Temps de l’indicatif | Définition & valeurs temporelles
En français, les temps de l’indicatif expriment une réalité de façon neutre, sans jugement ou modalité.
Possédant une valeur temporelle passée, présente ou future, ils s’opposent au mode subjonctif, impératif et infinitif.
- Temps simples :
- Présent : Je cours un marathon.
- Imparfait : Je courais un marathon.
- Futur : Je courrai un marathon.
- Conditionnel présent : Je courrais un marathon.
- Temps composés :
- Passé composé : J’ai couru un marathon.
- Plus-que-parfait : J’avais couru un marathon.
- Futur antérieur : J’aurai couru un marathon.
- Conditionnel passé : J’aurais couru un marathon.
Temps de l’assertion et de la certitude, les temps de l’indicatif regroupent quatre temps simples, quatre temps composés, quatre temps (en théorie) surcomposés, et évidemment des exceptions.
Figure de proue de la conjugaison française, le présent, le passé composé et le futur proche résistent pour l’instant à l’outrage du temps… mais pour combien de temps ?
Et si l’IA est responsable de la mise au rancart de certains ouvrages remarquables, c’est bien aux algorithmes que l’on doit ce gain de temps aussi incontestable… qu’appréciable !
Table des matières
Les temps de l’indicatif
Le mode indicatif sert à énoncer un fait dont la certitude n’est pas remise en question. À l’inverse du subjonctif, l’indicatif affirme, conteste et déclare sans détour, notamment au sein de phrases déclaratives de forme affirmative ou négative.
Par ailleurs, dans les phrases complexes, les temps simples de l’indicatif sont associés à d’autres temps composés de l’indicatif, voire à d’autres modes, pour respecter à la fois une chronologie temporelle et le principe de concordance des temps.
| Présent
(verbe être) |
Imparfait
(verbe être) |
Passé simple
(verbe être) |
Futur simple
(verbe être) |
| Je suis | J’étais | Je fus | Je serai |
| Tu es | Tu étais | Tu fus | Tu seras |
| Elle/on/il est | Elle/on/il était | Elle/on/il fut | Elle/on/il sera |
| Nous sommes | Nous étions | Nous fûmes | Nous serons |
| Vous êtes | Vous étiez | Vous fûtes | Vous serez |
| Elles/ils sont | Elles/ils étaient | Elles/ils furent | Elles/ils seront |
| Passé composé
(verbe avoir) |
Plus-que-parfait
(verbe avoir) |
Passé antérieur
(verbe avoir) |
Futur antérieur
(verbe avoir) |
| J’ai eu | J’avais eu | J’eus eu | J’aurai eu |
| Tu as eu | Tu avais eu | Tu eus eu | Tu auras eu |
| Elle/on/il a eu | Elle/on/il avait eu | Elle/on/il eut eu | Elle/on/il aura eu |
| Nous avons eu | Nous avions eu | Nous eûmes eu | Nous aurons eu |
| Vous avez eu | Vous aviez eu | Vous eûtes eu | Vous aurez eu |
| Elles/ils ont eu | Elles/ils avaient eu | Elles/ils eurent eu | Elles/ils auront eu |
| Passé surcomposé
(verbe faire) |
Plus-que-parfait surcomposé
(verbe faire) |
| J’ai eu fait | J’avais eu fait |
| Tu as eu fait | Tu avais eu fait |
| Elle/on/il a eu fait | Elle/on/il avait eu fait |
| Nous avons eu fait | Nous avions eu fait |
| Vous avez eu fait | Vous aviez eu fait |
| Elles/ils ont eu fait | Elles/ils avaient eu fait |
Il existe techniquement deux autres temps surcomposés — dont l’auxiliaire est lui-même à un temps composé —, à l’indicatif : le passé antérieur et le futur antérieur. Toutefois, ces temps ne sont plus du tout utilisés en français contemporain.
Le passé et le plus-que-parfait surcomposés présentés ci-dessus sont également en voie de disparition.
Cela dit, le passé surcomposé existe toujours dans certains dialectes régionaux, notamment en franco-provençal et dans sa variante lyonnaise. Réservé à l’oral, il est généralement remplacé par le plus-que-parfait à l’écrit.
| Conditionnel présent
(verbe aller) |
Conditionnel passé
(verbe aller) |
| J’irais | Je serais allé(e) |
| Tu irais | Tu serais allé(e) |
| Elle/on/il irait | Elle/on/il serait allé(e) |
| Nous irions | Nous serions allé(e)s |
| Vous iriez | Vous seriez allé(e)s |
| Elles/ils iraient | Elles/ils seraient allé(e)s |
Exprimant un souhait, un vœu ou une éventualité subordonnée à une condition, les conditionnels présent et passé attribuent au verbe conjugué un certain degré de possibilité, un caractère hypothétique, appelé modalité ou valeur modale.
