Covid est l’acronyme de corona virus disease, traduit en français par maladie à coronavirus. Lorsqu’un acronyme est produit, il adopte le genre du premier mot de la série que l’on abrège.
Maladie étant un mot de genre féminin en français, l’acronyme covid doit rester féminin. Toutefois, ce mot a fait une entrée si fracassante dans nos vies que les grands principes théoriques de l’acronymie sont quelque peu passés à la trappe.
Médecins comme journalistes français ont, dès le début, adopté le genre masculin par métonymie : pour eux, le nom de la maladie désignait le virus, un mot masculin.
Au Québec, l’usage a hésité un temps, mais l’OQLF (Office québécois de la langue française) a rapidement tranché.
L’instance normative de la variété de français en usage au Québec est intervenue pour inviter les Québécois à utiliser le genre féminin, plus conforme aux règles de composition de l’acronyme.
En France, l’Académie française, qui n’est pas franchement réputée pour sa réactivité, n’a émis sa prescription que le 7 mai 2020, soit des mois après l’arrivée du mot dans le lexique quotidien des Français.
Ce délai a invariablement participé à mettre la covid sur la touche et à garder le covid en bouche. Il est alors fort probable que les locuteurs, trop occupés à essayer de télétravailler en famille, ne se soient pas formalisés outre mesure de cette mauvaise habitude langagière…