Dans le cas échéant ou le cas échéant | Orthographe

En français, le cas échéant est une locution figée, signifiant si l’éventualité se présente.

On la retrouve fréquemment précédée, à tort, de la préposition dans. En effet, le participe présent du verbe défectif échoir transforme cette formule en pléonasme.

Le cas échéant ou dans le cas échéant ?
  • Son renvoi aurait lieu, le cas échéant, après la séance du Conseil.
  • Son renvoi, s’il avait lieu, prendrait effet après la séance du Conseil.
  • Advenant son renvoi, il aurait lieu après la séance du Conseil.
  • Son renvoi aurait lieu, dans le cas échéant, après la séance du Conseil.

Locution figée, pléonasme, verbe échoir, toutes ces notions méritent, en toute logique, une petite explication sémantique, voire une réhabilitation proprement linguistique…

Avis aux défenseurs de la norme…
En français, la frontière entre la norme et l’erreur est parfois fine, voire parfaitement invisible. Heureusement, les outils d’aide à la rédaction QuillBot s’avèrent des assistants rédactionnels précieux.

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Le cas échéant : locution figée à valeur hypothétique

La locution le cas échéant est une locution figée, c’est-à-dire qu’elle doit être prise dans son ensemble, et non comprise en associant le sens de chacun de ses mots.

Cette locution est synonyme de la préposition advenant, qui signifie si le fait a lieu.

Toutefois, sur le modèle d’autres locutions, comme dans l’éventualité où, auquel cas, si l’occasion se présente, dans l’hypothèse où, s’il advenait que, etc., les locuteurs ont tendance à faire précéder cette locution figée d’une préposition inutile, car redondante.

Le cas échéant = advenant, au besoin
  • Le cas échéant, veuillez nous informer de tout changement de situation.
  • Advenant un changement de situation, veuillez nous en informer.
  • Au besoin, veuillez nous informer de tout changement de situation.

= Si votre situation change, informez-nous-en.

Sémantiquement, la préposition advenant contient déjà une valeur hypothétique dans son participe présent. C’est cette valeur temporelle qui actualise l’éventualité.

Employé comme verbe transitif indirect, le verbe échoir signifie qu’une action arrive de manière inopinée, imprévue. Lorsqu’un honneur nous échoit, c’est qu’il nous revient sans que l’on s’y attende ou qu’on le sollicite.

Plus guère utilisé en français moderne, le verbe défectif échoir et les quelques valeurs temporelles qui en résultent se sont figées.
Ainsi, un contrat échu, c’est-à-dire un contrat qui arrive à échéance ou qui respecte un échéancier, présente le participe passé à valeur adjectivale du verbe échoir.

Des modèles fautifs, mais des structures récurrentes…
Le cas échéant est bel et bien l’expression de la possibilité qu’un fait ait lieu, sans préposition préalable.

Cette expression est loin d’être le seul cas de l’influence d’un modèle morphologique sur un autre. La tournure pallier à, calquée sur le modèle parer à, est une « erreur syntaxique » tellement courante qu’elle passe complètement inaperçue.

Certains pléonasmes font aussi partie des erreurs récurrentes dans le discours des locuteurs, comme le fameux au jour d’aujourd’hui.

S’il fait l’objet de tous les reproches, peu de locuteurs savent que le mot aujourd’hui est déjà, lui-même, un pléonasme. Étymologiquement, hui signifie jour, donc aujourd’hui se traduit littéralement par au jour du jour.

Pléonasmes étymologiques ou structures morphologiques voisines, certaines erreurs sont des « fautes » uniquement parce qu’on les juge comme telles.

Si pallier à et aujourd’hui ne posent aucun problème en français moderne, c’est justement parce que leur récurrence, leur répétition a invisibilisé l’erreur, et, par conséquent, a nettement modifié notre jugement de valeur.

En résumé, cacher cette « faute » que je ne saurais voir, et qui, à force de répétition, n’en sera plus une…

La locution le cas échéant présente déjà, dans le sens et la valeur temporelle du verbe échoir, une situation hypothétique, comme c’est le cas des conjonctions advenant que ou supposons que.

Inutile donc de la faire précéder d’une préposition. Sachez, le cas échéant, que bien d’autres locuteurs font ce pléonasme, voué à le rester à plus ou moins longue échéance…

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Charrin, A. (10 octobre 2025). Dans le cas échéant ou le cas échéant | Orthographe. Quillbot. Date : 22 novembre 2025, issu de l’article suivant : https://quillbot.com/fr/blog/orthographe/dans-le-cas-echeant-ou-le-cas-echeant/

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Aude Charrin, MA

Traductrice et linguiste de formation, Aude a également enseigné le français à des jeunes en difficulté scolaire. Sa nouvelle mission : démocratiser la langue française en vulgarisant ses concepts.

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