Le complément d’objet indirect (COI)

Il a probablement marqué vos journées passées sur les bancs de l’école, et pourtant, il y a de grandes chances que vous n’ayez plus entendu son nom depuis des années, et ce alors même qu’il demeure partie intégrante de votre quotidien. Que vous lisiez, conversiez ou rédigiez un mail tout ce qu’il y a de plus formel, le complément d’objet indirect est une fonction syntaxique des plus répandues dans le langage courant.
Dans une phrase, il sert à indiquer la personne (ou la chose) qui reçoit l’action du verbe. Pour ce faire, il vient compléter ce dernier par l’intermédiaire d’une préposition.

Complément d’objet indirect exemple
Je me fie à ton jugement.

Explication :

À ton jugement est un groupe prépositionnel à fonction de complément d’objet indirect.

Il complète le verbe se fier grâce à l’intermédiaire de la préposition à. C’est justement la présence de cette préposition qui permet de lui accoler le qualificatif indirect, le distinguant d’un complément d’objet direct.

Concept fondateur de la grammaire traditionnelle, le COI (de son appellation abréviative) a, au fil du temps, opéré une légère mue par souci de clarté et de logique… Explications.

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Qu’est-ce qu’un complément d’objet indirect ?

On reconnaît d’abord un complément d’objet indirect à sa construction. Cependant, interroger sa fonction de complément essentiel du verbe est également primordial pour en comprendre les rouages.
Ceci étant posé, concrètement, c’est quoi un complément d’objet indirect ?

Complément d’objet indirect : définition

Le complément d’objet indirect (qu’on abrège COI en grammaire traditionnelle) est un type de complément du verbe qui entre dans la catégorie des compléments essentiels du verbe.
En d’autres termes, dans l’immense majorité des cas, le COI ne peut être supprimé sans corrompre soit le sens, soit la structure de la phrase.

Définition complément d’objet indirect : exemple
Je dois parler à ta maîtresse.

Explication :

Dans la phrase ci-dessus, à ta maîtresse est le COI du verbe parler (qui s’exprime ici sous la forme d’une périphrase verbale).

Le COI indique la personne, l’animal ou la chose inanimée qui reçoit indirectement l’action exprimée par le verbe.

Exemple de complément d’objet indirect
Maëlle joue de la harpe.

Explication :

Ici, le COI (de la harpe) reçoit l’action de jouer initiée par le sujet (Maëlle) ; on dit alors qu’il est l’objet du verbe jouer.

COI ou CI : comment et pourquoi faudrait-il trancher ?
L’information, relayée par les médias au fil des réformes scolaires, n’aura pas échappé à certains : le COI tel qu’on l’a connu est voué à disparaître tôt ou tard de nos précis de grammaire. À la place, son descendant en ligne directe attend son heure et a déjà un pied sur le trône : il s’agit du complément indirect (du verbe), ou CI pour les intimes.
La raison d’un tel changement de dénomination ? Le caractère obsolète de certains concepts, ainsi que la volonté d’alléger une grammaire parfois – ayons l’honnêteté de le reconnaître – inutilement complexe et verbeuse.

Par « concept obsolète », c’est la notion d’« objet » que l’on pointe du doigt ici. Celle-ci découle d’une transposition du modèle latin à la grammaire du français, qui n’a plus vraiment lieu d’être dans notre système d’analyse des fonctions syntaxiques d’alors.
Certes, certains s’insurgeront et accuseront les réformateurs de contribuer à niveler la langue française par le bas… Mais n’oublions pas que si le nom change et s’actualise, l’idée et ses caractéristiques restent exactement les mêmes.

La notion de CI est encore très peu répandue en France, contrairement au Québec, où elle prédomine largement désormais. Avant de s’imposer dans le langage courant, le CI doit en effet être enseigné aux néo-apprenants, qui seront les acteurs de sa banalisation future. C’est pourquoi, à l’école primaire française, les programmes ne développent plus désormais la notion de COI, mais celle de CI, voire de prédicat. Selon la même idée, exit l’article défini, et place au déterminant défini !
Les programmes du collège-lycée, qui s’alignent encore à ce jour sur la grammaire traditionnelle, vont voir le changement apparaître progressivement, quand les écoliers d’aujourd’hui gagneront le secondaire, emmenant ainsi leurs connaissances et leur socle d’apprentissage avec eux.
En attendant, pour des questions d’accessibilité, nous choisissons de nous ranger du côté du plus grand nombre. C’est la raison pour laquelle cet article traite du complément d’objet indirect dans sa terminologie classique.

