Vaudeville | Définition & exemples

Au théâtre, le vaudeville est une comédie généralement légère et frivole, parfois plus sérieuse et satirique, qui enchaîne quiproquos et péripéties dans l’unique but de divertir.

Vaudeville def
Pièce de théâtre dont l’intrigue comique et rocambolesque n’a pas de portée éducative ou morale.

D’origine musicale et d’allure mondaine, le vaudeville est l’un des sous-genres les plus productifs de la tradition théâtrale française.

Quiproquos, imbroglios scénographiques, décors propices aux dissimulations et aux esquives, le vaudeville se rit des mœurs bourgeoises et des époux volages…

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Vaudeville : définition et origine

Sous-genre théâtral, le vaudeville se définit par une intrigue complexe, faite de péripéties cocasses et de quiproquos amoureux, orchestrés par des procédés comiques (comique de situation, de répétition, de geste, de mots, etc.).

Si sa définition semble faire l’unanimité, l’origine du vaudeville reste obscure. L’étymologie populaire tient à le rapprocher des poèmes chantés autrefois en Normandie, dans le bassin de la Vire, dont la graphie varie en Vaudevire, Vaux-de-Vire, ou encore Val-de-Vire.

Au XVIIe siècle, des airs populaires parisiens, appelés voix de ville, se transforment en vaudevilles, des chansons aux paroles moqueuses et satiriques, s’inspirant de mélodies connues du grand public. La faute à Voltaire que chante Gavroche sur les barricades parisiennes et sous la plume d’Hugo en est un bel exemple.

Si les opinions divergent, un point commun émerge : la musique. Peu importe leurs origines, ces poèmes et chansons populaires deviennent, grâce à leurs mélodies familières, de véritables rengaines. Elles montent alors sur scène et foulent les planches dans un genre nouveau : l’opéra-comique.

Dérivé de la comédie-ballet, l’opéra-comique alterne chants, répliques et apartés dans un registre cette fois dépourvu de lyrisme. S’inspirant progressivement de l’actualité et de la vie quotidienne, l’opéra-comique transmet au vaudeville son identité : la comédie de mœurs.

Vaudeville synonyme
Dans son sens large, le vaudeville est une comédie au sujet frivole et aux multiples rebondissements.

Associé au théâtre de boulevard, ce sous-genre théâtral en assure la pérennité. Les grands classiques, maintes fois joués, font salle comble et les acteurs passent, de nos jours, des planches au petit écran, et inversement.

Si l’offre existe toujours, c’est que le public ne se lasse pas des scénarios parfois ubuesques et des stéréotypes sociaux et familiaux qui y sont mis en exergue. Grivois, libertin, croustillant, le vaudeville, porté par ses personnages hauts en couleur, demeure très apprécié du grand public.

Linguistiquement, le mot comédie reste le meilleur synonyme de vaudeville en contexte. Qui plus est, l’adjectif vaudevillesque permet de créer la locution comédie vaudevillesque qui paraphrase ce sous-genre théâtral.

Critiquant les mœurs de la bourgeoisie du XIXe siècle, le vaudeville s’établit durablement dans le paysage théâtral français. À l’image du Music-hall d’outre-Manche, il est d’abord émaillé d’intermèdes musicaux aux mélodies familières. Inexorablement comique, il prend parfois des allures franchement satiriques.

Comme dans la littérature de l’époque, les bourgeois sont moqués, caricaturés en personnages bedonnants, ambitieux mais fainéants, dont la bêtise n’a d’égale que l’étroitesse d’esprit.

Du bourgeois des villes à celui des champs, les auteurs de vaudeville s’en donnent à cœur joie : la bourgeoisie revêt tous les travers moraux et sociétaux de l’époque, de l’adultère au cocufiage.

Immensément populaire, le vaudeville atteint une production théâtrale inégalée pour un sous-genre. Au milieu du XIXe siècle, il n’y a pas assez de théâtres en France pour y jouer toutes les comédies vaudevillesques qui s’écrivent.

Ce raz de marée inonde les scènes au détriment de la qualité des pièces. Les intrigues, écrites à la va-vite, deviennent insipides et reflètent l’épuisement du genre. Critiques, comme public, déclarent unanimement la mort du vaudeville. La Première Guerre mondiale et l’instabilité politique du siècle à venir mettront fin à sa production effrénée.

