Conditionnel passé | Formation & emploi
Le conditionnel passé est un temps de verbe qui sert à exprimer un fait incertain ou un regret. À l’instar du conditionnel présent, sa valeur hypothétique lui donne une signification particulière, laquelle s’inscrit dans le mode indicatif.
- J’aurais aimé venir avec toi.
- Tu serais arrivée bien plus tôt !
- Elle serait allée en Afrique.
- Nous aurions su toute sa détresse.
- Vous n’auriez jamais voulu de toute façon.
- Elles auraient accepté sans problème.
Appartenant au système verbal du passé, le conditionnel passé demeure simple de formation, mais complexe de composition.
Son utilisation reflète merveilleusement la grammaire du français : une simplicité toujours conditionnelle à l’acceptation d’une complexité certaine…
Sachez pourtant que l’emploi du conditionnel passé après le si hypothétique est tout à fait correct : elle se demandera toujours si une autre circonstance aurait changé la donne.
La subtilité de l’interrogation indirecte au conditionnel, présent comme passé d’ailleurs, n’échappe jamais aux outils d’aide à la rédaction QuillBot, surtout au correcteur orthographique ou au reformulateur de texte.
L’IA peut vous fournir d’autres exemples tout aussi complexes, mais ne pourra jamais transformer une phrase interrogative au conditionnel passé en phrase simple à conjuguer…
Conditionnel passé : formation
Temps composé, le conditionnel passé est formé de l’auxiliaire avoir ou être, conjugué au conditionnel présent, et du participe passé du verbe à conjuguer.
Autrement dit, le conditionnel passé n’a pas de terminaisons explicites. Sa formation nécessite toutefois une bonne connaissance de la conjugaison des deux auxiliaires.
Pour rappel, les auxiliaires avoir et être au conditionnel présent se conjuguent comme suit :
| ÊTRE au conditionnel présent | AVOIR au conditionnel présent |
| Je serais | J’aurais |
| Tu serais | Tu aurais |
| Elle/On/Il serait | Elle/On/Il aurait |
| Nous serions | Nous aurions |
| Vous seriez | Vous auriez |
| Elles/Ils seraient | Elles/Ils auraient |
De l’utilisation de l’auxiliaire dépend l’accord du participe passé du verbe à conjuguer. Après l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde. Associé à l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde uniquement lorsque le complément direct est placé avant l’auxiliaire.
Terminaisons conditionnel passé
| ALLER au conditionnel passé |
VENIR au conditionnel passé |
POUVOIR au conditionnel passé |
| Je serais allé(e) | Je serais venu(e) | J’aurais pu |
| Tu serais allé(e) | Tu serais venu(e) | Tu aurais pu |
| Elle serait allée On serait allé Il serait allé |
Elle serait venue On serait venu Il serait venu |
Elle aurait pu On aurait pu Il aurait pu |
| Nous serions allé(e)s | Nous serions venu(e)s | Nous aurions pu |
| Vous seriez allé(e)s | Vous seriez venu(e)s | Vous auriez pu |
| Elles seraient allées Ils seraient allés |
Elles seraient venues Ils seraient venus |
Elles auraient pu Ils auraient pu |
Les règles d’accord du participe passé sont très complexes et les exemples ci-dessous reproduisent uniquement les cas les plus usuels.
- Ces pommes, je les aurais aimées un peu plus sucrées.
- Ce résultat, tu y serais arrivée toute seule à force de réflexion.
- Elle aurait préféré ce livre.
- Nous l’aurions changé si nous avions su.
- Ces jouets, vous les auriez vraiment gardés pour vos enfants ?
- Cette recette, ils l’auraient essayée avec plus ou moins de réussite.
Une autre, plus complexe et beaucoup moins utilisée, est qualifiée de conditionnel passé 2ᵉ forme. Sous ce nom opaque se cache en réalité une forme à peine plus utilisée : le plus-que-parfait du subjonctif.
Dans le registre standard, on emploie le plus-que-parfait de l’indicatif pour exprimer la condition non réalisée d’une action, et le conditionnel passé pour formuler sa conséquence.
- Si j’avais su ce qu’elle cherchait, je l’aurais aidée.
Certains auteurs utilisent le plus-que-parfait du subjonctif pour exprimer à la fois la condition et la conséquence.
- Si j’eusse su ce qu’elle cherchait, je l’eusse aidée.
Il n’y a donc aucune différence entre le plus-que-parfait du subjonctif et le conditionnel passé deuxième forme. Ces deux temps partagent même une ressemblance majeure : leur déclin absolu, même dans la prose châtiée de la littérature contemporaine !