N. B. : De la même manière, dans la grammaire nouvelle, le complément d’objet direct (COI) devient un complément direct du verbe (CD).

Reconnaître un COI

Les caractéristiques suivantes permettent d’identifier un complément d’objet indirect :

  • Il est introduit par une préposition (le plus souvent, à ou de, mais d’autres prépositions peuvent apparaître à son initiale : sur, avec, contre, pour, en…). Si cette préposition est absente, alors il s’agira plutôt d’un complément d’objet direct (ou complément direct en grammaire nouvelle).
  • Il ne répond pas à la question quoi ? ou qui ?, mais aux questions à qui ? (pour une personne) et à/en/de quoi ? (pour une chose).
  • Sauf exception, on ne peut ni l’effacer ni le supprimer de la phrase sans corrompre le sens initial ou l’intégrité grammaticale de cette dernière : dans ce dernier cas, on dit que la phrase devient agrammaticale.
  • On le retrouve le plus souvent après le verbe, sauf dans certains cas où s’exprime sous la forme d’un pronom personnel complément.
Exemple de complément d’objet indirect et liste des caractéristiques
Éléanore répond à sa mère.

  • Après le verbe conjugué (répond), on trouve à l’initiale du COI la préposition à.
  • Éléanore répond à qui ? À sa mère.
  • Si je supprime le COI à sa mère, alors la phrase devient Éléanore répond. Cette tournure n’est pas considérée comme agrammaticale ; toutefois, le sens perd de sa précision. Sans plus d’informations contextuelles, on ne sait pas si Éléanore répond à quelqu’un dans un contexte précis, ou si la phrase sous-entend qu’elle est d’un caractère insolent ; la signification de la phrase initiale n’est pas préservée, ce qui peut entacher sa raison d’être au sein d’un texte.
  • On peut remplacer Éléanore répond à sa mère par Éléanore lui répond. Le pronom personnel complément lui vient alors se substituer au COI et se place entre le sujet et le verbe, qu’il précède.
Attention
Une confusion fréquente, à laquelle il faut être particulièrement vigilant en grammaire, est celle entre le COI et le complément d’agent (CA).

  • Le COI est un complément du verbe relié à ce dernier par une préposition. Il répond aux questions à/de qui ou à/de quoi ?
    Il trouve sa place dans une phrase à la voix active.
  • Le CA (pour complément d’agent) indique la personne ou la chose qui exécute l’action du verbe. Il est aussi introduit par une préposition (par ou de), d’où la confusion possible avec un COI. Néanmoins, une caractéristique permet de l’en distinguer formellement : il n’existe qu’à la voix passive.

Exemples : 

  • Julie est folle de son chat.
    • Cette phrase est à la voix active et répond à la question De qui Julie est-elle folle ? : De son chat est un COI.
  • Julie est méprisée par son chat.
    • Cette phrase relève de la voix passive. De plus, c’est le chat qui réalise l’action de mépriser Julie : Par son chat est donc un complément d’agent.

Complément d’objet indirect et verbe transitif indirect

Le complément d’objet indirect et le verbe transitif indirect sont deux notions indissociables.

Le verbe qui introduit le complément d’objet indirect est non seulement qualifié de transitif (conformément à la définition même du verbe transitif, qui se construit avec un complément d’objet), mais on dit aussi de lui qu’il est transitif indirect.

Cela marque :

  • d’une part, sa différence avec le verbe transitif direct, qui va de pair avec le complément d’objet direct,
  • d’une autre part, son opposition avec le verbe intransitif, qui n’admet aucun complément d’objet, qu’il soit direct ou indirect.