Vaudeville : exemples

De la surproduction théâtrale du XIXe siècle sont nés quelques classiques vaudevillesques qui, résistant au temps et à l’Histoire, sont passés à la postérité.

De fait, Eugène Labiche et Georges Feydeau, dont le talent a ralenti l’oubli, sont parmi les plus célèbres vaudevillistes du théâtre français.

Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche

Comédie en cinq actes, Un chapeau de paille d’Italie est présentée pour la première fois le 14 août 1851 au Théâtre du Palais-Royal, à Paris. À la limite de l’absurde, Eugène Labiche assemble quiproquos et rebondissements dans une intrigue de haute volée.

Dans le premier acte, le chapeau d’une femme mariée est mangé par un cheval alors qu’elle converse avec son amant. Redoutant la jalousie de son époux, cette dernière somme le propriétaire du cheval de remplacer le chapeau mangé pour dissiper les soupçons de son mari.

Parfaitement huilé, le mécanisme du vaudeville se met alors en place : l’intrigue se complique et les quiproquos divertissent, dans une succession de rebondissements comiques, déclenchés les uns en réaction des autres.

Cet effet domino participe à une structure narrative inhérente au vaudeville. Le personnage principal se lance dans une quête effrénée à la recherche d’un objet (un chapeau identique), dont la perte est minime et insignifiante, voire tout à fait saugrenue.

Poursuivant sa quête, le protagoniste se confronte à des lieux et à des personnages qui nourrissent l’intrigue de péripéties farfelues, d’échanges houleux et de stichomythies bien senties, au gré de mauvaises rencontres et de courses-poursuites burlesques.

Malgré tous les obstacles rencontrés, la déroute annoncée est toujours évitée. Trame narrative et structure dramatique s’emboitent pour revenir à la neutralité de la situation initiale.

Dans cette comédie, Labiche pose les bases de la dramaturgie du vaudeville : des coups de théâtre incessants qui ralentissent ou accélèrent l’action, mais dont le rythme soutenu revient invariablement au point mort dans un dérapage parfaitement contrôlé.

La puce à l’oreille de Georges Feydeau

Jouée au Théâtre des Nouveautés le 2 mars 1907, La Puce à l’oreille est la quintessence du vaudeville. Georges Feydeau y orchestre ses acteurs à la baguette dans une scénographie réglée comme du papier à musique.

Se soupçonnant d’adultère, les personnages exécutent une véritable chorégraphie mêlant gestes et répliques dans un comique de mots et de situation. Digne d’un ballet, la mise en scène de Feydeau rend brillamment hommage aux origines musicales du vaudeville.

Dans l’acte II, le rideau s’ouvre sur le premier étage du Minet Galant, un hôtel de passe dont les murs « basculent » pour permettre aux clients d’échapper au délit pénal d’adultère en cas de descentes de police impromptues.

Véritable architecte de la représentation spatiale, Feydeau utilise son décor jusque dans le moindre recoin. La scène devient un kaléidoscope de lieux de représentation, dans lesquels l’intrigue se déroule et s’emmêle.

Couloirs, murs, portes, fenêtres, rien n’est laissé au hasard ; le plus infime espace participe à l’action. La scène ainsi cloisonnée offre une multitude de points aveugles et induit le déplacement des acteurs. Les personnages entrent et sortent, se cachent, s’échappent au vu et au su de tous, sauf des principaux intéressés.

Le trucage scénique participe grandement au comique de situation : deux personnages opportunément sosies alimentent un brillant quiproquo, amplifié aux yeux du public par l’artifice technique.

L’identique devient distinct ; le visible est dissimulé, l’invisible montré. À la confusion des personnages s’ajoute la fraude du décor qui donne une longueur d’avance au spectateur.

Mêlant magistralement le fond et la forme, Feydeau embrouille l’espace et falsifie l’identité de ses personnages pour le plus grand bonheur du public. À la manière d’un illusionniste, le vaudevilliste trompe et manipule à travers des subterfuges narratifs et scénographiques qui feront école bien au-delà des planches…

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Charrin, A. (28 octobre 2025). Vaudeville | Définition & exemples. Quillbot. Date : 24 novembre 2025, issu de l’article suivant : https://quillbot.com/fr/blog/theatre/vaudeville/

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.

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