Conditionnel passé : emploi
Très employé dans la presse écrite, le conditionnel passé permet de rapporter une information dont on attend la confirmation. L’action passée reste ainsi en suspens le temps de sa validation.
- Le président aurait confirmé sa démission.
- Le séisme aurait fait des dommages considérables au sud de l’île.
- Les fortes précipitations auraient été à l’origine du glissement de terrain.
Le conditionnel passé est aussi largement employé avec la conjonction au cas où, qui exprime l’éventualité d’une action à venir, la perspective qu’elle se produise.
- Au cas où tu n’aurais pas assez mangé, il y a une pizza dans le congélateur.
- Qu’ils n’hésitent pas à m’appeler au cas où ils seraient perdus.
- Au cas où vous seriez intéressé par notre projet, vous trouverez nos coordonnées sur notre site.
Dans une interrogation indirecte, le conditionnel passé permet aussi d’associer, une fois n’est pas coutume, la conjonction si à la désinence verbale « -rais ».
Non content de mystifier l’une des règles grammaticales les plus rabâchées du français, il rapporte surtout une question au discours indirect, peu importe le temps d’énonciation.
- Elle se demandait (imparfait) si elle aurait accepté sa demande.
- Elles se demandent (présent) sans cesse si une autre décision aurait été plus appropriée.
- Il passerait (conditionnel présent) les prochaines années à se demander s’il aurait pu le sauver.
Autre emploi hypothétique et conditionnel, le conditionnel passé, précédé ou suivi d’une proposition subordonnée circonstancielle (ou complément de phrase) exprimant la condition, formule une action non accomplie, mais dont la réalisation dépend de cette même condition.
En d’autres mots, le plus-que-parfait de la subordonnée de condition impose une condition non réalisée, et le conditionnel passé de la phrase principale présente une action inaccomplie.
- Si elle s’en était mieux occupée, elle n’aurait pas eu ce genre de problèmes.
- On serait parvenu à un accord s’ils nous en avaient laissé le temps.
- S’il avait eu davantage d’empathie, il n’aurait jamais agi ainsi.
Enfin, dans sa forme la plus courante, le conditionnel passé permet d’énoncer un regret, un fait passé dont la réalisation est source de déception ou de remords.
Si la phrase est négative, l’énoncé ne relève plus objectivement du regret, mais témoigne néanmoins d’une situation fâcheuse et contrariante.
- Je n’aurais pas aimé être à sa place.
- Tu n’aurais jamais dû prendre cette décision sans me consulter !
- Elles auraient sans doute apprécié plus de considération.
Le conditionnel passé permet de rapporter la succession de deux actions, dont l’une est la conséquence d’une condition antérieure.
- Elle m’a assuré qu’elle me contacterait dès qu’elle aurait lu le manuscrit.
- Ils franchiraient le col aussitôt que leurs forces seraient revenues.
Exprimant un fait hypothétique, le conditionnel passé remplit ainsi la même fonction que le conditionnel présent. Toutefois, sa valeur temporelle restreint son utilisation au système verbal du passé.
- Elle voudrait une vie différente, où elle n’aurait besoin d’aucune permission pour agir à sa guise (conditionnel présent ; système verbal du présent).
- Elle aurait voulu une vie différente, où elle n’aurait eu besoin d’aucune permission pour agir à sa guise (conditionnel passé ; système verbal du passé).
Questions fréquentes sur le conditionnel passé
- Quelle est la différence entre le conditionnel présent et passé ?
-
Le conditionnel présent exprime un futur hypothétique, un évènement soumis à une condition, alors que le conditionnel passé fait référence à un évènement passé, mais non confirmé.
- Je viendrais en vélo si le temps le permet (conditionnel présent),
- Il y aurait eu au moins neuf morts (conditionnel passé).
Aussi, le conditionnel présent évoque une action future dont l’accomplissement est en cours, alors que le conditionnel passé évoque une action future dont l’accomplissement est déjà compromis dans le présent.
- Je pourrais venir dimanche si je n’ai pas trop de travail (conditionnel présent),
- J’aurais pu venir dimanche, mais j’ai trop de travail (conditionnel passé).
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Charrin, A. (14 novembre 2025). Conditionnel passé | Formation & emploi. Quillbot. Date : 19 novembre 2025, issu de l’article suivant : https://quillbot.com/fr/blog/conjugaison/conditionnel-passe/