Le conditionnel, tout comme le subjonctif, possède une valeur modale, mais c’est aussi le cas de l’imparfait et du futur de l’indicatif.
- Si tu aimais lire, je t’offrirais des cadeaux plus intéressants.
- Je ne sais pas si ce cadeau te plaira.
Aucune des trois actions soulignées ci-dessus n’est réelle : la première est une hypothèse dans le passé et les deux autres restent spéculatives dans le futur. La valeur modale de l’imparfait ou du futur n’exclut pas pour autant ces temps du mode indicatif.
Puisque le conditionnel énonce, lui aussi, un futur hypothétique soumis à une condition, la pertinence d’un mode conditionnel est discutable.
Aujourd’hui, les conditionnels présent et passé appartiennent à l’indicatif, au même titre que le futur et l’imparfait. Et pour une fois que linguistes et grammairiens s’entendent, on ne peut que leur apporter notre soutien… inconditionnel !
Les valeurs des temps de l’indicatif
Les temps de ce mode peuvent exprimer le passé, le présent ou le futur. Si les formes simples tendent à actualiser une action longue, les formes composées expriment la préséance d’une action sur une autre.
Sur la douzaine de temps qui composent le mode indicatif, les locuteurs n’en utilisent plus qu’une demi-douzaine, dont les valeurs aspectuelles couvrent 80 % de leurs besoins expressifs et narratifs. Le reste est assumé par les modes impératif, subjonctif et infinitif.
Le présent de l’indicatif
Le terme présent rassemble toutes les formes verbales indiquant que l’action se situe au moment où le locuteur parle.
Que ce soit le présent d’énonciation, le présent de narration ou le présent d’itération, les présents de l’indicatif couvrent la période de l’instant présent, mais également celle du moment des faits.
Ainsi, le présent historique et le futur immédiat évoquent respectivement un présent du passé et un présent différé. Le présent de vérité générale, lui, permet d’affirmer un énoncé dont l’exactitude demeure d’actualité.
- Présent d’énonciation :
- Je suis en train de le faire.
- Présent différé :
- J’arrive dans cinq minutes.
- Présent d’itération (ou de répétition) :
- Je bois un café noir tous les matins.
- Présent de vérité générale :
- Le soleil se lève à l’ouest et se couche à l’est.
- Présent de narration (ou présent historique) :
- Le 6 août 1945, l’armée américaine lâche sur Hiroshima, au Japon, la première bombe atomique de l’Histoire.
L’imparfait
L’imparfait, temps simple du passé, possède un aspect duratif et imperfectif. L’action évoquée par le verbe conjugué est toujours en cours d’accomplissement, voire répétée dans le passé.
L’action s’étire le long d’une période de temps dont on ne connait ni le début ni la fin. Cette absence de jalons temporels laisse supposer qu’une partie de l’action est antérieure au moment d’énonciation, mais que la suite de l’action reste à accomplir.
De fait, l’imparfait exprime aussi la simultanéité de deux actions passées et fait correspondre le moment de l’action au moment d’énonciation.
Aussi, l’imparfait historique joue un rôle narratif important pour insister sur les conséquences, dans le présent, de l’action passée.
Enfin, associé à la conjonction de subordination si, le verbe conjugué à l’imparfait énonce une possibilité. Cette valeur modale exprime davantage un présent ou un futur qu’un passé.
- Ils vivaient furieusement parce qu’ils pensaient avoir la vie devant eux.
- Tu ne me croyais jamais chaque fois que je t’en parlais.
- Le 6 août 1945, les Américains entraînaient le monde dans l’ère atomique.
- Si je ne savais pas vraiment ce que je voulais à l’époque, j’étais absolument certaine que ce n’était pas cette vie-là.
Le passé simple
La valeur aspectuelle du passé simple est à l’opposé de celle de l’imparfait. Perfectif et ponctuel, ce temps du passé permet d’enchaîner une série d’actions courtes, dont les limites temporelles sont définies dans le passé.
Ainsi, l’aspect perfectif du passé simple se charge de présenter des actions de façon successives. Les adverbes de temps sont toutefois nécessaires pour créer un effet de récurrence dans le passé.
Antérieur au passé composé, le passé simple fait référence à des évènements d’un passé lointain et définitivement révolu, qui n’a plus de conséquences sur le présent.
