’esprit que vous avez le droit à l’erreur, et qu’un manuscrit peut toujours être repris par la suite. Certes, il est évidemment plus commode de choisir le bon point de vue dès le départ et de s’y tenir. Mais rien ne vous interdit, si vous réalisez que votre démarche n’était pas la bonne ou ne correspond plus à l’envergure que vous voulez donner à votre projet, de retravailler les passages concernés et de les réécrire en adoptant un autre point de vue.
Notons enfin que certains genres littéraires, pour des questions de construction ou d’habitudes du lecteur, ont tendance à gagner en efficacité s’ils se reposent sur un point de vue en particulier.
Dans le genre noir, le roman policier est friand du point de vue omniscient, qui lui permet de semer moult indices et de créer une confusion chez le lecteur, qui doit se positionner en faveur ou en défaveur de voix et d’hypothèses contradictoires. Alors que le thriller, qui cherche davantage à instaurer une ambiance et jouer sur des sensations physiques et des non-dits, aime particulièrement s’appuyer sur un point de vue interne.
Bien sûr, rien ne vous empêche de prendre le contrepied de la norme implicite pour vous démarquer…
L’avantage avec l’écriture de fiction, c’est que tout est possible, tant que tout est documenté et cohérent.
Les verbes de parole, par exemple, ne sauraient se résumer à Dire. Pour diversifier vos incises, se référer à un catalogue des synonymes de Dire est une astuce parmi d’autres.
Et si votre prose vous semble tout à coup plate et répétitive, pourquoi ne pas tenter de reformuler votre texte ?
Questions fréquentes sur la narration
- Qu’est-ce que le présent de narration ?
-
Le présent de narration n’a rien à voir avec le point de vue narratif, bien que les deux ont trait à l’art de la narration et aux arbitrages qu’il impose.
Le présent de narration est l’usage du présent de l’indicatif dans un récit au passé (le passé simple et l’imparfait étant les temps du récit courants).
On l’utilise afin de rendre une scène plus vivante, plus intense, de telle sorte qu’on décuple l’immersion du lecteur.
En passant soudain au présent pour un passage donné (car le présent de narration ne peut tenir que fugacement, au milieu d’une narration au passé), le narrateur nous fait vivre les éléments comme s’ils se déroulaient sous nos yeux à l’instant où on les lit.
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Tihay, L. (22 octobre 2025). La narration | Enjeux et caractéristiques. Quillbot. Retrieved 28 octobre 2025, from https://quillbot.com/fr/blog/ecriture-creative/narration/narration/