Précisons que c’est la construction dans laquelle un verbe s’insère, ainsi que son contexte d’utilisation qui permet de déterminer s’il est transitif ou intransitif, ou encore transitif direct ou transitif indirect.

Complément d’objet direct et indirect : exemples de verbes transitifs directs et transitifs indirects
  • Zélie a mangé ses légumes.
    • Ses légumes = COD du verbe manger.
    • Manger au passé composé = verbe transitif direct.
  • Millie désobéit à son père.
    • À son père = COI du verbe désobéir (introduit par la préposition à)
    • Désobéir au présent de l’indicatif = verbe transitif indirect.

Citons à titre d’exemple les verbes manger, lire, fuir, fleurir et arrêter, qui peuvent être employés aussi bien en tant que verbes transitifs que comme verbes intransitifs.
Quant à parler, penser, abuser ou goûter, ils peuvent s’avérer transitifs directs ou indirects, selon le contexte.

Pour plus de ressources
Chez QuillBot, le souci de la complétude et de l’excellence est complet. C’est la raison pour laquelle, afin de vous permettre d’approfondir chacun des sujets traités, les notions grammaticales connexes abordées sur cette page font l’objet de développements au sein d’articles qui leur sont spécifiquement dédiés.
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La nature du complément d’objet indirect

La notion de COI désigne une fonction syntaxique à part entière. Bien sûr, quand la fonction rôde dans les parages, la nature, son alter ego grammatical, n’est jamais loin…

Ainsi, le COI peut relever de différentes classes grammaticales.

Tableau des natures grammaticales du COI
Nature grammaticale du COI Exemples
Un groupe prépositionnel
  • Je me charge de la musique.
Un pronom ou un groupe pronominal
  • Tu devras lui avouer tes fautes. (pronom personnel complément)
  • Anna dorlote les invités déjà présents, tandis qu’Adèle s’occupe de ceux qui arrivent. (groupe pronominal)
Une proposition subordonnée relative
  • J’offre mes services à qui a besoin d’un coup de pouce.
Une proposition subordonnée complétive
  • Je suis surpris de ce que j’entends.

Du complément d’objet indirect au complément d’objet second

Le français est coutumier des phrases à rallonge. Or, qui dit phrase à rallonge, dit enchaînement de compléments.

De ce fait, vous ne devriez pas être surpris d’apprendre que l’on peut trouver deux compléments d’objet l’un à la suite de l’autre, voire davantage.
C’est justement là qu’une notion bien spécifique intervient : lorsque le cas d’un complément d’objet direct suivi d’un complément d’objet indirect se présente après un verbe, ledit complément d’objet indirect prend alors l’appellation de complément d’objet second.

Complément d’objet indirect complément d’objet second
Les garçons cuisinent un tajine pour leur mère.

Explication :

Le verbe cuisiner est suivi de deux compléments :

  • un tajine (COD),
  • pour leur mère (COS).

Pris individuellement, pour leur mère occupe la fonction de COI.
Néanmoins, puisqu’il suit non pas directement le verbe, mais un COD accolé à celui-ci, alors on l’appellera complément d’objet second.

Vigilance toutefois : la dénomination de complément d’objet second ne s’applique pas lorsque deux COI s’enchaînent (comme dans la phrase Il se plaint de ses problèmes à son voisin), mais uniquement quand un COI fait suite à un COD.

    • Sujet + Verbe + COD + COI : le COI est considéré comme un COS. La construction correspond donc plutôt au schéma suivant : Sujet + Verbe + COD + COS.
    • Sujet + Verbe + COI + COI : le deuxième COI n’est pas considéré comme un COS.

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Tihay, L. (2025, 22 October). Le complément d’objet indirect (COI). Quillbot. Date : 24 octobre 2025, issu de l’article suivant : https://quillbot.com/fr/blog/type-de-phrase/complement-d-objet-indirect/

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Laurine Tihay, BA

Après une licence en lettres et sciences du langage, Laurine, férue de lexicologie et de grammaire, s’est spécialisée dans la correction éditoriale. Également initiée à la narratologie, elle en connaît un rayon sur les techniques d’écriture créative appliquées aux œuvres de fiction et leurs spécificités inhérentes aux littératures de genre.

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