Ce temps du passé, propre à l’univers narratif, vit toutefois un déclin progressif depuis le XIe siècle, période des premières traces écrites de sa concurrence avec le passé composé.
- Je me levai, m’habillai et partis sans même prendre un café.
- De son vivant, il retourna plus d’une fois sur les lieux de l’accident.
- La Révolution française fut un tournant politique et social majeur.
Le passé composé
Temps composé du passé, le passé composé est utilisé, en regard du présent, pour actualiser une action dans un passé proche.
Si les conséquences de l’action se font bel et bien présentes, l’action, elle, est invariablement terminée lorsque le locuteur la rapporte. Ainsi, une action énoncée au passé composé fait toujours état de son antériorité sur une autre, généralement énoncée au présent.
Largement employé, parfois en lieu et place de l’imparfait, le passé composé tend à devenir l’unique temps du passé à l’oral, notamment lorsque les locuteurs l’accompagnent d’adverbes de temps pour en élargir sa valeur aspectuelle.
La complexité de l’accord de son participe passé l’empêche probablement d’imposer son hégémonie à l’écrit.
- J’ai pris de l’avance ce matin, alors je pars plus tôt ce soir.
- Il a oublié ses clés et je n’arrive pas à le joindre.
- Les jumelles ont fait ces biscuits pour toi.
- Je n’ai jamais dit une chose pareille !
- Nous sommes allés au Maroc l’année dernière.
- Mes grands-parents ont habité au même endroit toute leur vie.
Le futur
Le futur de l’indicatif fait référence au futur simple, lequel renvoie l’action dans un avenir relativement éloigné du moment de l’énonciation.
Opposé au conditionnel présent — avec lequel il est souvent confondu — le futur simple établit une certitude concernant la réalisation des actions énoncées. L’imprévisibilité de l’avenir est complètement évacuée de son aspect temporel.
Autrement dit, le futur simple a grammaticalement une fonction prédicative absolue. Il est d’ailleurs largement employé pour émettre des vérités générales.
- Je laverai ton kimono avant ta prochaine compétition.
- Nous aurons un temps agréable en fin de semaine.
- Tu penseras à prendre du pain en rentrant, s’il te plaît.
- Nos enfants ne pourront jamais acheter une maison.
À l’opposé chronologiquement parlant du futur simple, le futur proche rapproche l’action à venir du présent d’énonciation. Temps composé, il se construit avec le verbe aller, utilisé comme un auxiliaire, et l’infinitif du verbe à conjuguer.
L’association auxiliaire-infinitif formant une périphrase, le futur proche est souvent appelé futur périphrastique. Cette périphrase, élémentaire à conjuguer, fait de ce temps composé l’un des plus employés de l’indicatif.
Loin d’être réservé à l’oral, le futur proche couvre une valeur aspectuelle importante : celle d’un futur immédiat, ultérieure au présent différé, mais bien antérieure au futur simple.
- Il va pleuvoir toute la semaine prochaine.
- Vite, elle va arriver !
- Nous allons skier au Japon cette année.
- Ils vont sortir vers 5 heures, prépare-toi à aller les chercher.
Le conditionnel présent
Largement associé aux autres temps de l’indicatif, le conditionnel présent s’emploie dans les phrases subordonnées qui dépendent d’un verbe au passé.
Il tend de nos jours à remplacer le futur antérieur et le conditionnel passé pour exprimer une action future en cours ou déjà achevée.
Qu’elle soit à l’imparfait, au passé simple, au passé composé, voire au plus-que-parfait, la proposition principale impose sa valeur temporelle, qui devient celle d’un futur dans le passé.
- Il a appris ce matin qu’il perdrait son emploi à la fin de l’année.
- Je ne pensais pas qu’elles me suivraient jusque-là.
- Nous comprîmes dès lors que tu ne reviendrais pas.
- Ses parents avaient longtemps cru qu’elle n’y arriverait jamais.
Du discours rapporté indirect libre à la formule de politesse, le conditionnel présent possède également de nombreuses utilisations dans des propositions indépendantes, autonomes sur les plans sémantique et syntaxique.
- Elle réfléchit à toute allure : jamais elle ne s’en sortirait.
- Il regarda l’horloge. Seraient-ils rentrés avant la nuit ?
- Je serais évidemment très heureuse de faire votre connaissance.
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Charrin, A. (10 décembre 2025). Temps de l’indicatif | Définition & valeurs temporelles. Quillbot. Retrieved 19 décembre 2025, from https://quillbot.com/fr/blog/conjugaison/temps-de-l-indicatif/